Marrakech : Les pays africains, appelés à trouver des solutions durables pour adapter l’agriculture aux changements climatiques (Conférence)

Jeudi 25 Novembre 2021

Marrakech, 24/11/2021 (MAP)- Les pays africains sont les plus appelés à trouver des solutions durables pour l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques, et ce malgré le fait qu'ils contribuent le moins aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ont souligné, mercredi à Marrakech, les participants à la 5ème Conférence régionale africaine sur l'irrigation et le drainage.


"La conférence, qui se tient pour la première fois au Maroc, revêt une importance particulière pour tous les pays, notamment africains, qui aspirent à réaliser l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques qui exercent des impacts défavorables sur les écosystèmes", a souligné à cette occasion, M. Aziz Fertahi, Président de l'Association Nationale des Améliorations Foncières, de l'Irrigation, du Drainage et de l'Environnement (ANAFIDE). Dans ce sens, il a tenu à rappeler que cette Conférence a été précédée, du 19 au 23 novembre courant, d'une session de formation internationale au profit de quelque 43 jeunes professionnels en provenance de 13 pays africains, autour du thème "Systèmes de micro-irrigation pour réduire l’impact du changement climatique", faisant savoir que cette session de renforcement des capacités constitue une contribution aux efforts menés par le Maroc pour la promotion du transfert du savoir-faire.

Pour sa part, M. Ragab Ragab, président de la Commission Internationale de l’Irrigation et du Drainage (CIID), a indiqué que la Conférence de Glasgow sur le changement climatique (COP26) a mis en évidence certains impacts majeurs sur les ressources en eau et la sécurité alimentaire dans le monde, notamment en Afrique, tout en soulignant l’importance du renforcement de l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques, étant donné que l'agriculture contribue à 30% des émissions de gaz à effet de serre.

"En plus du changement climatique, nous sommes confrontés à d'autres défis associés au doublement de la production alimentaire en utilisant la même quantité des ressources en eau limitées pour nourrir 9 milliards d'âmes d'ici 2050, et à une éventuelle augmentation de 50 % de la consommation d'énergie et d'eau d'ici 2050", a-t-il relevé.

De son côté, M. Lahbib Bentaleb, président de la Fédération des Chambres d'Agriculture au Maroc (FECAM), s’est félicité du choix de Marrakech pour accueillir cette conférence internationale sur une thématique très importante, à savoir "La gestion durable de l'irrigation pour une meilleure résilience de l'agriculture en Afrique".

"En effet, notre région, à l’instar des autres régions du Maroc, subit de plein fouet l’impact des changements climatiques dont, le signe le plus significatif est l’augmentation de la fréquence des années de sécheresse, la baisse continue et la mauvaise répartition des précipitons, ainsi que la raréfaction des ressources en eau, ce qui se répercute négativement sur le revenu des agriculteurs", a-t-il déploré.

Et d’ajouter que " bien que l’Afrique contribue à des niveaux très faibles dans l’émission des gaz à effet de serre, les pays du Continent demeurent, malheureusement, les plus affectés par le changement climatique, d’où l’intérêt de la thématique de cette conférence".

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cet évènement scientifique est organisé par l'Association Nationale des Améliorations Foncières, de l'Irrigation, du Drainage et de l'Environnement (ANAFIDE), en partenariat avec la Commission Internationale de l’Irrigation et du Drainage (CIID) et le Ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.

La conférence de Marrakech constitue une occasion pour mettre en lumière l'intérêt de la durabilité dans la gestion de l'eau et l'optimisation des ressources hydrauliques dédiées à l'irrigation et à l'agriculture, valoriser l’expérience marocaine en agriculture irriguée avec le réseau scientifique et technique national et international de la CIID, et développer les échanges de coopération Sud-Sud pour un développement durable en Afrique.

Organisé en mode hybride (présentiel et à distance) jusqu'au 28 courant dans la cité ocre, cet évènement rassemble des décideurs, des chercheurs, des bailleurs de fonds et des professionnels de plus de 50 pays, dont une trentaine de pays représentés en présentiel (Afrique du Sud, Burkina Faso, Djibouti, Sénégal, Niger, Mali, Tchad, Nigeria, Zambie, Mauritanie, Ghana, Ethiopie, Egypte, Kenya, Tunisie, Arabie Saoudite, Australie, Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Inde, Indonésie, Japon, Corée du Sud, Russie, Lituanie, Portugal…).

En marge de cette conférence, la Commission Internationale de l’Irrigation et du Drainage (CIID) tiendra son 72ème Conseil Exécutif International. Les deux évènements ont été précédés, du 19 au 23 novembre courant, d'une session de formation internationale des jeunes professionnels de l'eau.

MAP