Maroc. Une école sur la santé sexuelle des migrants

Mardi 4 Février 2020

L’École nationale de santé publique (ENSP) en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et avec l’appui de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale a lancé lundi à Rabat sa première école d’hiver régionale sur la santé sexuelle et de la reproduction, la santé mentale et le soutien psychosocial des migrants.

Présidée par la Cheffe de mission de l’OIM au Maroc, Ana Fonseca, l’Ambassadeur de la Finlande au Maroc, Pekka Hyvönen et le directeur de l’ENSP, Abdelmounim Belalia, la cérémonie de lancement de cette première école s’est déroulée en présence d’universitaires, de chercheurs académiques, de travailleurs sociaux et d’acteurs nationaux et internationaux.

Cette initiative qui vise à reproduire les bonnes pratiques au niveau régional et à renforcer le développement des connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive avec un focus sur la santé mentale et le soutien psychosocial des migrants a également pour but de renforcer la coopération dans le domaine sanitaire entre les pays concernés par le phénomène de la migration.

La formation qui sera dispensée à cet effet par des experts nationaux et internationaux en la matière sera basée sur une approche participative de partage des connaissances au niveau régional et sur le renforcement des partenariats avec les institutions universitaires et ce, pour la promotion et la protection de la santé des migrants en situation de vulnérabilité au cours du trajet migratoire.

Cette première école d’hiver de cinq jours s’inscrit dans le cadre du projet régional géré par la mission OIM Maroc intitulé “Favoriser la santé et la protection des migrants vulnérables par transitant par le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Égypte et le Yémen”, et mis en œuvre avec les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux. Le projet est axé sur la contribution active et le renforcement des capacités des différents acteurs œuvrant pour la promotion de la santé et la protection des migrants dans les cinq pays concernés par le phénomène de migration à savoir le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Égypte et le Yémen.

Dans une déclaration à la MAP, la Cheffe de mission de l’OIM au Maroc, Ana Fonseca, a souligné que ce projet vise à traiter des question liées à la santé et à la migration dans le but de soutenir chaque pays conformément à son système de santé mais également de s’assurer de donner l’accès aux services de bases aux migrants.

De son côté, le directeur de l’ENSP, Abdelmounim Belalia, a affirmé que ce projet s’inscrit dans le cadre de la convention signée entre l’ENSP et l’OIM en 2018, laquelle vise à développer des activités de formation et de recherche sur les meilleures façons de prendre en charge la population migrante à travers la mise en place dans quatre régions du Maroc des programmes de formation dédiés aux professionnels de santé sur les meilleures façons de prendre en charge les migrants.

“La migration représente un vecteur très important à prendre en compte dans les politiques de santé publique, notamment en ce qui concerne les maladies transmissibles et non transmissibles liées à la situation de vulnérabilité et de risque dans laquelle vivent les migrants”, a t-il poursuivi.

Pour sa part, l’Ambassadeur de la Finlande au Maroc, Pekka Hyvönen, a noté que les populations migrantes présentent un certain nombre de spécificités épidémiologiques qu’il est important de prendre en charge, encourageant l’initiative de l’OIM laquelle a été financée par la Finlande dans sa première étape (2018-2020) et dans sa seconde (2020-2022).

L’ENSP est un établissement de formation et de recherche qui relève du Ministère de la Santé sur le plan administratif et du Ministère de l’Éducation Nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique sur le plan académique.

Les missions de l’ENSP s’articulent autour de la formation initiale des cadres supérieurs en santé publique et management de la santé, destinés à servir dans les organismes publics et privés, la formation continue portant entre autres sur la santé publique, le management et la gestion des services de santé en parallèle aux programmes et cycles de formation spécifiques et “sur mesure”pour tous les acteurs du système de santé ainsi que le développement de la recherche scientifique, de l’expertise et l’appui au système National de santé en plus de la contribution à l’amélioration des compétences et à la production des savoirs nécessaires à la prise de décision en santé publique.

Rachid MAMOUNI - MAP