Maroc Telecom, un succès de développement en Afrique

Samedi 16 Mars 2013

En date du vendredi 15 mars 2013, le Roi Mohammed VI a entamé sa tournée africaine par une visite au Sénégal, avant de se déplacer en Côte d’Ivoire et au Gabon. Outre la consolidation des liens d’amitié et de fraternité avec ces trois pays, considérés comme des alliés traditionnels du royaume en Afrique, la visite royale vise à renforcer le partenariat économique et à explorer des marchés potentiels pour les investissements et les entreprises marocaines. 

Justement, la tournée royale est l’occasion de revenir sur un exemple réussi d’implantation d’une entreprise marocaine en Afrique, en l’occurrence le groupe Maroc Télécom qui a profité de la dynamique positive qu’on connue les relations entre le royaume et nombre d’Etats africains, depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI en 1999.  

Le Maroc a investi le secteur des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication en Afrique à travers le groupe Maroc Télécom. Sa réussite a débuté en 2001 avec l’acquisition de Mauritel, groupe historique des télécommunications en Mauritanie. Actuellement, le groupe Maroc Télécom est présent dans 4 pays africains en y investissant 604 millions d’euros dans le cadre des privatisations des entreprises publiques en situation difficile. Grâce aux investissements colossaux dans les infrastructures et les réseaux, les 4 filiales africaines de Maroc Télécom constituent de véritables relais de croissance pour l’opérateur historique marocain.

Cette belle expérience africaine avait démarré lorsque l’Etat mauritanien a lancé un appel d’offre international pour l’acquisition de 54 % du capital de Mauritel. Maroc Telecom a gagné le marché face à des géants européens du secteur des télécommunications en s’adjugeant l’opérateur mauritanien pour une somme de 48 millions d’euros. Juste après la restructuration de cette filiale et sa remise sur la tendance de la croissance, le groupe marocain acquiert, en 2006, l’opérateur Burkinabé lors d’une opération de privatisation en investissant 220 millions d’euros.

Ces deux opérations feront de Maroc Telecom un acteur incontournable pour toute opération de privatisation au niveau de la région ouest-africaine. Les dirigeants politiques africains voient en ce groupe une institution sérieuse et soucieuse des intérêts de ses clients avec une ambition affichée de développer et de vulgariser les nouvelles technologies de l’information afin d’atténuer le décalage numérique entre le continent noir et les pays développés. C’est dans ce sillage que l’opérateur Gabon Telecom est acquis en 2007 par le groupe marocain pour un montant de l’ordre 61 millions d’euros avant que le groupe malien Sotelma ne vienne renforcer le positionnement de Maroc Telecom en Afrique en 2009 pour une mise de 275 millions d’euros.

En tout, Maroc Telecom aura dépensé 604 millions d’euros pour acquérir des participations majoritaires dans les 4 filiales africaines s’offrant ainsi la gestion de ces entreprises.

Des investissements colossaux

En quelques années, et grâce à des opérations de restructuration et d’investissements massifs dans les infrastructures et les réseaux, Maroc Telecom a fait de ses différentes filiales africaines des leaders rentables dans leur pays et créatrices de valeurs et d’emplois en dupliquant dans les différents pays d’implantation le modèle de développement qui a fait son succès au Maroc. « Le succès des filiales africaines s’explique par le fait qu’on est arrivé à dupliquer le modèle qui a fait le succès de Maroc Telecom au Maroc au niveau des différents pays où nous sommes implantés », a expliqué Abdeslam Ahizoune, président-directeur général du groupe, lors d’une déclaration reprise par la presse. Plus explicitement, a t-il ajouté, « les recettes de ce modèle ont pour fondement 3 leviers : des investissements massifs dans les infrastructures et les réseaux, la formation des ressources humaines et l’application des règles de la bonne gouvernance ».

Dans toutes les structures acquises, qui étaient globalement dans des situations financières difficiles, Maroc Telecom s’est appuyé sur le pragmatisme et la compétence de ses managers pour restructurer de vieilles entreprises étatiques et bureaucratiques au moyen d’importants investissements. Ainsi, plusieurs milliards de dirhams ont été investis pour mettre à niveau les nouvelles acquisitions et les moderniser en les dotant d’infrastructures de qualité. Ainsi, rien que pendant la période allant de 2008 à 2010, l’opérateur marocain a investi 4,36 milliards de dirhams en vue de développer ses filiales africaines. Outre les restructurations et l’extension des réseaux, Maroc Telecom investit actuellement dans un important projet de fibre optique. Lequel devrait relier le Maroc aux pays dans lesquels sont implantées les filiales du groupe sur une longueur de 5 380 kilomètres allant d’Agadir à Ouagadougou en passant par Nouakchott et Bamako. Dans ce cadre, Maroc Télécom prévoit, pour la période entre 2013 et 2015, une enveloppe d’investissement de l’ordre de 4 milliards de dirhams destinée à ces 4 filiales africaines.

Des relais de croissance

Aujourd’hui, les filiales africaines constituent de véritables relais de croissance pour l’opérateur marocain. Ainsi, face à la maturité du secteur des télécommunications au Maroc et à la forte concurrence locale, Maroc Télécom améliore ses résultats financiers grâce aux filiales africaines engagées dans une forte dynamique de croissance en relation avec l’évolution de la croissance économique des pays de la région. A titre d’exemple, en 2012, le parc mobile des 4 filiales africaines du groupe a progressé de 31,8 % pour atteindre 12,68 millions de clients. Mauritel, Onatel, Sotelma et Gabon Telecom y ont contribué respectivement à hauteur de 15,2 %, 20,2 %, 37,6 % et 46,1 %.

Grâce à ces performances commerciales, les indicateurs financiers des filiales ont affiché de très bonnes progressions avec un chiffre d’affaires qui a augmenté de 17,7 % pour égaler  7,07 milliards de dirhams.

Le succès rencontré par Maroc Telecom l’encourage à explorer de nouveaux marchés. Le groupe compte ainsi poursuivre ses implantations dans de nouveaux pays africains tels le Cameroun, le Bénin et le Niger.

Sara Squalli
Journaliste
Sous la direction du Centre d’Etudes Internationales


Sara Squalli