Maroc. Revue des éditos quotidiens du 16/05/2019

Jeudi 16 Mai 2019

Rabat - La question des nominations aux hautes fonctions, le bilan du mi-mandat du gouvernement et les attentats du 16 mai 2003 sont les principaux sujets traités par les éditorialistes des quotidiens de ce jeudi. 

L'Economiste aborde la question des nominations aux hautes fonctions. L’éditorialiste estime que la réforme des nominations aux hautes fonctions aura "lamentablement" échoué en matière de conciliation entre moralisation, efficacité et dépolitisation.

"En dépit des promesses de changements fanfaronnées depuis des années par le gouvernement et ses alliances, l'exécutif n'a pu se prémunir totalement contre les risques du pouvoir discrétionnaire de nominations", juge-t-il.

Sur le terrain, il y a bien appel d'offres et les procédures de candidatures sont rendues publiques. Jamais les critères définitifs de sélection une fois la décision de nomination prise. Pas plus que les contenus des projets stratégiques retenus, ni d'ailleurs l'identité ou l'appartenance politique des membres des comités chargés d'auditionner les candidatures, relève-t-il, faisant savoir que la question de la nomination aux hautes fonctions est un sujet capital qu'il serait préjudiciable de laisser dans un angle mort du bilan gouvernemental.

Al Alam revient sur le bilan du mi-mandat présenté par le chef du gouvernement devant le Parlement. L’éditorialiste critique ce bilan, tant sur la forme que sur le fond. Au niveau de la forme, il relève que ce bilan n’est pas cohérent, mais seulement un assemblage de données énoncées par-ci par-là.

Au niveau du fond, l’évaluation de la performance du gouvernement doit être plutôt abordée à l’aune d’indicateurs sociaux et économiques, lesquels n’ont pas été améliorés, ou au mieux n’ont pas avancé du tout, constate-t-il.

Le taux de croissance par exemple a reculé ces trois dernières années et le taux du chômage, dont s’est glorifié le gouvernement, ne s’est pas amélioré comme a laissé entendre le chef du gouvernement, mais c’est la population active occupée qui s’est rétrécie, explique-t-il. 

De même, la situation de la classe moyenne s’est effroyablement détériorée, puisqu'un large pan de cette catégorie s’est appauvri et précarisé durant ces deux derniers gouvernements. Ce constat est presque similaire quant aux secteurs de l’éducation et de la santé qui se sont irrémédiablement dégradés, ajoute-t-il.

Aujourd’hui le Maroc revient sur les attentats du 16 mai 2003. Ce jour-là, bien que datant maintenant de 15 ans, est encore présent dans les mémoires, dans les récits car il marquait le premier contact des Marocains avec un phénomène qu'ils ne connaissaient qu'à travers les images de ce qui se passait ailleurs, relève l’éditorialiste.

Le 16 mai 2003 a provoqué une remise en question profonde des méthodes de lutte contre les formes de radicalisme, dont celui religieux, estime-t-il, soulignant que les 50.000 mosquées que compte le Maroc peuvent être considérées comme un formidable réseau de veille pour anticiper la montée du radicalisme en l'affrontant à la source, comme elles peuvent aussi servir de canal pour structurer et encadrer le discours religieux, étape cruciale dans la genèse du radicalisme.

MAP