Les ventes mondiales de PSA fondent avant sa fusion avec Fiat

Vendredi 17 Janvier 2020

Les ventes mondiales du constructeur automobile français PSA ont chuté de 10% l'an dernier, avec des volumes encore très concentrés sur l'Europe et une faiblesse chronique en Chine, avant sa fusion avec Fiat Chrysler.

PSA (marques Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a annoncé jeudi avoir écoulé 3,49 millions de véhicules en 2019, soit près de 400.000 de moins qu'en 2018 qui était une année record.

Le groupe souffre de son absence du marché américain, où il a annoncé vouloir revenir, et de son échec en Chine, où il est devenu un acteur marginal avec à peine 0,5% du marché après des années de dégringolade.

Le deuxième constructeur européen, qui doit annoncer ses résultats financiers le 26 février, souligne cependant qu'il privilégie les marges plutôt que les volumes et continue de limiter fortement les rabais.

"Dans toutes nos régions, nos équipes sont complètement mobilisées sur la performance, les ventes rentables", a déclaré jeudi le président du directoire Carlos Tavares, cité dans le communiqué.

Cette politique a permis au groupe d'afficher une rentabilité parmi les plus élevées du secteur, quand certains concurrents ont vu leurs profits sombrer.

Fin juillet, PSA avait publié un bénéfice net record de 1,8 milliard d'euros au premier semestre, malgré une chute de 12,8% de ses volumes sur la période.

A la Bourse de Paris, l'action Peugeot progressait jeudi de 1% à 20,16 euros vers 09H40.

- Dépendance à l'Europe -

Le groupe, qui a annoncé mercredi la nomination de nouveaux dirigeants à la tête de ses marques Citroën et DS pour accélérer leur internationalisation, peut toutefois difficilement se satisfaire de son bilan commercial 2019.

Avec le rachat d'Opel à l'été 2017, PSA a accentué sa dépendance à l'Europe où il concentre désormais 87% de son activité. Mais même sur ce marché, pourtant en légère croissance l'an dernier, ses ventes ont reculé de 2,5%.

Le constructeur se félicite toutefois de ses plus de 25% de part de marché en Europe sur le créneau très lucratif des utilitaires légers.

En Chine, premier marché automobile mondial, PSA a connu un nouvel effondrement de ses ventes (-55,4%, après -34,2% en 2018), sa cinquième baisse annuelle consécutive: il a écoulé seulement 117.000 véhicules, contre 740.000 en 2014.

Avec son allié local Dongfeng, il espère encore redresser la barre et a présenté en septembre un plan pour les marques Peugeot et Citroën qui met l'accent sur les ventes rentables, la réduction des coûts et un retour à la croissance des volumes.

- Fermeture de l'Iran -

Le groupe subit par ailleurs la fermeture du marché iranien sous la pression des sanctions américaines. Sur les quatre premiers mois de 2018, il y comptabilisait encore des volumes importants (144.000 unités) ramenés à zéro l'an dernier.

Hors impact exceptionnel de l'Iran, les ventes mondiales de PSA auraient chuté de 6,6% l'an dernier au lieu de 10%.

Sur la zone Moyen-Orient-Afrique, le constructeur se réjouit de "fortes percées" en Turquie (+2,1 points de part de marché), en Egypte (+6,1 points) au Maroc (+2,1 points).

Dans ce dernier pays, il rappelle que la production a démarré en septembre dans son usine de Kenitra, dont la capacité atteindra 200.000 véhicules par an cette année.

En Amérique latine, les ventes de PSA ont chuté de 22,5% à près de 136.000 véhicules, victimes des crises économique et politique en Argentine (-43%) et au Chili (-11%).

Par marque, Peugeot a enregistré la plus forte baisse (-16,3% à 1,46 million d'unités) alors que Citroën a davantage limité les dégâts (-5,1%, à 993.000 véhicules) grâce à la bonne dynamique de sa gamme renouvelée en Europe.

Opel/Vauxhall a chuté de 5,9% à 977.000 unités, tandis que la marque aux ambitions premium DS a vendu 62.500 voitures dans le monde (+17,4%).

PSA est en cours de fusion avec le concurrent Fiat Chrysler (FCA) dont il entend redresser les activités européennes. Le nouvel allié italo-américain devrait fortement faciliter le projet de retour de Peugeot aux Etats-Unis.

Ensemble, PSA et FCA doivent former le numéro 4 mondial du secteur, avec près de 170 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 8,7 millions de ventes annuelles en 2018. FCA contrôle notamment les marques Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Jeep, Lancia et Maserati.

AFP