Les marocains ont-ils peur de la banque numérique et des guichets automatiques ?

Lundi 5 Mars 2018

New York : Selon le cabinet de conseil américain, McKinsey & Company, alors qu’une majorité d’africains ont largement adopté la banque numérique, les marocains semblent encore ne pas l’oser.


Les consommateurs bancaires africains ont majoritairement embrassé le  numérique. Mais à une exception, et qui n’est pas des moindres.

L’un des plus grands marchés bancaires du continent, à savoir le Maroc, serait constitué de clients qui renâclent à troquer leur bonne vieille agence bancaire, contre un service numérique, immatériel et opéré digitalement depuis un smartphone.

C’est ce que révèle le cabinet de conseil américain, McKinsey & Company, dans un rapport sur les perspectives futures des marchés bancaires africains, réalisé sous forme d’enquête, auprès d’un échantillon socio-représentatif de 2500 clients, dans les 6 plus grands marchés bancaires d’Afrique, à savoir le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, l’Egypte et l’Angola.

MEME LES GUICHETS AUTOMATIQUES FONT PEUR 

Dans ce rapport, intitulé ‘Roaring to life: Growth and innovation in African retail banking’, McKinsey a indiqué que les clients bancaires marocains sont parmi les moins intéressés par la banque numérique au niveau continental. A ce titre, les marocains ne sont devancés que par les égyptiens.


Ainsi, les bancarisés marocains ne sont que 17% à opter pour la banque numérique (5% pour les transactions sur internet, et 12% pour les opérations via mobile), contre 64% des clients qui disent préférer se rendre en personne dans leur agence bancaire, pour y effectuer leurs transactions.

Pire encore, McKinsey révèle que les clients marocains ne manifestent également que peu d’intérêt pour les guichets automatiques, alors même que c’est une technologie en voix de désuétude. 


Les marocains ne seraient ainsi que 14% à effectuer leurs opérations de retraits de billets ou de paiement de factures via un guichet bancaire automatique.

Partout ailleurs en Afrique subsaharienne, la banque numérique capte des parts de marchés dépassant les 50%, comme c’est le cas en Afrique du Sud et au Nigeria.


Adam Sfali - LeMag