Les Territoires palestiniens entre occupation et blocus

Mercredi 29 Janvier 2020

Ramallah (Territoires palestiniens) - Les Territoires palestiniens, au coeur du Proche-Orient, se composent de deux zones séparées géographiquement par Israël: la Cisjordanie, incluant en théorie Jérusalem-Est, et la bande de Gaza, les deux censées former un Etat palestinien coexistant avec Israël.

Mais cette solution dite "à deux Etats" est mise en péril et paraît plus lointaine que jamais, du fait notamment de l'expansion des colonies en Territoires palestiniens.

Gouvernée pendant quatre siècles par l'Empire ottoman, la Palestine passe en 1922 sous mandat de la Grande-Bretagne qui s'engage à y créer un "foyer national juif". Londres se heurte à la Grande révolte arabe de 1936 à 1939, puis à partir de 1945 à la lutte armée des groupes clandestins sionistes.

En 1947, l'ONU vote le partage de la zone en deux Etats indépendants, l'un arabe, l'autre juif, et une zone internationale autour de Jérusalem.

Au lendemain de la proclamation de l'Etat d'Israël le 14 mai 1948, les pays arabes entrent en guerre contre le nouvel Etat. A la fin du conflit, Israël occupe 78% de la Palestine mandataire. Plus de la moitié de la population palestinienne --760.000 personnes-- prend la route de l'exode.

Lors du conflit israélo-arabe de 1967, Israël occupe, outre le Golan syrien et le Sinaï égyptien, la Cisjordanie, Jérusalem-Est, qu'il annexera plus tard, et la bande de Gaza.

La Cisjordanie, d'une superficie de 5.655 km2, située à l'est d'Israël et à l'ouest de la Jordanie, est occupée par l'armée israélienne depuis plus de 50 ans.

A la suite des accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne, signés en 1993, le chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat regagne les territoires occupés et y établit l'Autorité palestinienne. En 2005, Mahmoud Abbas le remplace.

Mais l'Autorité n'exerce que des pouvoirs limités sur environ 40% de la Cisjordanie, principalement les centres urbains. Israël, qui contrôle tous les accès, administre 60% de ce territoire, et ses colonies.

Quadrillée par l'armée israélienne, la Cisjordanie est largement enserrée à l'ouest par la barrière de séparation qu'Israël a commencé à ériger en 2002 pour empêcher, selon lui, les attaques palestiniennes.

Environ 400.000 colons israéliens vivent dans des implantations civiles en Cisjordanie, aux côtés de 2,7 millions de Palestiniens.

Israël, qui a pris le contrôle de la partie orientale de Jérusalem aux dépens de la Jordanie pendant la guerre de 1967, a proclamé la ville en 1980 "capitale éternelle et indivisible". La communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion, et les Palestiniens voient Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur Etat.

Fin 2017, le président américain Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, déclenchant la colère des Palestiniens.

C'est à Jérusalem-Est que se trouve la Vieille Ville, dominée par l'esplanade des Mosquées, appelée Mont du Temple par les juifs. En contrebas, le Mur des Lamentations est le lieu de prière le plus sacré du judaïsme. L'église du Saint Sépulcre, le plus important sanctuaire de la chrétienté, se trouve également dans la Vieille ville.

Plus de 200.000 Israéliens habitent dans des quartiers de colonisation aux côtés d'environ 300.000 Palestiniens à Jérusalem-Est.

La bande de Gaza est limitée au nord et à l'est par le territoire israélien, à l'ouest par la Méditerranée et au sud par l'Egypte. C'est un territoire exigu de 362 km2, long de 41 km, large de 6 à 12 km, où vivent deux millions de Palestiniens.

En 2005, l'armée israélienne s'est retirée unilatéralement de l'enclave palestinienne avant d'imposer un blocus terrestre, aérien et maritime, renforcé en 2007 lorsque le mouvement islamiste Hamas a évincé le Fatah de Mahmoud Abbas au terme de combats fratricides.

Ravagée par trois guerres entre le Hamas et Israël depuis 2008, l'enclave bénéficie d'une trêve fragile entre les deux camps obtenue sous l'égide de l'ONU, de l'Egypte et du Qatar.

Le chômage affecte environ 50% de la population, dont deux tiers des jeunes, selon la Banque mondiale. Plus des deux tiers de la population dépend de l'aide humanitaire. Un Gazaoui sur deux vit sous le seuil de pauvreté.

AFP