Le procès de Gdeim Izik : Un procès public

Jeudi 5 Novembre 2015

Suite aux événements ayant suivi le démantèlement, par les autorités marocaines, du campement de Gdeim Izik , le 8 novembre 2010, et qui ont causé la mort de 11 éléments parmi les forces de l’ordre, 24 accusés furent traduits devant le Tribunal permanent des Forces Armées Royales. Parmi les chefs d’accusations retenus à l’encontre de ces accusés figurent la constitution de bandes criminelles, la perpétration de violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné la mort avec préméditation et la mutilation de cadavres. Le 1er février 2013, s’est ouvert le procès de ces 24 accusés, avant d’être reporté au 8 février de la même année, suite à la demande des avocats de la défense, afin de leur permettre de préparer leur dossier. Le procès de Gdeim izik, dont le verdict fut rendu le 17 février 2013, a réuni toutes les conditions, universellement reconnues, d’un procès équitable. Parmi ces conditions, on retrouve le caractère public de ses différentes auditions.

Il ne fait nullement doute que depuis son ouverture, le procès des accusés de Gdeim Izik s’est caractérisé par une présence importante d’observateurs et de médias nationaux et étrangers, et aussi par la présence des familles et amis des accusés et des victimes. Ainsi plus d’une cinquantaine d’observateurs étrangers et une vingtaine d’observateurs nationaux ont assisté aux auditions y afférentes. La présence de ces observateurs dénote la transparence et l’ouverture du Tribunal permanent des Forces Armées Royales de Rabat et son respect des principes fondamentaux d’un procès équitable. En ce sens, l’observatrice libanaise Rowaida Mroue, fondatrice et directrice du Centre International du développement et de la formation et la résolution des conflits, qui assiste aux auditions de ce procès, a souligné que « Le procès des accusés de Gdeim Izik est équitable ». Cette observatrice libanaise a également précisé, dans un entretien accordé au journal électronique marocain arabophone, Hespress, publié sur son portail Internet en date du 11 février 2013, que certains observateurs qui assistent au procès soutiennent ouvertement les thèses séparatistes. Elle a tenu à préciser que la présence au tribunal, sous le label d’observatrice internationale, de l’épouse de nationalité française du principal accusé parmi les 24 inculpés pose de nombreuses interrogations. Et d’ajouter qu’un des avocats de la défense est le frère du chef du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz. De surcroît, des liasses de dinars algériens, d’euros et de dollars américains ont été découvertes par les services de la police judiciaire, en la possession des prévenus, ce qui confirme que ces accusés sont soutenus et financés par l’Algérie. L’observatrice libanaise a ajouté qu’aucun des observateurs ne s’est plaint d’harcèlement de la part des autorités marocaines. Par ailleurs, de nombreux médias nationaux et internationaux couvrent les différentes auditions de ce procès sans restriction aucune. Ces faits démentent les allégations de la soi-disant ministre sahraouie de la culture et épouse du chef des séparatistes, Khadija Hamdi, selon lesquelles « Il y a un blackout médiatique imposé par les autorités marocaines au procès des 24 prisonniers politiques sahraouis (…) malgré la présence de parlementaires européens et d’observateurs internationaux (…) ». Les propos de la séparatiste polisarienne, qui s’est exprimée à l’issue d’une réunion avec la ministre algérienne de la Culture, Toumi Khalida, le 12 février 2013, sont contradictoires. Ainsi, au moment où elle reconnaît que des observateurs européens assistent aux différentes audiences, elle prétend que les autorités marocaines exercent un blackout médiatique sur ce procès. Il suffit de mentionner à ce titre les rapports des missions d’observation proches des thèses séparatistes, donc dénués de toute neutralité, et qui sont allègrement médiatisés au niveau national et sur le Web marocain. En témoigne le rapport mis en ligne le 14 février 2013 par des « observateurs » pro-séparatistes. Cette posture contradictoire du front séparatiste, aveuglé par sa propre propagande, reflète le désarroi et la frustration qui a gagné ses responsables. En lien avec le point précédent, l’on pourrait alors constater le blackout propagandiste ayant cours à Tindouf en vue d’afficher les prévenus comme des prisonniers d’opinion. En ce sens, il convient de rappeler que la réunion précitée de la soi-disant ministre sahraouie de la culture, était une réunion sous haute surveillance, puisque s’étant déroulé en Algérie.

Force est de constater que l’attitude de Khadija Hamdi reflète une contradiction abyssale puisque la « ministre » évoque la défense de droits politiques, qui, d’évidence, signifient, droits à l’indépendance, à moins qu’un tel appel soit destiné aux autorités marocaines afin d’appeler à la libération des séquestrés de Tindouf sous l’emprise de leurs geôliers. Or, tout en évoquant ces droits politiques, la « ministre », mentionne également les droits économiques et sociaux, c’est-à-dire des revendications non politiques devant être satisfaites par l’Etat, qui en l’occurrence, est l’Etat marocain. Il s’agit donc d’une reconnaissance implicite de la souveraineté du Maroc sur le territoire en question.

La « ministre » avait appelé à la libération totale des prévenus : elle s’érige donc en juge. D’où le peu de cas que fait le Polisario du droit, des droits de l’Homme, ainsi que des droits et obligations d’un Etat, au sens du droit international.

Ahmed Hanine