Le plus grand organe du corps humain vient d’être découvert

Vendredi 30 Mars 2018

“La découverte a été faite par hasard, au cours d’une endoscopie de routine, une technique qui implique de faire passer une petite caméra dans le tube digestif d’une personne”, commence New Scientist. La découverte dont il est question, est décrite dans la revue spécialisée Scientific Reports, le 27 mars. Il s’agirait d’un organe du corps humain composé d’un réseau de “canaux” transportant des fluides, et qui n’avait jamais été identifié en tant que tel jusque-là.

En plus d’être candidat pour devenir le quatre-vingtième organe du corps humain, il s’agirait du plus grand, derrière la peau. “Ce nouvel organe, est une fine couche de tissu conjonctif dense, intercalée juste en dessous de notre peau, et qui enveloppe chacun de nos viscères”, explique au Daily Beast Neil D. Theise, chercheur à l’école de médecine de l’université de New York, qui a mené les travaux.

Mais comment se fait-il qu’un élément présent dans tout le corps humain ait pu passer inaperçu si longtemps ? “Les méthodes traditionnelles de traitement et de visualisation du tissu humain assèchent les canaux et font s’effondrer sur elles-mêmes les fibres de collagène qui forment la structure du réseau. Résultat, ces canaux apparaissaient comme une paroi dure de tissu protecteur dense, et non comme un coussin rempli de liquide”, explique New Scientist.

Comme un amortisseur

Là, les scientifiques ont utilisé l’endomicroscopie confocale par laser, une technique moderne qui “fournit une imagerie histologique en temps réel des tissus humains à une profondeur de 60 à 70 microns pendant l’endoscopie”, précisent les auteurs. C’est ce qui leur a permis de décrire “l’anatomie et l’histologie d’un organe jusqu’ici négligé, alors même qu’il s’agit d’un tissu omniprésent, macroscopique, rempli de liquide, écrivent-ils. La notion de tissu interstitiel humain prend ainsi une tout autre dimension.”

Ce réseau de canaux pourrait agir comme un amortisseur de chocs et ainsi protéger nos organes. Mais il pourrait également contribuer à propager le cancer. “Lorsque l’équipe de Theise a examiné des échantillons prélevés sur des personnes atteintes de cancers invasifs, elle a trouvé des preuves que les cellules cancéreuses qui s’étaient échappées de leurs tissus originaux pouvaient pénétrer dans ces canaux, ce qui les amenait directement au système lymphatique”, raconte New Scientist, à qui le chercheur précise :

Nous avons une nouvelle fenêtre sur le mécanisme de propagation de la tumeur.”

Les scientifiques cherchent désormais à savoir si l’analyse des fluides contenus dans ces canaux fraîchement découverts pourrait conduire à un diagnostic précoce des cancers. “Ils pensent que cet organe pourrait également être impliqué dans d’autres problèmes comme les œdèmes, certaines maladies hépatiques rares et d’autres troubles inflammatoires”, ajoute la revue scientifique.



Source : https://www.courrierinternational.com/article/le-p...