Le complexe Renault – Nissan de Tanger Med : Un gage de confiance des investisseurs français

Samedi 6 Avril 2013

Le complexe Renault-Nissan s’impose aujourd’hui comme l’un des meilleurs en Afrique, de par son envergure et de la logistique portuaire dont il dispose. Au fil des années, il s’est transformé en une plateforme industrielle d’envergure internationale. Mis en service le 9 février 2012, ce complexe est bien intégré au port de Tanger Med. Il témoigne de la confiance qu’ont les investisseurs  français dans le Maroc en tant que plateforme industrielle et un marché attractif.

Le coût de l’investissement est de l’ordre de 1 milliard de dollars. A terme, cette usine produira 400 000 véhicules par an. Du point de vue écologique, elle constitue l’une des rares unités industrielles au monde à ne provoquer presque aucune émission de dioxyde de carbone (CO2) ni d’eaux industrielles.     

La réalisation de ce projet fait partie d’une stratégie volontariste de développement industriel décidée par le Royaume dans le cadre du Plan Emergence I et II. Parmi les secteurs porteurs identifiés par cette stratégie sectorielle, celui de la construction automobile figure en bonne place. L’usine Renault-Nissan constitue, de ce point de vue, l’une des premières réalisations du Plan Emergence. L’un des objectifs de celui-ci est la mise en place de 22 plates-formes industrielles intégrées aux standards internationaux.

L’usine Renault-Nissan a une dimension internationale avérée. Les véhicules qui y sont produits pourront satisfaire, entre autres, à la demande en provenance des pays signataires de l’Accord d’Agadir établissant une zone de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie. Par conséquent, fort de l’expérience des marques fabriquées par la Société marocaine de construction automobile (SOMACA), le Maroc pourra exporter, via le port de Tanger Med, sur ces marchés, et ce, sur une base préférentielle. En outre, tous les pays avec qui le Maroc a des liens préférentiels sont potentiellement des marchés pour les voitures fabriquées par le complexe de Renault-Nissan à Tanger Med. Il pourra s’agir par exemple de l’Espagne, du Portugal ou de la Hongrie compte tenu de l’établissement d’une zone de libre-échange entre le Maroc et l’Union européenne, effective depuis le 1er mars 2012. Sans exclure d’autres pays liés au Maroc par des accords de libre-échange, comme la Turquie, les Emirats Arabes Unis, les pays membres de l’Association européenne de libre-échange, les Etats-Unis ou prochainement le Canada. On mesure, par là-même, la dimension transversale des relations maroco-françaises.

Le Maroc et la France gagneront donc beaucoup de cette grande usine : postes d’emploi créés, directs et indirects, impact en termes d’image, effets d’entraînement sur d’autres secteurs comme les industries d’équipement. A long terme, la construction automobile, conjuguée aux autres secteurs à fort potentiel d’exportation identifiés, entre autres, par le Plan Emergence comme le offshoring, l’aéronautique, l’agroalimentaire, l’électronique, la transformation des produits de la mer, le textile et cuir, fera gagner au Maroc des points additionnels au Produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 90 milliards de dirhams, créant environ 400 000 postes d’emploi directs à l’horizon 2015. Ce qui n’est pas négligeable. A elle seule, l’usine Renault-Nissan générera à l’horizon 2015 à peu près 6000 emplois directs et 30 000 indirects. On mesure, ainsi, combien le partenariat économique entre la France et le Maroc, dont le complexe Renault-Nissan est l’une des réalisations majeures, est bénéfique aux deux pays.

Zakaria Abouddahab
Professeur à la faculté de droit de Rabat-Agdal


Zakaria Abouddahab