Le cinéaste marocain Nabil Ayouch provoque le débat

Jeudi 22 Mars 2018

Le film fait déjà sensation dans son pays, le Maroc. Razzia, le nouveau long métrage de Nabil Ayouch est sorti mardi 13 mars sur les écrans français. Trois ans après le phénomène « Much loved » qui avait fait scandale en montrant la vie de prostituées de


« J’ai toujours pensé que les grandes révolutions commençaient par les petites révolutions individuelles, des révolutions de l’intime », avoue Nabil Ayouch.

Avec Razzia, le cinéaste marocain ne filme pas une révolution active, mais une somme de résistances. Celle de cinq personnages aux destins a priori séparés : une vieille femme venue à la ville avec son fils pour rechercher l’homme qu’elle aime, une femme libre qui refuse de se soumettre aux volontés de son mari, une adolescente des beaux quartiers qui apprend à se connaître, un restaurateur juif et un jeune homme de la Médina, fan de Freddie Mercury. Les visages, les quêtes, même les époques peuvent être différents, mais tous ces personnages sont liés par une même envie de liberté : « Ce sont des personnages que j’ai rencontrés, observés, aimés, en tout cas, qui m’ont touché, et qui vivent d’une manière extrêmement solitaire et parfois même un peu secrète des résistances », raconte Nabil Ayouch.

Le réalisateur filme avec sensualité les corps qui dansent, chantent, évoluent sans entraves. Avec Razzia, film humaniste, oeuvre plurielle, le cinéaste de 48 ans livre, une nouvelle fois, une ode à la femme et espère provoquer le débat dans son pays. Mission accomplie, puisque, depuis sa sortie dans le royaume chérfien, il y a un mois, le film bat des records de fréquentations.

La Presse (Tunisie)