Le Maroc Compétitif : Les grands axes du plan d'action stratégique

Mercredi 19 Février 2020

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Le Maroc Compétitif vient de soumettre aux groupes de grappes la version préliminaire du plan d'action stratégique. La version finale sera diffusée lors d'un forum programmé pour l'automne. La première ébauche du plan d'action stratégique du "Maroc Compétitif" a été élaborée à partir de la synthèse des travaux des quatre grappes pilotes. Chacune des grappes, à savoir le tourisme, le textile, les produits de la mer et l'électronique, avait dégagé les initiatives phares destinées à améliorer la compétitivité. La version finale du plan stratégique sera, après concertation de toutes les parties prenantes, amendée dans les prochains jours et diffusée en automne. Les travaux menés au sein de chaque grappe pilote ont permis en premier lieu d'identifier les atouts et opportunités ainsi que les obstacles à son développement. En deuxième lieu, les avantages comparatifs des produits de la grappe ont été répertoriés à travers la grille "attraits/atouts". Les groupes de travail ont ensuite défini une vision commune d'avenir pour la grappe avec les grands axes stratégiques de développement. Les initiatives qui contribueront à l'amélioration de la compétitivité de la grappe ont été dégagées et les groupes de travail ont eu à sélectionner les plus prioritaires pour organiser leur mise en oeuvre dans le court terme. La vision d'avenir conçue par "Le Maroc Compétitif" s'appuie sur des industries dynamiques spécialisées soit dans le just-in-time, soit dans la transformation à forte valeur ajoutée des ressources naturelles (produits de la mer, horticulture) ou encore dans les services liés à l'export (tourisme, informatique). Pour créer le cercle vertueux de la croissance, les grappes d'industries interdépendantes devront jouer le rôle moteur, soutenues par une infrastructure économique saine et des politiques d'encouragement à la concurrence. Pour atteindre ces objectifs, le rapport insiste sur la nécessité de stimuler les grappes existantes (textile et produits de la mer) et de développer des grappes émergentes (électronique, technologies de l'information). De plus, l'équipement de parcs industriels et la modernisation de l'infrastructure économique attireront de façon durable les investisseurs étrangers. En outre, l'entreprise marocaine est contrainte de s'intégrer dans les réseaux internationaux de production, notamment en favorisant des synergies avec ses partenaires de l'UE. Enfin, la croissance suppose le passage d'une économie basée sur l'exploitation des ressources naturelles à une économie axée sur des produits à haute valeur ajoutée. Elargir les bases de la compétitivité constitue, selon le diagnostic, un des aspects essentiels de la nouvelle stratégie à mettre en place. Il suppose une amélioration de la qualification de la main-d'oeuvre (alphabétisation et encadrement). Le plan d'action stratégique proposé par le "Maroc Compétitif" s'articule autour de quatre axes. Le ciblage de nouveaux marchés à forte croissance constitue la première priorité. "Cela suppose une vision claire des entreprises des opportunités de marché dans les grandes zones". Pour les analystes, le Maroc ne tire pas pleinement avantage de sa situation stratégique, les échanges étant essentiellement concentrés sur la France. Une politique de promotion des exportations plus agressive est préconisée. Le deuxième axe concerne la cohésion des grappes et leur intégration dans le tissu économique. Il s'agit de renforcer les liens interentreprises et d'exploiter toutes les synergies entre les activités de la grappe. "Il faut développer les chaînons qui manquent ainsi que les liens entre les entreprises de la grappe et l'infrastructure économique de base, notamment les finances, l'Administration ou la formation professionnelle". La mise en place d'une infrastructure adaptée aux besoins des entreprises est le troisième volet de la stratégie. Elle porte, entre autres, sur la formation, les nouvelles technologies et l'environnement macro économique. Enfin, l'établissement d'une concertation étroite entre secteurs privé et public constitue l'une des clés du succès de la stratégie de développement de la compétitivité. Chacun des grands thèmes développés dans ce rapport suppose le soutien des secteurs privé et public et, le cas échéant, l'appui des milieux académiques et autres organismes gouvernementaux intervenant sur le plan régional.

Mouna KABLY

Le Maroc Compétitif crée son association

Sous l'impulsion de la Banque Mondiale, l'association "Le Maroc Compétitif" a été créée le 22 juillet dernier. C'est une structure mi-publique mi-privée qui sera concentrée sur la coordination des groupes de travail de grappe et la mise en oeuvre des initiatives du projet Le Maroc Compétitif. Elle a donc pour mission d'entretenir le processus de grappe, d'engager d'autres études sectorielles selon la même démarche et de coordonner les initiatives tout en crédibilisant les résultats des travaux effectués.

Stratégies spécifiques des grappes pilotes


Textile/habillement · Cibler de nouveaux débouchés en Europe et en Amérique du Nord et développer un réseau de sous-traitance spécialisé avec les entreprises en France, en Espagne, en Italie et au Portugal. · Augmenter l'intégration dans certaines filières et réduire leur dépendance vis-à-vis des importations de produits semi-transformés (coton). · Diffuser les informations sur les techniques de production et les opportunités de marché et améliorer l'accès des PME aux marchés internationaux. · augmenter le rôle du secteur privé au sein du CMPE, renforcer l'AMITH et VETMA.

Tourisme

· Lancer des campagnes de promotion conjointes et favoriser des circuits régionaux (Maroc/Andalousie). · Evaluer les créneaux porteurs et prospecter les marchés d'Amérique du Nord et du Sud. · Développer des standards cohérents avec ceux en vigueur sur les marchés mondiaux et créer des pôles touristiques dans de nouvelles régions. · Créer des liens entre TO, agences de voyages, hôtels et transporteurs et libéraliser les services de transport. · Réformer la participation du secteur privé dans l'ONMT et créer un Haut-Commissariat au Tourisme. · Réviser les dispositions fiscales de la Loi de Finances 1996/97.

Produits de la mer

· Créer des partenariats pour la transformation et la distribution de produits de la mer notamment avec l'Espagne et le Portugal. · Augmenter les liens entre pêcheurs et transformateurs de produits de la mer par la création d'associations locales de grappes intégrées. · Encourager les alliances stratégiques avec les entreprises de l'UE et attirer les investisseurs étrangers pour faciliter le transfert du savoir-faire · Développer un "plan littoral", moderniser l'infrastructure portuaire et augmenter les installations frigorifiques de stockage · Favoriser le partenariat avec l'ONP pour suivre la mise en oeuvre du plan d'aménagement des pêcheries, protéger le stock halieutique et améliorer la chaîne logistique.

Technologies de l'information

· Favoriser l'assemblage et la production de composants dans les réseaux régionaux. · Monter des joint-ventures avec des PME européennes. · Améliorer la formation des ingénieurs et techniciens. · Créer des parcs industriels et mettre sur pied un programme d'attraction des investissements étrangers à partir de l'approche des grappes. · Mobiliser et former une main-d'oeuvre très et semi-qualifiée. · Moderniser les réseaux de télécommunication, et créer un téléport (centre de services avancés).


Source : https://www.leconomiste.com/article/le-maroc-compe...