Le ‘America First’ entraverait-il l’industrialisation du Maroc ?

Lundi 6 Août 2018

Le Caire : L’industrialisation du Maroc dépend exclusivement des investisseurs étrangers, européens et depuis récemment, chinois. Ces deux partenaires stratégiques du Maroc, subissent une guerre économique sans précédent, de la part des USA, ce qui pourrait les pousser à réviser leurs programmes marocains.


En 2004, et à l’occasion de la signature de l’accord de libre échange entre le Maroc et les USA, Margaret D. Tutwiler, ex-ambassadrice US à Rabat, déclarait que cet ALE encouragerait les investisseurs étrangers à venir s’installer au Maroc, afin de profiter de l’accès facilité au marché américain à partir du royaume.

Depuis, le Maroc s’est hissé au rang de champion africain des IDE, principalement industriels et majoritairement européens et chinois, qui viennent chercher au Maroc, des coûts inférieurs et préférentiels, afin d’améliorer leur compétitivité, essentiellement sur leur marché de providence, l’Amérique.

EFFET INDIRECT DU ‘AMERICA FIRST’ SUR LE MAROC


Selon la banque internationale, Afreximbank, basé au Caire en Egypte, l’ALE Maroc – USA est perçu par l’administration Trump, comme étant un accord de libre échange moins que secondaire et non affectant la balance commerciale américaine. 

Néanmoins, alerte la banque dans son récent rapport intitulé ‘African Trade Report 2018’, Trump, qui part en guerre commerciale contre tout le monde, pourrait, pour le symbole et au nom de son néoprotectionnisme brutal, annuler, unilatéralement, l’accord de libre échange avec le Maroc.

Mais ce n’est pas là le plus gros problème du royaume. Afreximban indique que la guerre commerciale américaine contre la chine et l’UE réduit leur accessibilité au marché US, ce qui les pousserait à réviser, à la baisse, leur flux d’IDE industriels vers le Maroc.

Les secteurs marocains d’industrie automobile, aéronautique, textile ou l’électronique, pourraient en pâtir de cette guerre économique USA – Chine / UE.


Adam Sfali - LeMag