Laâyoune, ou le Serment renouvelé

Vendredi 13 Avril 2018

C’est l’Union, nationale, sacrée, unanime, du peuple marocain qui s’est matérialisée lundi 9 avril 2018 àLaâyoune à travers les engagements et déclarations solennels du gouvernement, des partis politiques, des représentants de la Nation et des élus des provinces du Sud.

Cette manifestation d’une ampleur jamais vue depuis fort longtemps assurément, marque un tournant dans la lutte légitime du Maroc et de toutes ses composantes pour la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Royaume.

Comme si, en quelque sorte, les forces vives du pays avaient tenu àrenouveler avec force et éclat le Serment de la Marche Verte de novembre 1975 pour signifier àtous et àchacun que le Wadi Eddahab et la Saquiat Al Hamra sont des territoires marocains, peuplés par des Marocains et qui jamais ne seront abandonnés aux mains de mercenaires et de séparatistes àla solde de l’Algérie.

La déclaration de Laâyoune vient ainsi mettre chacun devant ses responsabilités car, depuis 1991 et la proclamation d’un cessez-le-feu sous les auspices de l’ONU, la tension n’avait jamais été aussi vive et perceptible qu’aujourd’hui.

Le Maroc, comme un seul homme, est aujourd’hui déterminé àempêcher, par tous les moyens, de nouvelles provocations du polisario, refusant les faits accomplis et les violations des accords de septembre 1991.

La zone tampon, sous l’autorité, (bien formelle on le voit), et la surveillance de la MINURSO ne sera jamais un territoire sous une souveraineté autre que celle du Maroc et la mise en garde officielle du Royaume, adressée au Secrétaire général de l’ONU, par lebiais d’un déplacement éclair àNew York du ministre des AE Nasser Bourita, porteur de surcroît d’un message royal àM. Guterres, a trouvé son prolongement dans la mobilisation du front intérieur national, telle qu’exprimée dans la capitale de nos provinces sahariennes.

Aujourd’hui, au Maroc plus personne n’exclut l’éventualité d’un recours aux armes pour «nettoyer» les zones où le polisario veut s’installer durablement.

C’est un nouveau palier qui a été franchi et nul doute que la ferme détermination marocaine est aujourd’hui la principale donnée que les membres du Conseil de Sécurité et le secrétariat général de l’ONU doivent mesurer à quelques jours de la réunion du CS sur le renouvellement du mandat de la MINURSO.

Le Royaume n’est pas habitué aux rodomontades, ni aux hâbleries des marionnettes d’Alger. C’est un État-Nation souverain qui, contrairement à d’autres nés au milieu du 20è siècle, compte plus de 1200 ans d’existence.

La mesure de cette volonté irréfragable d’interdire toute modification intempestive et illégale d’un statu quo entériné en son temps par le Conseil de Sécurité doit désormais servir de priorité aux États qui assument la responsabilité suprême de la conduite des affaires internationales, en tant que membres, permanents ou non, de cet éminent aéropage.

Car il ne fait aucun doute aujourd’hui que passé le délai de grâce accordé par le Royaume (c’est-à-dire la session de fin avril du Conseil de Sécurité), le Maroc prendra toutes les dispositions pour éliminer la nuisance que représente la présence permanente d’éléments du polisario dans la zone tampon.

L’ONU et ses dirigeants auraient d’ailleurs tort de sous-estimer ou de mésestimer cette solennelle mise en garde agrémentée de la mobilisation du front intérieur.
Il semble bien, en effet, que Rabat, dans cette prise de position qui détonne il est vrai avec la remarquable patience et l’immense modération dont le Maroc a fait preuve au cours des précédentes années, a largement mesuré les conséquences positives ou négatives d’une éventuelle réaction musclée et, pour tout écrire, armée, face àces provocations répétées des séparatistes jusque-làcantonnés dans les camps de Tindouf.

L’Histoire des relations internationales, y compris dans ses épisodes les plus récents, nous enseigne que la fermeté, l’inflexibilité et la détermination sont des valeurs qui sont respectées lorsqu’elles servent une cause juste.

Et sur la question du Sahara, le Maroc est incontestablement dans son droit !

Alors, faites gaffe, messieurs d’en face…

​Fahd Yata - La Nouvelle Tribune