La médina de Fès refait peau neuve Lever la menace qui pèse sur les habitants des vieilles bâtisses menaçant ruine

Mardi 5 Mars 2013

La réhabilitation des monuments historiques de l’ancienne médina de Fès et la restauration des vieilles bâtisses menaçant ruine qui s’y trouvent viennent d’entrer dans la phase de concrétisation avec la signature par SM le Roi Mohammed VI, le lundi 04 mars 2013, à la capitale spirituelle du Royaume, de deux conventions dans ce sens. 615,5 millions de Dirhams seront ainsi mobilisés pour redonner à ce bijou architectural à fort symbole historique son éclat d’antan et améliorer les conditions de vie de ses habitants.

En juillet de l’année écoulée, SM le Roi avait donné ses hautes instructions pour que soit recensée toutes les habitations menaçant ruine dans toutes les anciennes médinas du pays. Une commission, présidée par le chef du gouvernement, a donc été instaurée dans le but d’élaborer un plan d’urgence qui porte sur le relogement des résidants des vieilles bâtisses menaçant ruine et la mobilisation des financements pour l’application dudit programme. Pour la seule ville de Fès, plus de 1.700 bâtisses risquant de s’effondrer ont été répertoriées. Leur restauration nécessite quelques 450 millions de Dirhams. C’est justement l’objet de la première convention signée par le Souverain. Avec un fonds de quelques 330 millions de Dirhams, 1.729 bâtisses menaçant ruine dans l’ancienne médina de Fès seront traitées, le financement des travaux étant supporté en partie par l’Etat. Il sera également procédé au suivi du niveau de risque que présentent 1.937 autres bâtisses situées aussi dans la vieille ville. Ce programme entamé dès l’année en cours sera étalé sur un quinquennat.

Fès, classée en 1981 par L’UNESCO patrimoine mondial de l’humanité, est la troisième ville du Royaume sur le plan démographique. Sur le million et quelques d’habitants, plus de 150.000 vivent dans l’ancienne médina, qui comprend Fès « El bali », le plus vieux quartier de l’ancienne médina construit du temps des Idrissides, et Fès « Jdid », qui date de la dynastie des Mérinides. Etendue sur presque 280 hectares, la ville connaît une densité de population de l’ordre de plus 10.000 habitants par kilomètre carré.

A l’instar de la plupart des anciennes médinas du Royaume, celle de Fès souffre d’une forte croissance démographique, due en bonne partie à l’exode rural. Et c’est dans l’ancienne médina que se concentrent les franges de la population les moins favorisées, celles qui sont les moins aptes à entretenir les vieilles bâtisses menaçant ruine qu’elles habitent en raison de loyers modérés. Les propriétaires de ces bâtisses, quand ils sont connus, sont de ce fait peu enclins à investir dans la réfection de ces habitations. La pression sur ces vieilles bâtisses délabrées est d’autant plus grande qu’elles sont souvent occupées par plusieurs familles qui se partagent le même logement. Les rares travaux de restauration sur ces édifices, quand ils sont menés, usent le plus souvent des matériaux de récupération et ne respectent aucune norme, ce qui fait que ces habitations ne remplissent pas le minimum des conditions d’habitabilité. Outre le fait que les transformations anarchiques apportées aux anciennes constructions à l’occasion de ces travaux dénaturent le cachet traditionnel et la beauté architecturale de l’ancienne médina.

Ahmed NAJI
Journaliste
Sous la direction du Centre d’Etudes Internationales

Ahmed NAJI