La démocratisation au Maroc et en Tunisie, fait-elle fuir les investisseurs étrangers ?

Lundi 12 Février 2018

Paris : Elles sont extraordinairement surprenantes, les conclusions d’un rapport du Think Tank européen, FEMISE.


En effet, le Forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences Economiques – FEMISE, basé à Marseille et financé par la Commission européenne, a publié un rapport sur l’impact des transitions démocratiques post-printemps arabe, dans des pays de la zone MENA, sur leurs niveaux d’attractivité pour les investissements directs étrangers – IDE.

Dans cette étude, réalisée principalement par des experts espagnols, les constatations et les conclusions concernant les courbes d’évolutions mettant en liens les degrés de démocratisation et les flux d’IDE dans ces pays, ont été des plus surprenantes.

LA TRANSITION DEMOCRATIQUE ACCELERE LA CHUTE DES IDE

Selon cette étude du FEMISE, intitulée "FDI in MENA: Impact of political and trade liberalisation process ", les investisseurs étrangers ont perçu les transitions démocratiques dans les pays où elle a pu se mettre en place, après le printemps arabe, notamment au Maroc et en Tunisie, comme générant,

‘’Un climat des affaires dégradé, des risques élevé d’insécurité juridique et une instabilité politique.’’

Selon les experts du FEMISE, les investisseurs étrangers craignent qu’une ouverture démocratique franche au Maroc et en Tunisie, ne soit la porte ouverte à

‘’l’instabilité politique et judiciaire, des craintes d’expropriation ou l’insécurité quant à la propriété intellectuelle, à plus de corruption, de violence civiles ou d’attentats terroristes.’’

L’autoritarisme dans ces pays est considéré par les investisseurs étrangers comme une qualité favorisant la stabilité politique, administrative et législative, alors que la transition démocratique.

Selon le FEMISE

‘’Si le Maroc avait augmenté son niveau de démocratie à celui de l'Ouganda (soit de -4 à -1), le volume des IDE chez lui aurait diminué d'environ 39%.’’

MAROC, TUNISIE ET LE VOISINAGE MAUDIT 


En plus de leur propre démocratisation qui accroitrait les risques de leur instabilité, les voisinages algérien et libyen du Maroc et de la Tunisie, refléterait sur ces derniers, de très mauvaises images, aux yeux des investisseurs étrangers.

Selon l’étude du FEMISE, 

‘’Le Maroc et la Tunisie sont particulièrement victimes de la violence dans leur voisinage, en ce qui concerne l'attraction des IDE.’’

Dans l'ensemble, conclue l’étude du FEMISE, cela confirme le triste fait que les investisseurs étrangers, en plus de voir la transition démocratique comme une source d'instabilité politique, ils considère aussi qu’elle s’accompagne d’un affaiblissement sécuritaire qui rend plus dangereuses, les contagions de violence depuis les voisinages instables.


Larbi Amine - LeMag