La coopération culturelle, scientifique et technique entre le Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne

Vendredi 22 Mars 2013

Comme dans les autres domaines de coopération entre les Maroc et les pays subsahariens, le volet culturel, scientifique et technique tranche par sa densité et sa continuité. Des pays, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon, ont toujours trouvé dans le Maroc un partenaire responsable et prometteur de par les opportunités qu’il offre et les gages de solidarité qu’il ne cesse de témoigner à leur égard. Pour preuve, une illustration, qui n’est d’ailleurs pas la seule, est fournie par le Ministère marocain des finances qui indique, dans un rapport en date du mois de mai de l’année 2010,  la décision des autorités marocaines d’annuler la dette pour des pays africains pauvres très endettés (PPTE) et d’exonérer totalement leurs produits des droits de douane à l’entrée du marché marocain.
 

Le volet culturel, scientifique et technique de la coopération entre le Maroc et ses partenaires subsahariens se déploie sous le bénéfice d’un certain nombre d’atouts décisifs : la francophonie comme patrimoine culturel partagé, la communauté des centres d’intérêt pour le développement et l’institutionnalisation croissante des mécanismes d’entraide et de coopération entre les deux parties. On ne saurait faire ici l’économie d’un organe marocain de coopération culturelle, scientifique et technique : l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI) qui est la principale institution de mise en œuvre de la politique de coopération du Royaume avec ses partenaires subsahariens. Créée en 1986, l’Agence a pour mission de mettre en œuvre et de développer l’ensemble des échanges scientifiques, techniques et économiques avec les pays partenaires dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Multiples et variés, les domaines d’intervention de l’AMCI englobent notamment trois grands volets :

 

Le premier volet, le plus ancien, a trait à la formation des cadres des pays subsahariens dans les établissements publics marocains (réseau universitaire et établissement de formation des cadres en particulier). D’après les rapports de l’AMCI, il s’agit du volet le plus performant et le plus significatif en termes de résultats.

Le deuxième volet est relatif à la coopération technique et se déploie sous forme d’accords bilatéraux ou dans le cadre d’une relation triangulaire mettant en présence le Maroc, les pays partenaires et les bailleurs de fonds ou agences de développement internationales.

 Le troisième volet concerne la coopération économique et financière où le Maroc mobilise des fonds substantiels au profit des pays partenaires subsahariens. Outre la dimension financière de ce volet, ces derniers n’hésitent pas à faire appel à l’expertise marocaine pour la réalisation de projets de développement, notamment dans le domaine social. 
 

Sur le premier volet, les réalisations de l’AMCI sont concrètes et présentent un caractère intégré. Le catalogue des prestations et services fournis aux étudiants subsahariens par l’Agence montre que le Maroc offre un éventail complet de prestations qui accompagnent l’étudiant subsaharien depuis son arrivée au Maroc jusqu’au couronnement de son cursus universitaire par l’obtention d’un diplôme supérieur. Ces prestations vont de l’accueil et du transport des nouveaux étudiants depuis l’aéroport jusqu’à la finalisation du parcours de formation au Maroc. Entre ces deux intervalles extrêmes, l’AMCI offre une panoplie de services dont la mise à disposition d’un guichet unique chargé de la simplification des démarches et procédures administratives, l’attribution de bourses de formation, l’hébergement universitaire (une Cité universitaire internationale sise à Rabat a été créée à cet effet pour l’hébergement des étudiants subsahariens), la restauration, l’accès aux bibliothèques universitaires, la prestation de soins médicaux, l’appui et orientation universitaire. 

Abderrahim El Maslouhi

Professeur à la faculté de droit de Rabat-Agdal


Abderrahim El Maslouhi