La Marche verte, symbole du triomphe de la volonté de l'édification sur les velléités bellicistes

Mercredi 4 Novembre 2015

Rome - La Marche verte demeure, quarante ans après, un symbole du triomphe de la volonté de l'édification, du développement et de la démocratisation sur les velléités bellicistes et destructrices, a affirmé Sidi Mohamed Fadel Dadi, ancien membre fondateur du ''polisario''.


Depuis 1975, des villes sont nées au Sahara marocain, dans des lieux jadis désertiques devenant même des symboles du rayonnement du Maroc dans divers domaines, a souligné cet ancien membre du polisario, établi à Rome, dans une déclaration à la MAP à l'occasion du 40ème anniversaire de la Marche Verte.

''Si nous n'avons pas pris part à la Marche verte en 1975 pour libérer notre terre et unifier notre patrie, nous sommes aujourd'hui prêts à nous mettre aux premiers rangs pour conduire la nouvelle marche de développement que SM le Roi Mohammed VI a lancée depuis son accession au Trône de ses glorieux ancêtres'', a-t-il assuré.

Pour lui, ''la Marche verte, et maintenant son prolongement, la marche du développement, symbolisent également la fin d'une époque et le début d'une ère nouvelle, avec une nouvelle constitution et une nouvelle politique comme en témoigne l'initiative d'accorder aux Provinces du sud une large autonomie, sous souveraineté marocaine''.

M . Dadi s'est dit persuadé que les projets de développement qui seront inaugurés dans ces provinces auront un grand impact socio-économique sur les grandes villes du Sahara marocain, qui ont atteint un niveau de développement égal, voire supérieur dans bien des cas, à celui enregistré dans les autres villes du Royaume.

S'attardant sur les circonstances derrière la naissance du polisario, M. Dadi a tout d'abord rappelé que la récupération de Sidi Ifni en 1969 a représenté un ''tournant majeur'' dans l'histoire du Sahara marocain et un changement radical au niveau de la région. 

Après avoir indiqué qu'il était l'un des membres fondateurs du polisario, M. Dadi a rappelé avoir participé à la mise en place de cellules de travailleurs à Boukrâa où il travaillait à l'époque avant de s'enfuir de crainte d'être arrêté par les autorités espagnoles suite aux informations que ''nous avons reçues du parti communiste espagnol à ce sujet''.

''A l'époque, notre collaboration était étroite avec la gauche espagnole, dont les membres étaient souvent envoyés en exil au Sahara par le régime alors en place à Madrid. Ils étaient une source intarissable d'informations'', a-t-il dit.

Selon M . Dadi, une ''déviation majeure des objectifs tracés'' a été opérée en 1974 après l'entrée du polisario sur la scène ''du conflit régional, de l'alignement, et des antagonismes Est-Ouest (guerre froide), cherchant à mettre, dès le départ, à profit le différend, d'une part, entre l'Algérie et le Maroc, et d'autre part, entre l'Algérie et la Libye, ainsi que la situation qui prévalait à l'époque à cause de la guerre froide''.

''Après que le polisario eut reçu son premier lot d'armes de la Libye en mars 1974, l'Algérie décida alors de peser de tout son poids, matériel et sécuritaire, pour renforcer sa poignée et son emprise sur le polisario, devenu par la suite un projet algérien pour lutter contre le Maroc et pour réduire son poids dans la région sur laquelle Alger cherche toujours à asseoir son hégémonie'', a poursuivi M. Dadi.

Pour atteindre ses objectifs, ''l'Algérie n'a pas hésité à s'allier au régime fasciste et colonial de Madrid dans le but d'accorder progressivement aux sahraouis l'autonomie au sein de l'Etat espagnol'', a-t-il ajouté, faisant remarquer que la Libye, de son côté, avait également ''tenté de faire du polisario un instrument pour provoquer un coup d'Etat au royaume''.

Selon M. Dadi, le ''grand mérite'' de la Marche verte, en 1975, est qu'elle avait ''tout chamboulé'' en modifiant l'équilibre des forces dans toute la région, ce qui avait ''contraint l'Espagne à annuler ses engagements vis-à-vis de l'Algérie et à signer les accords tripartites de Madrid''.

''Ainsi, la guerre entre le Maroc et l'Espagne sur laquelle tablait, avec certitude, le régime algérien n'avait pas eu lieu, au moment où la Marche Verte était une décision géniale et unique, un combat épique et historique, sans armes, qui a modifié le cours de l'Histoire'', a-t-il dit.


MAP - Mohamed BADAOUI