L'irrésistible percée d’une diplomatie visionnaire

Vendredi 18 Décembre 2020

Laâyoune - En cette journée bien spéciale du 18 décembre 2019, elle est là! La plaque dorée écrite en caractère noir en langues arabe et français "Consulat général de l’Union des Iles Comores" est solidement fixée au mur d’une belle demeure en plein centre de Laâyoune.


C’est sous les regards ravis des élus et notables du Sahara marocain que le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et son homologue comorien, Souef Mohamed El Amine, ont co-présidé la cérémonie d’inauguration de la première représentation diplomatique d’un Etat africain dans la capitale des provinces du Sud. 

Et ce n’était que le début d’une vague inédite d’actes pareils de soutien aux droits légitimes du Maroc sur ses provinces du Sud. D’autant plus qu’environ une vingtaine de pays africains et arabes ont depuis lors lié l’acte à la parole et inauguré des consulats généraux à Laâyoune et Dakhla. 

Au rythme des communiqués des Etats souhaitant ouvrir des antennes diplomatiques dans ces deux grands centres des provinces du Sud, le dernier en date n’était que bien entendu les Etats-Unis, tout observateur attentif pouvait facilement dresser un constat sans équivoque: la question du Sahara a pris un tour nouveau.

Gestes d’appui fort au Royaume certes. Mais nul n’aurait soupçonné non plus que ces événements, aussi audacieux que phares, ne constituent pas un signe clair de la vigoureuse poussée d’une diplomatie royale visionnaire.

De fait, ces victoires sont le fruit d’une longue transformation qui se produisit ces dernières années. M. Nasser Bourita révèle le pot aux roses de ce bouleversement majeur dans le dossier du Sahara: le Maroc sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI est passé de "la gestion au changement". 

D’abord, l’enjeu était de faire des régions du Sahara une autre vitrine d’un Maroc qui trace son chemin économique d’un pas assuré et des hubs incontournables des échanges entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne.

En effet, une flopée de projets qui intègre tout le b.a.-ba d’un véritable développement soutenu fleurit depuis le lancement par le Souverain en 2015 du modèle de développement des provinces du Sud. 

Des plateformes industrielles, infrastructures sophistiquées et équipements de proximité ont ainsi vu leur nombre accroitre, tandis que leurs impacts sur le niveau de vie de la population locale deviennent plus tangibles que jamais. Sans oublier les grands projets d’enseignement supérieur et de formation professionnelle comme la très attendu Faculté de médecine ou encore la Cité des métiers et des compétences. 

Parallèlement à cette success-story en matière de développement intégré de ses provinces du Sud, le Royaume a misé gros sur la confirmation de la marocanité du Sahara. 

Il s’agit là d’une doctrine prônée par une diplomatie marocaine aussi offensive que convaincante pour signifier que c’en était fini de prise de positions vagues sur la solution de cette question. "Nous ne voulons plus que le dossier soit régi par la logique du feuilleton, le Maroc demande aujourd’hui un point de chute", comme l’a bien expliqué M. Bourita.

A l’aube de cette nouvelle ère, la reconnaissance sans ambagues de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara est devenue l’alpha et l’oméga de toute harmonie entre Rabat et ses alliés, plutôt que de beaux paroles ou de simples gestes symboliques d’amitié et de fraternité. 

Et de même que la démarche diplomatique marocaine a pris un nouveau cours, de même que les thèses politiquement moribondes de ses adversaires sont plus coupées que jamais des nouvelles réalités géostratégiques dans la région. 

A vrai dire, ces coups durs accentuent l’autisme diplomatique grandissant du polisario et de son parrain algérien qui s’enferment dans le déni depuis une belle lurette et adoptent désormais une stratégie du désordre sans frein ni fin. 

Epaulés par un régime algérien en perte de crédibilité à l’international sur la question du Sahara, les miliciens séparatistes dérivent vers le banditisme, pratiquent la prise de butin, lancent à tout-va des menaces absurdes et fort comiques et n’hésitent pas à recourir aux formes les plus extrêmes de répression à l’égard d’une population sans défense ni protection juridique détenue pour des décennies dans les camps de Tindouf. 

Nonobstant ces manœuvres misérables, le vent de la diplomatie marocaine souffle de plus en plus fort. Mais certains n’apprennent jamais!

MAP - ​Mohammed BOUHJAR