L’Union européenne oppose un niet catégorique aux rodomontades algériennes

Mardi 5 Juin 2018

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Par Adil Zaari Jabiri

 

 Bruxelles – Du rififi dans les relations entre l’Algérie et l’Union européenne. La séance de remontage de bretelles à laquelle a assisté l’ambassadeur européen à Alger John O’Rourke, suite à la diffusion par une journaliste algérienne d’une vidéo critique sur le régime depuis le Parlement européen, n’aura pas servi à grand-chose.

 La réponse du diplomate européen à sa convocation, dimanche, par le ministère Algérien des Affaires étrangères via tweeter a refroidi l’ardeur d’Alger qui s’attendait à des courbettes ou du moins un texte conforme aux “usages et à la pratique diplomatique consacrés”.

  Ne cédant pas aux intimidations de ses interlocuteurs, le diplomate européen poste un tweet d’un ton ferme et sans détour dans lequel il réitère l’attachement de l’Union européenne aux principes de liberté d’expression et des médias.

 «Nous avons souligné aux autorités algériennes que les journalistes accrédités auprès des institutions européennes ne parlent pas au nom des institutions mais en leur propre nom, en ligne avec les principes de liberté d’expression et liberté des médias», a tweeté le chef de la mission de l’UE à Alger.

 Cette réponse a ouvert le bal à une guerre de communication de la part de l’Algérie qui a donné l’ordre à ses snipers dans la presse pour vilipender l’intéressé et souffler sur les braises. “Après la tension, c’est désormais la crise diplomatique entre Alger et Bruxelles”, écrit mardi un journal algérien, relevant que la réponse de M. O’Rourke n’a fait visiblement qu’aggraver la crise.

 “Nous considérons que le Tweet de M. O’Rourke n’engage que sa personne et qu’à démarche officielle l’on est en droit de s’attendre à une réponse officielle conformément aux usages et à la pratique diplomatique consacrés”, lit-on dans un autre communiqué du département des affaires étrangères algérien qui semble désapprouver la démarche du diplomate européen et lui parait comme un “cautionnement” de la part de l’UE du contenu de la vidéo incriminée.

 “Nous demeurons donc dans l’attente d’une réponse aux interrogations soulevées», rétorque le communiqué des autorités algériennes qui appellent l’Union européenne à “se démarquer publiquement de cette manœuvre” et demandent que “des actions concrètes soient prises contre les agissements irresponsables de la contrevenante”.

 Mais qu’attendent vraiment les autorités algériennes de l’UE ? qu’elle arrête la journaliste comme ce qui se fait en Algérie ou lui retire son accréditation pour la simple raison qu’elle a brisé le silence sur ce qui se passe dans son pays ?

 Excédée par l’embargo imposé aux défenseurs des droits de l’homme et aux voix dissidentes en Algérie, l’ancienne correspondante de la télévision algérienne Lila Haddad n’a trouvé de meilleur moyen que de parler de la tribune du Parlement européen pour peu que sa voix puisse être entendue.

 «La dignité de tout un peuple est bafouée. Les Algériens sont devenus l’objet de risée du monde. Leur dignité a succombé à leur propre humanité pour ne former qu’une montagne de honte», s’était-elle indignée dans cette vidéo qui a fait le tour des rédactions européennes.

 Déstabilisées par cette sortie inattendue, les autorités algériennes multiplient les déclarations, évoquent comme à leur habitude “la main de l’étranger” et annoncent des représailles à l’encontre de la journaliste pour avoir exprimé son opinion dans un endroit, que le régime d’Alger prenait pour sa chasse gardée où il distillait son lobbying toxique anti-marocain et prêchait la parole séparatiste.

 Alger perd son sang froid. La réponse de Bruxelles ne vient pas. Mais en attendant la fameuse vidéo continue de faire le buzz…

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Source : http://www.mapexpress.ma/actualite/grand-maghreb/l...

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