L’Afrique est-elle vraiment l’eldorado que l’on espère ?

Mardi 25 Juillet 2017

L’Afrique est-elle vraiment l’eldorado que l’on espère ?

Paris : Les investisseurs étrangers  sont-ils aveuglés par un ‘afro-optimisme excessif’ ? Selon un expert français de chez le cabinet Roland Berger, se serait le cas. L’Afrique n’est pas le paradis des affaires que l’on espère.

Investir  en Afrique, sans trop se méfier des risques géopolitiques, des risques sécuritaires ou des crises humanitaires, c’est de l’aventurisme irrationnel.

L’Afrique en dépit de ses qualités et opportunités réelles, demeure une place économique à très haut risque.

Ainsi a indiqué l’expert français, Nicolas Teisseyre, analyste chez le cabinet de conseil, Roland Berger.

Vendue comme le relais par excellence, de croissance à court terme des entreprises mondiales, l’Afrique n’est pas moins un vaste espace encore très méconnu. A cause, entre autre, des fausses pistes, empruntées par des afro-optimistes, péchant par trop de simplisme, pour vanter des qualités du continent, le plus souvent imaginées.

L’AFRIQUE N’EST PAS L’ASIE

Dans une tribune  qu’il a signée récemment à ce sujet, Nicolas Teisseyre a souligné que la plus grosse faute commise à propos de l’Afrique, dans les cercles de réflexions économiques internationales, c’est de lui appliquer des grilles d’évaluation empruntées à l’Asie.

Selon lui, il est peu pertinent d’utiliser des indicateurs classiques pour évaluer le potentiel de développement de l’Afrique.

Il a ajouté :

‘’Le développement de l’Afrique est souvent comparé à celui de l’Asie du Sud-Est dans les années 1990. Fondé sur l’émergence d’un marché intérieur – des classes moyennes qui consomment – et/ou des bassins d’emploi attractifs pour les entreprises.’’

Or dit-il, en Afrique la réalité est radicalement autre. Il est faux d’y parler de classe moyenne, car celle-ci, indique-il, est encore loin d’exister réellement, selon les normes de revenus et de consommation économiquement significatives.

De même pour les bassins d’emploi, quand ils existent d’un point de vue formation, il est tout simplement impossible :

‘’de s’y développer seul sans partenariat avec des acteurs locaux capables de donner les clés de la réussite (contenu local, ressources humaines pertinentes, relations avec les pouvoirs publics, conception des produits..).’’

L’expert français a conclu :

‘’Les opportunités existent bien en Afrique, mais pour pouvoir les saisir, il faut se prémunir contre un enthousiasme excessif et être conscient des risques en envisageant le continent dans toute sa complexité et ses nuances.’’

Adam Sfali - Lemag