Karima Belhaj, une âme qui égaye le quotidien des enfants hospitalisés

Mercredi 4 Mars 2020

Avec son regard ​​pétillant et​ plein d’espoir, son écoute bienveillante et sa douceur inégalée, Karima Belhaj, l’une des fondatrices de l’Association « Noujoum », qui a vu le jour en 2003 à Casablanca avant d’étendre ses activités à Marrakech et ayant pour mission d’accompagner les enfants hospitalisés tout au long de leur maladie et de dédramatiser leur séjour hospitalier, a bien tenu sa promesse de prendre soin de ces petits anges qui vivent la pénible épreuve de l’hospitalisation.
En effet, pénétrer dans le monde inconnu de l’hôpital, éloigné de son environnement, constitue pour l’enfant une expérience traumatisante, c’est pour cette raison que l’association a choisi de faire du slogan « Rire et Guérir » sa devise.

« Pourquoi Rire et guérir, car nous croyons vraiment que lorsqu’on dédramatise la maladie on peut guérir. Outre le traitement et le soin médical, l’enfant a besoin de se divertir, de jouer et de rêver pour ne pas se sentir déraciné de son milieu habituel, lui remonter le moral et lui donner le courage de continuer », a expliqué Mme Belhaj à la MAP.

« Le côté émotionnel et l’accompagnement psychologique sont primordiaux, accepter sa maladie et apprendre à vivre avec, fait aussi partie du traitement. Nous travaillons en complémentarité avec le corps médical », a-t-elle relevé.

« Les activités organisées par « Noujoum » à l’hôpital d’enfants Ibn Rochd à Casablanca et au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Mohammed VI à Marrakech qui comprend trois salles de jeux aménagés par l’Association, permettent de divertir les enfants, les aident à mieux vivre avec leur maladie, et leur permettent aussi, d’acquérir de nouvelles connaissances et s’informer de plusieurs thématiques. Nous célébrons également plusieurs événements à l’occasion d’Achoura, du Ramadan… et des journées internationales, outre l’organisation des journées de sensibilisation au profit des parents », a souligné cette passionnée de lecture.

Dans les spectacles clowns, l’association fait appel à des clowns formés, aptes à travailler avec les enfants malades, qui tiennent compte de leur situation psychologique et qui maîtrisent l’art de se comporter avec cette catégorie très fragile et sensible, a-t-elle indiqué.

En plus du divertissement, le clown veille à travers son spectacle à faire passer aux enfants beaucoup de messages d’espoir, leur apprendre les aliments à privilégier ou à bannir, leur donner des conseils, leur faire connaître l’​Histoire du Maroc à travers des histoires… Bref le spectacle du clown demeure le moment préféré de ces petits, a-t-elle poursuivi.

Sur les débuts de l’association, Mme Belhaj a raconté « En tant que mère j’étais très sensible à la question des enfants malades, hospitalisés et cancéreux, mais l’idée est née lorsque deux enfants de mes amies ont été hospitalisés en France où il​s ont bénéficié des spectacles clown à l’hôpital et des ateliers d’art thérapie. Une expérience qu’on voulait partager et réussir au Maroc, moi et un groupe de femmes engagées et mobilisées en faveur de l’action caritative dédiée spécifiquement aux enfants malades.

« Aujourd’hui notre objectif principal est que cette action soit généralisée dans l’ensemble des hôpitaux du Royaume, une manière d’humaniser l’hôpital et dédramatiser la maladie », relève cette femme formidable qui milite depuis des années en faveur de cette question.

C’est pour cette raison que l’association a multiplié ses initiatives et a élargi son champs d’action, à travers la prise en charge des traitements et le financement de matériel hospitalier, ainsi que l’encouragement de la réinsertion scolaire des enfants malades.

De même, l’association présente une aide spécifique à l’unité d’anco-hématologie de l’hôpital d’enfant Abderrahim Harouchi à Casablanca et assure la gestion de la Maison de l’enfant réalisée par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité et inaugurée le 24 août 2010 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a fait savoir Mme Belhaj.

Cette Maison propose un programme d’école à l’hôpital, fruit d’un partenariat entre l’Académie Régionale de l’Education et de la Formation (AREF) de Casablanca, l’hôpital Abderrahim Harouchi et l’Association Noujoum, qui assure aussi la gestion de Dar Al Oum au sein du même hôpital, a-t-elle ajouté.

« Dans ces situations difficiles, les enfants nous ont donné des leçons de courage impressionnantes, ils deviennent hyper matures même en étant enfant​s. Ces petits ne cessent de nous surprendre en résistant contre des traitements lourds et contraignants », a dit, les larmes aux yeux, cette mère de deux enfants.

A cette occasion, Mme Belhaj n’a pas manqué de saluer le courage des parents qui se battent tous les jours aux côtés de leurs enfants contre la maladie, avec une pensée particulière pour tout le corps médical et paramédical.

Pour la fameuse question comment concilier entre sa vie personnelle et ses multiples tâches, cette dentiste de formation a répondu : « dans la vie, il faut un équilibre de toutes ces composantes : professionnelle, spirituelle,intellectuelle,financière,sociale,familiale,santé physique et émotionnelle et enfin, ​sa contribution au monde. Pour y arriver il suffit d’être à l’écoute de soi et de son entourage pour accéder au bonheur ».

MAP