Elections du 25 novembre, le défi sera relevé

Lundi 21 Novembre 2011

Les échéances électorales du 25 novembre 2011 constituent un tournant capital dans l’histoire du Maroc dans la mesure où elles interviennent dans une conjoncture marquée par l’avènement du « Printemps arabe » et les changements qui se sont opérés sur les plans régional et international.

Notre pays, qui a été présenté comme une exception par nombre d’observateurs internationaux eu égard aux efforts de changements et au processus démocratique engagé depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI en 1999, a répondu favorablement aux attentes de la masse sortie dans la rue au mois de février 2011 afin de revendiquer le changement. Ainsi, suite au discours du 9 mars, une nouvelle constitution a été votée le 1er juillet 2011 par une majorité de 73%, instaurant un nouvel élan politique dans notre pays et incitant tous les acteurs politiques à être à la hauteur de ce nouveau challenge.

Parmi les nouveautés majeures instaurées par cette nouvelle constitution,  le parti vainqueur se verra investi de la mission de direction du gouvernement, après avoir tissé les alliances nécessaires pour la constitution de son équipe gouvernementale, puisque, selon notre découpage électoral, aucun parti ne pourra être majoritaire.

C’est pour cela qu’on ne devra pas voir le PJD, le RNI ; le PI ou le PAM réaliser une majorité et conduire seules le gouvernement de l’après 25 novembre. Alors que nombreux supports médiatiques ont, par antagonisme ou par engouement, véhiculé des messages faisant état d’un raz-de-marée du PJD, oubliant les vraies réalités de la scène politique marocaine et se laissant emporter par l’effet tunisien déclenché par la victoire du parti islamiste d’Annahda.

Mais la surprise reste de mise. Les tractations postélectorales pourraient engendrer des coalitions jusque là non attendues. Déjà certains partis avaient exprimé leur volonté de s’allier avec d’autre très loin de leur idéologie, d’où l’esprit d’ouverture qui marque le champ politique marocain et ce depuis des décennies.

Concernant le taux de participation, il est fort certain que le citoyen marocain est conscient de l’enjeu en cours, surtout parmi les jeunes élites, dont la forte représentation aux candidatures des élections du 25 novembre était très remarquable et applaudie par nombre d’observateurs. L’entérinement de la nouvelle constitution l’été dernier a également encouragé une grande frange de la population à aller aux urnes avec une confiance sans précédent. Ce taux connaîtra sans doute une augmentation par rapport au dernier scrutin de 2007.

Il y a juste lieu de relever une chose, à l’issue des élections espagnoles, le taux de participation enregistré a régressé par rapport aux échéances de 2008, réalisant près de 71% inférieur de 2 points à celui enregistré en 2008. D’où l’impact de la conjoncture internationale marquée par la crise économique.

Enfin, quelque soit le taux de participation, les abstentionnistes ne seront pas forcément le PSU, le mouvement du 20 Février ou le mouvement justice et équité qui ne représentent qu’une frange très minime du peuple marocain.

Hamid Stati I Chercheur en sciences politiques


Hamid Stati