Egalité des sexes et liberté économique. Comment le Maroc régresse ?

Lundi 26 Mars 2018

Montréal : L’indice mondial de liberté économique ne serait point un agrégat véritablement représentatif de la situation d’un pays, que si il est ajusté d’un facteur déterminant, celui de l’égalité du genre.


Comment l’égalité entre homme et femme, affecte-t-elle l’état de la liberté économique dans un pays ?

C’est la question à laquelle s’est attelé à répondre, le think tank canadien, ‘Fraser Institute’, en consacrant à ce sujet, un de ces derniers rapports, intitulé ‘Impact of Economic Freedom and Women’s Well-Being’.


Dans son étude, le think tank basé à Vancouver en Colombie britannique – Canada, et qui est décrit comme politiquement conservateur et de droite libertarienne, a plaidé pour un ajustement, de son point de vue nécessaire, de l’indice de liberté économique et des classements, en cette matière, des pays du monde, par un autre indice, celui de la disparité entre les sexes.

Selon Fraser, la situation de la femme, tant au niveau de son statut légal dans sa société que de celui de ses libertés de mouvement, de travailler, de contracter, de faire du business, et ses droits financiers et de propriété, est un facteur déterminant du niveau de liberté économique dans chaque pays.

Il ne suffit plus, alors d’évaluer les environnements législatifs, administratifs, fiscaux ou politiques, pour conclure à l’état de la liberté économique d’un pays. Prendre en considération, comme facteur majeur, l’indice des disparités entre les sexes, donnerait une évaluation plus fidèle de la réalité. 

UN MAROC QUI REGRESSE

Le classement des pays en matière de liberté économique se retrouve significativement, chamboulé lorsque cet indice est corrigé par l’indice des disparités entre les sexes.

Fraser, qui a utilisé des données collectés à partir de 2015, a indiqué que le Maroc figure parmi les pays du monde, qui régressent considérablement dans le classement de la liberté économique, lorsque la situation des femmes est prises en compte.

Ainsi, le royaume perd 5 place dans ce classement, de la 115e place mondiale dans l’indice de la liberté économique non ajusté à la situation des femmes, à la 120e place quand cet ajustement est effectué.


Avec son (– 5 places), Le royaume est ainsi 14e au monde dans le classement des pays où une mauvaise situation des femmes, affecte très négativement le développement économique et la prospérité sociale. 

Ce tableau des mauvais élèves est constitué majoritairement par les pays de la zone MENA, ainsi que de la Russie et d’autres pays de l’Europe centrale et de l’Est.

L’Afrique n’y est représentée que par le Maroc, l’Egypte et le Niger.


Adam Sfali - LeMag