Destins croisés à Casablanca

Vendredi 16 Mars 2018

Après Much Loved, film sur des prostituées interdit au Maroc, le réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, qui refuse de « baisser les bras », revient avec Razzia, une oeuvre « de résistance » sur les libertés individuelles.
 

Film choral foisonnant, Razzia met en scène les destins croisés à Casablanca de cinq personnages en quête de liberté, tandis qu’une révolte monte : une vieille femme venue à la ville avec son fils pour rechercher l’homme qu’elle aime, une femme libre qui refuse de se soumettre aux volontés de son mari, une adolescente des beaux quartiers qui apprend à se connaître, un restaurateur juif et un jeune homme de la Medina fan de Freddie Mercury.
 

Interdit aux moins de 16 ans au Maroc, où il est sorti mifévrier, ce film, qui a été le candidat du Maroc aux Oscars, entrecroise aussi deux époques : le début des années 80, à travers l’histoire de l’instituteur d’un village berbère de l’Atlas obligé de parler arabe à ses élèves en pleine accélération des réformes de l’arabisation, et l’été 2015, « goulot d’étranglement des contradictions » d’une société prise dans « un conflit flagrant entre tradition et modernité », selon Nabil Ayouch. « C’est vraiment un film sur les libertés individuelles et sur la résistance », poursuit celui qui n’a rien perdu de son engagement malgré la polémique et les attaques. ■


➔ Razzia. Comédie dramatique de Nabil Ayouch. Maroc (1h59).


La République du Centre (Orléans Métropole)