Clôture en apothéose de la 15ème édition du Festival international des Nomades sur un ton chaleureux

Lundi 26 Mars 2018

M'hamid El Ghizlane - Le rideau est tombé, samedi soir à M'hamid El Ghizlane, sur la 15ème édition du Festival international des Nomades, sur un ton chaleureux, avec des chants variés interprétés avec brio par des troupes musicales venues de France, du Maroc, de Pologne et d'Algérie.

Lors de cette dernière soirée musicale, les mélomanes ont assisté à un concert exceptionnel diversifié donné par la fanfare "La Grâce de l'Hippopotame", oscillant entre sonorités balkaniques, latino, groove ou caribéennes tout en entraînant le public dans son rythme.

Portant des cravates multicolores, cette troupe, basée sur Paris depuis 1998, est composée de douze musiciens chevronnés, qui aiment répandre humour, joie et festivité.

Sous l'immensité du ciel étoilé, le public a été transporté, sans escale, dans un voyage convivial et festif à la découverte de la musique gnaouie à travers des rythmes aux sons cristallins des percussions africaines avec l'artiste marocain multi-instrumentiste Majid Bekkas.

Créateur qui a su faire marier les genres entre jazz, blues et soul, Majid Bekkas, qui s'est produit en compagnie du percussionniste marocain Mohamed Amine El Bliha et du saxophoniste Mohamed El Babarti, a interprété avec une musique métissée un cocktail de son riche registre en faisant résonner les cordes tantôt de sa guitare, tantôt de son Guembri, à savoir "Timbarma", "Bled El Ghourba", "Al Hal", "Salia", "Lando" et "Soye".

S'en est suivi le groupe "Afous d'Afous", composé de jeunes artistes touaregs originaires de l'Algérie, qui baignent dans la culture tamasheq avec son patrimoine culturel. Ces cinq musiciens, autodidactes, abordent dans leurs chants des thématiques qui riment avec l'immensité du désert, la beauté du Sahara, l'amour, l'origine et l'histoire des touaregs ainsi que la souffrance de tout un peuple, en mêlant blues et reggae.

Pour le leader et compositeur du groupe, Kader Tarhanin, "la musique est un véhicule qui permet de transmettre des émotions au-delà d'un message", ajoutant que sa troupe est influencée par un genre musical appelé "Tindi moderne", une musique purement algérienne qui reflète l'histoire des touaregs, pour faire entendre la voix du groupe partout dans le monde.

Cap sur l'Europe centrale avec le groupe polonais Foliba, qui a quant à lui, charmé les férus des percussions africaines. Inspiré par la musique folk d'Afrique de l'Ouest, il utilise un ensemble exceptionnel d'instruments tels que Djembé, Dunduns, Kora, Tama, Balaphon et Shekere.

Passionnés par la musique et la culture africaines, les membres du groupe se rendent souvent en Afrique pour apprendre à jouer des instruments traditionnels et pratiquer l'art de la danse avec des maîtres locaux.

Lors de cette cérémonie de clôture, le directeur du festival, Nourredine Bougrab, a affirmé que cette 15è édition, qui s'est tenue dans des conditions d'organisation "remarquables", en a fait "une belle réussite".
"Je suis très content de voir ce nombre important de spectateurs venus des États-unis, d'Allemagne, d'Europe, l'Afrique et de l'Australie, assister au Festival international des Nomades, a déclaré à la MAP, M. Bougrab, estimant qu'il s'agit là d'une "réussite totale sur tous les plans et d'une expérience extraordinaire".

Hormis les retombées économiques sur la région, a-t-il poursuivi, la richesse de la culture nomade a été mise en exergue, soulignant l'importance de ce patrimoine culturel et civilisationnel sahraoui et de l'urgence de le préserver.

Interrogée dans la foule, Malika de Rabat, une habituée de cette célébration de la culture nomade, s'est dite heureuse de pouvoir visiter M'hamid El Ghizlane, pour la 3ème fois consécutive, notant qu'un festival de telle envergure donnera certainement un nouvel élan et une dynamique à cette commune.

Victime de phénomènes climatiques, en raison de la sécheresse, la pénurie d'eau et la pauvreté dont souffre la région, M'hamid El Ghizlane regorge de potentialités et d'un patrimoine matériel et immatériel riche qui se doit d'être connu et promu, a insisté cette institutrice.

Plutôt dans la journée, les visiteurs de la "plaine des gazelles" ont eu droit à assister à un match de Hockey connu localement sous le nom "mok'hach" et à un concours de préparation du pain de sable appelé "la Mella".

Au programme figuraient des soirées musicales avec des artistes de renommée internationale venus du Mali, de la Hongrie, de la Pologne, du Niger, du Maroc et d'Algérie, et ceux pour qui le festival a organise un tremplin avec à la clé un enregistrement en studio. Ainsi, se sont produits sur la grande scène, le 22 mars, les groupes Echos du Sahara Projet (Hongrie/Maroc), EtnoRom (Hongrie), Tamikrest (Mali) et Babylone System (Maroc).

La 2ème soirée a connu, quant à elle, la participation des artistes Kekdan Sahra et Batoul Al Marouani pour la musique Hassani, et AlHousseini Anivolla du Niger, ainsi que Amnay Band pour la musique amazighe, outre des groupes en herbe comme Daraa Tribes et Tarwa N'tiniri.

Ont également été organisées une conférence axée sur le patrimoine et l'histoire du sud marocain sous le thème "l'enseignement chez les nomades, de la scolarisation traditionnelle Al Mahdra à l'école moderne" et une présentation du livre "Musiciennes du Maroc", ainsi que des expositions d'art culinaire et de produits du terroir et d'artisanat du Maroc, outre des activités traditionnelles des nomades sahariens.

MAP - Hajar EL FAKER