Bulletin économique du Maghreb

Lundi 16 Novembre 2020

Tunis - La Tunisie rencontre des difficultés énormes à mobiliser plus de recettes fiscales avec la même base de contribuables, a fait savoir une récente étude réalisée par l'Institut Tunisien de Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ).
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Cette analyse, évaluant la pression fiscale effective et le potentiel fiscal de l'économie tunisienne, prouve que le pays exploite pleinement le potentiel fiscal disponible et que le risque de dépassement est très élevé.

L'analyse intitulée "Effort et potentiel fiscaux en Tunisie", signale, par ailleurs, que le fait que la Tunisie est sur les frontières de son potentiel fiscal dont la structure des contribuables est prédominée par les salariés et quelques sociétés pétrolières, peut compromettre l’équité fiscale.

De plus, répondre aux exigences croissantes des citoyens en infrastructures et services publics de qualité rend l’exercice d’amélioration du rendement des recettes fiscales assez compliqué, ajoute la même étude.

Elle relève que les pouvoirs publics doivent ainsi, lors de la conception d’une politique fiscale, conserver les ressources fiscales permettant de soutenir les équilibres budgétaires, en respectant les facultés contributives de l’économie et des contribuables et instaurer un système fiscal équitable.

De ce fait, la Tunisie est appelée, selon l’analyse de l’ITCEQ, à orienter les actions de réforme vers deux aspects majeurs : élargir la base des contribuables pour garantir plus d’équité fiscale et adopter une stratégie de sensibilisation et de motivation qui vise plus de civisme fiscal.

Pour ce faire, la Tunisie devrait, d’abord, continuer à combattre l’évasion et la fraude fiscale, en améliorant les moyens humains et matériels mis à la disposition de l’administration fiscale et consolider les efforts de sa digitalisation. Elargir la base des contribuables passe, selon l’ITCEQ, par des réformes qui visent à éliminer le régime forfaitaire et la mise en place d’avantages et de procédures permettant de faciliter et de motiver le passage de l’informel au formel.

-. La balance commerciale alimentaire en Tunisie a enregistré un déficit de l’ordre de 227 millions d'euros, à fin octobre contre un déficit de 415 millions d'euros durant la même période de l’année dernière.

Le taux de couverture des importations par les exportations a atteint 86,7%, contre 71,9% à fin octobre 2019.

La valeur des exportations alimentaires a augmenté de 17,5%, face à une baisse de 2,6% de la valeur des importations. Toutefois, malgré l’amélioration remarquable des exportations de l’huile d’olive, il y a eu une régression du rythme des exportations de plusieurs produits agricoles notamment les agrumes, les produits de la pêche, les dattes et ce pour plusieurs raisons dont la baisse de la production pour les agrumes et les répercussions de la pandémie du COVID-19.

Les exportations de l’huile d’olive ont connu une hausse s’établissant à 609 millions d'euros contre 304 millions d'euros durant la même période de 2019, représentant ainsi 48,7% des exportations alimentaires, contre 32,4% l’année dernière. 

- L’adoption des cultures irriguées dans le secteur oléicole en Tunisie est de nature à réduire la fluctuation de la production et permettra de préserver le positionnement de la Tunisie sur les marchés internationaux, selon le PDG de l’Office National de l’Huile (ONH), Chokri Bayoudh.

Dans des déclarations à la presse, Bayoudh a fait savoir que la Tunisie a presque atteint son objectif en matière de cultures oléicoles irriguées, à savoir ne pas réaliser une production inférieure à 150 mille tonnes.

La production devrait atteindre au cours de l'actuelle saison 140 mille tonnes, selon les prévisions, a-t-il ajouté.

Il a souligné que les programmes stratégiques du ministère de l'Agriculture ont fixé un seuil minimum de production et d'exportation qui ne peut être atteint qu’avec le développement des cultures irriguées et la plantation davantage d'oliviers au Nord du pays.

L’objectif national porte sur une production de 100 mille tonnes d'huile d'olive, à partir des cultures irriguées, à l'horizon 2025, sachant que cette production est de 80 mille tonnes, actuellement.

Cependant, les cultures irriguées dans ce domaine ne représentent que 5% (environ 100 mille hectares) des cultures pluviales, alors que dans les pays concurrents, tel que l'Espagne, ces cultures représentent 40% de la superficie totale des oliveraies, soit une production entre 600 et 800 mille tonnes d’huile d'olive.

Au sujet de l’impact de ce type de cultures sur la nappe phréatique, Bayoudh a mis l’accent sur les choix stratégiques de l'Etat en termes d’orientations des ressources en eau vers des secteurs productifs à haute valeur ajoutée.

En fait, un hectare d'oliviers irriguées consomme moins de 3 mille mètres cubes d'eau par an, contre la consommation 8 mille mètres cubes d'eau par an, pour un hectare d’orangers, a-t-il expliqué.

La Tunisie plante environ 22 mille hectares d'oliviers par an, pour atteindre au cours des dix dernières années 220 mille hectares de nouveaux oliviers, contre 170 mille hectares en Espagne, au cours de la dernière décennie.

La Tunisie, a-t-il avancé, table aussi sur une production d’huile d’olive moyenne de 270 mille tonnes, par an au cours de la période 2020/2030, contre 204 mille tonnes, durant la décennie 2010/2020.

S’agissant des exportations, elles devront atteindre 250 mille tonnes, d’ici 2030, contre 185 mille tonnes, au cours de la dernière décennie

-. Nouakchott, L'Accord relatif à la prorogation du Protocole fixant les possibilités de pêche et la contrepartie financière prévues par l'Accord de partenariat en matière de pêches entre la Mauritanie et la Communauté européenne, a été signé dimanche à Bruxelles .

Cet accord, qui proroge le protocole expirant le 15 novembre à minuit, signé entre les deux parties, a été paraphé, côté mauritanien par l'ambassadeur de Mauritanie à Bruxelles, Abdallahi Bah Nagi Kebd et côté européen par Michael Clauss , ambassadeur, Représentant Permanent de la République Fédérale d’Allemagne auprès de l'Union européenne, Président du Comité des Représentants permanents (l’Allemagne présidant actuellement le Conseil de l'Europe).

Notons que c’est la 2ème prorogation de l’Accord 2015-2019 faite dans les mêmes conditions que celles de l’accord initial avec les mêmes quantités pour une valeur de 57 millions d'euros pour le budget de l'Etat et 41,25 millions euros comme appui sectoriel dont 60% destiné à l’appui des capacités des équipages des bateaux mauritaniens.



Source : https://www.maafrique.com/Bulletin-economique-du-M...

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