Bulletin économique du Maghreb du 08/02/2018

Jeudi 8 Février 2018

Tunis - Le ministre tunisien des Finances Mohamed Ridha Chalghoum a déclaré, mercredi, que "l'endettement n’est pas un choix mais le résultat de politiques cumulées qui ne peuvent pas être résolues, d’un coup, à travers une décision politique ou administrative".

"La résolution de la problématique de l’endettement doit se faire dans le cadre d’un processus de consensus national", a-t-il expliqué lors d'une séance plénière du parlement consacrée à l’adoption d’une loi portant approbation de la rétrocession à l'Etat de l'emprunt obligataire émis, le 17 février 2017, par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), sur le marché financier international pour la mobilisation d’une enveloppe de 850 millions d’euros.

Il a fait remarquer que "le recours du pays à l’endettement vise essentiellement à financer le budget de l’Etat et à soutenir l’économie nationale", soulignant, par ailleurs, la nécessité de réviser la masse salariale qu’il a qualifiée de lourde.

Dans ce cadre, il a évoqué l’initiative législative relative à l’incitation au départ volontaire des fonctionnaires de l’Etat afin d'alléger le poids de la masse salariale durant les années à venir, estimant nécessaire de maitriser l’intervention de l’Etat dans le cadre du système de compensation, en orientant les subventions vers ceux qui en ont besoin. 

-. "Les PDG des sociétés tunisiennes sont relativement optimistes, quant à l’amélioration de l’environnement des affaires dans le pays", selon le directeur éditorial du cabinet de recherche et de conseil, Oxford Business (OBG) pour l'Afrique du Nord, Jaime Pérez-Seoane de Zunzunegui.

Intervenant lors d’une récente rencontre pour présenter le premier sondage réalisé par l’OBG en Tunisie, pour l’année 2017, en partenariat avec le cabinet d’audit, KPMG, il a précisé que ce sondage permet de connaitre la perception des chefs d’entreprises quant à l'environnement d'affaires et les conditions économiques en Tunisie.

Mené auprès de 300 dirigeants d’entreprises tunisiennes, ce recensement a révélé que 77% des PDG ont des attentes positives quant à la situation économique du pays pour les 12 prochains mois et environ la moitié, prévoit une croissance du PIB de 2 à 3% sur la même période.

"Sept ans après la révolution, la Tunisie poursuit la consolidation de sa croissance économique, avec une implication de plus en plus grande dans plusieurs secteurs", selon les résultats du sondage.

-. L’Agence Française de coopération médias (CFI) a lancé un projet d’un montant global de 2 millions d'euros pour soutenir la jeunesse du monde arabe à travers les médias numériques.

Selon un communiqué publié, ce projet, financé par la commission européenne et qui est baptisé "Youthroom" vise à soutenir les jeunes citoyens du monde arabe à travers les médias. Il se déroulera pendant 4 ans et accompagnera 20 initiatives en provenance du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de Libye, d'Egypte, de Palestine, de Syrie, du Liban et de Jordanie, a précisé la même source.

Selon Jean Emmanuel Casalta, président directeur général de CFI, l'ambition de CFI, à travers "Youthroom", c'est d'offrir à des jeunes citoyens de 9 pays du monde arabe la possibilité, les moyens et l'accompagnement en formation pour créer et produire des contenus numériques vers les nouvelles générations.

Algérie- La Banque mondiale (BM) a annoncé, mercredi, qu'elle mène une étude visant à définir les filières économiques dont l'Algérie possède des avantages comparatifs, afin de promouvoir l'exportation dans ces filières.

"Le groupe de la BM travaille actuellement avec le gouvernement algérien sur l'examen de quelques filières où le pays à un avantages comme l'huile d'olive, le liège, le cuir. L'objectif est d'améliorer la valeur ajoutée de ces produits et de les positionner sur le marché domestique et international", a déclaré , a déclaré la directrice du département Maghreb et Malte, Moyen-Orient et Afrique du Nord à l'institution financière, Marie Françoise Marie-NellyMme à l'issue d'une rencontre à Alger avec le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad.

Des analyses sur l'industrie de transformation sont également en cours d'élaboration par la BM afin d'accompagner son développement avec des "interventions beaucoup plus précises", a-t-elle ajouté.

-. Un «Conseil d'affaires algéro-français» a été créé mercredi par les deux principales organisations patronales d'Algérie et de France, au premier jour d'une visite d'une soixantaine de chefs d'entreprises français à Alger.

Emmenée par le président du Medef (patronat) Pierre Gattaz, cette délégation entend oeuvrer durant cette visite de deux jours au renforcement des liens entre les entreprises des deux pays.

A ce titre, la création d'un «Conseil d'affaires» par le Medef et son homologue algérienne, le Forum des chefs d'entreprises (FCE), doit servir de «cadre de travail commun» et favoriser un échange régulier entre les deux centrales patronales, a déclaré un membre du Medef.

Pour sa part, le président du FCE, Ali Haddad, a indiqué que cette structure «impulsera des partenariats sectoriels ciblés entre entreprises algériennes et françaises (...) pour la création de filières technologiques et industrielles». 

"L'entreprise et l'entrepreneuriat doivent être au centre du renforcement des relations entre la France et l'Algérie", a pour sa part jugé Pierre Gattaz devant des patrons des deux pays. Mais "pour agir, il nous faut des signaux", et "l'économie algérienne devrait s'ouvrir davantage", a-t-il prévenu. M. Gattaz a estimé que les entreprises françaises avaient notamment besoin "d'une plus grande clarté dans le dialogue avec l'administration, de simplification des procédures douanières et de clarification sur les exigences à l'importation".

- Le Haut responsable de la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet, a souligné mercredi à Tizi-Ouzou la nécessité de mettre en commun les compétences des deux pays.

Intervenant à la conférence sur le développement de l’entreprise dans le cadre de la coopération algéro-française, abritée par la maison de la culture Mouloud Mammeri, M. Levet a souligné que «l’Algérie et la France ont des atouts complémentaires et des compétences dans certains domaines que nous cherchons à mettre en commun». S’exprimant devant un parterre de chef d’entreprises et d’organismes de promotion de l’investissement, il a souligné la volonté de la France "d’aller au-delà de la relation exclusivement commerciale basée sur l’import-export, pour une relation de coopération qui permette de développer davantage le partenariat productif".

«La France et l’Algérie doivent travailler d’égal à égal dans le cadre d’un partenariat qui se placera dans une logique de co-localisation et co-innovation", a-t-il dit. Ces deux pays, a-t-il poursuivi, "sont appelés à agir et à penser côte à côte, pour faire face à des enjeux communs induits par une mondialisation de plus en plus hermétique et incertaine, avec des mutations scientifiques et technologiques qui se font à grande vitesse».

Affirmant que la présence française en Algérie n’a pas reculée au détriment d’autres pays, mais elle se tourne de plus en plus vers la coopération industrielle de co-investissement, de création d’emploi et d’augmentation de la qualification d’employés, le Haut responsable de la coopération industrielle et technologique franco-algérienne a rappelé que dans le cadre de ce programme de coopération, des dizaines de protocoles d’accord de partenariat productif ont été signé dans plusieurs domaines. Entre autre projets en cours de concrétisation, il a rappelé l’ouverture de Centres d’excellence de formation dont deux prévus incessamment à Bejaïa et Tizi-Ouzou.

"Ces deux centres seront crées par le groupe français Schneider et seront spécialisés dans l’automatisme industriel", a-t-il expliqué.

MAP