Bulletin écologique du Maghreb

Jeudi 5 Août 2021

​Tunis - L’environnement figure parmi les secteurs de choix ayant bénéficié de l’aide au développement en Tunisie où environ 30 bailleurs de fonds internationaux sont en train d’apporter leurs aides et appuis à des projets environnementaux et aux activités liées, d’après l’ONG "Jamaity".


Toutefois, des questions se posent sur l’efficience de ces projets et de l’aide allouée et annoncée toujours en grande pompe par les donateurs, mais dont la contribution réelle à l’amélioration de la situation sur le terrain demeure peu mesurable, d’autant que l’Etat lui-même et ses institutions sont souvent les premiers responsables des plus grands désastres écologiques en Tunisie, souligne la même source.

Parmi les grands pollueurs en Tunisie, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) cite de son côté l'Office national tunisien de l'assainissement (ONAS), La Compagnie de Phosphate Gafsa (CPG), dénonçant les atteintes à l’environnement dans le bassin minier de Gafsa (surexploitation de la nappe et pollution du sol).

Le forum dénonce le parti pris de l’Etat depuis des dizaines années, en faveur des industriels et l’absence de volonté politique de sanctionner les entreprises pollueuses.

Pour preuve, l’Etat donne des autorisations et est soupçonné d’être de connivence avec des investisseurs qui utilisent des produits nocifs, à l’instar du coke (résidu de carbone) utilisé par les cimenteries, selon le forum.

Face à cette situation et compte tenu de l’incapacité des institutions de l’Etat, dédiées à la protection de l’environnement, à jouer leur rôle, en raison notamment des problèmes de gouvernance qui les minent, à l’instar de l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged), épinglée notamment par le rapport de la cour des comptes de 2018, le citoyen se retrouve ainsi seul face à ceux qui violent ses droits, avec, pour seul appui, celui de la société civile.

Alger, Censés résoudre le problème des ordures qui écument les villes et les bords des routes algériens, les centres d'enfouissement techniques sont devenus la nouvelle source de pollution à Jijel (nord), déplore le journal "Liberté".

La pollution aux déchets ménagers non ramassés ou entassés dans des décharges sauvages qui prolifèrent çà et là s’est encore aggravée par l’écoulement d’un liquide hautement polluant des centres d’enfouissement technique (CET), précise la même source.

Le Lixiviat revient de plus en plus dans les rapports des différentes commissions de l’APW, dénonçant son effet sur l’environnement, a-t-elle ajouté.

Consacré à l’agriculture, un rapport présenté à cette instance a fait part du déversement de ce liquide extrêmement polluant dans des terres agricoles dans la localité de Demina, où est implanté un centre d’enfouissement technique.

Relevant de la commune de Taher, cette infrastructure a fini par être fermée par des citoyens, qui se sont soulevés contre ses effets polluants, fait-elle savoir.

Dans ce rapport, l’APW précise que c’est le lexiviat qui est à l’origine de la pollution des terres agricoles de cette localité, dont les les agriculteurs subissent de plein fouet les effets non contrôlés de ce liquide résiduel s’écoulant du CET.

Le même phénomène a été observé au CET de la localité de Zerzour, à El Milia, lorsque ce liquide s’est infiltré pour aller polluer l’oued Bazir, a relevé le journal.

Les citoyens s’adonnant à des activités agricoles dans cette région ont cessé d’irriguer leurs espaces agricoles ou d’abreuver leur bétail à partir de ce cours d’eau. L’alerte donnée a poussé les services concernés à se déplacer sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Une situation préoccupante à telle enseigne qu’elle a poussé à prendre des mesures pour endiguer l’écoulement de ce liquide dans cet oued. Il a surtout été décidé que ce liquide soit recueilli et transporté à la station de traitement du CET de Beni Ahmed, à Jijel, rapporte le quotidien.

Or, cette station est en panne, ce qui risque de compromettre les mesures prises, note-t-il.

MAP