Bulletin écologique du Maghreb

Vendredi 28 Mai 2021

​Tunis - L'Association "Les amis des oiseaux" (AAO) a appelé à la nécessité d'informer l'opinion publique sur le type d'insecticide utilisé pour lutter contre les moustiques, notamment suite aux informations véhiculées par certains médias officiels qui ont révélé que la Tunisie a importé des insecticides dont l'utilisation est interdite dans les pays européens à cause de leur grave toxicité et le grand danger pour la santé des citoyens.


Cet appel fait suite également au démarrage, le 22 mai, de la pulvérisation de Sebkha Sijoumi par le ministère de l'Environnement et des Affaires locales, pour limiter la propagation des moustiques.

Pour l'AAO la pulvérisation d'insecticides toxiques à Sebkha Sijoumi aura des répercussions négatives sur l'écosystème de cette zone humide incluse dans la Convention internationale "Ramsar" et mettra en danger la vie d'un grand nombre d'oiseaux aquatiques.

Elle a cité dans ce cadre certaines espèces protégées, menacées d'extinction, dont l'érismature à tête blanche, sarcelle marbrée qui nichent et élèvent leurs poussins, au cours de cette période, sur les rives de cette Sebkha.

L'intervention tardive du ministère, par rapport aux délais fixés et qui coïncide avec le pic de la saison de nidification des oiseaux, élimine toute une génération de martinets et hirondelles, d'autant plus qu'un oiseau de ces espèces se nourrit d'environ 3000 insectes volants par jour, limitant ainsi la propagation d'insectes.

L'Association a appelé par ailleurs les autorités à intervenir dans le cadre d'une stratégie claire qui protège les citoyens et tient compte de l'aspect environnemental et implique la participation des structures de la société civile. Elle a recommandé l'utilisation d'un insecticide biologique, d'éviter la pulvérisation des zones de nichage des oiseaux et intervenir dans tous les quartiers résidentiels et les sous-sols des bâtiments remplis d'eau stagnante, soit l'environnement idéal pour la reproduction des insectes.

-. Alger, Le développement des énergies renouvelables peine à prendre forme en Algérie, qui malgré l'annonce des mesures en ce domaine, les lenteurs et les contraintes de financement et de réalisation sont lourdes et nombreuses.

La composante financement est la clé de la réussite du déploiement massif des énergies renouvelables en Algérie, estiment, unanimement, les experts.

"La maîtrise de la structuration financière des projets est indispensable. C'est un prérequis", selon Ryadh Boudjemadi, expert et président de la commission "Energie" à la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), qui souligne dans des déclarations à la presse qu'un projet photovoltaïque est avant tout financier et non technologique.

"Dans un projet de renouvelable, le financement (taux d’intérêt, durée d’emprunt et le coût moyen pondéré du capital) représente une grande partie du prix de l’électricité", soutient la CAPC, qui vient de rendre publique sa contribution à la stratégie de transition énergétique en Algérie.

Sur les projets réalisés dans le monde, un gigawatt coûte en moyenne 600 à 800 millions de dollars, soit une moyenne de 10 milliards de dollars pour les 15 gigawatts projetés par les pouvoirs publics à l’horizon 2030.

La part d’endettement des projets, souligne-t-on, s’élèvera à minima à 80%, ce qui nécessiterait une levée de fonds auprès des banques de l’ordre de 8 milliards de dollars, soit en moyenne de plus de 800 millions de dollars par an sur 10 années (2021-2030).

"Il est difficile de convaincre les investisseurs de lever toute la dette en dinar. Les volumes demandés seront difficiles à satisfaire par un pool de banques algériennes", estime l’organisation patronale.

De plus, les taux d’intérêt sont élevés, entre 5,5% et 7%, et la maturité maximale autorisée, de 7 années, est très basse. À titre d’exemple, au Japon, indique l’organisation patronale, les banques octroient des prêts au-delà de 15 années avec des taux qui ne dépassent pas 1%. Pour ces raisons, l’investisseur étranger ou le consortium d’investisseurs souhaitent, en général, lever des fonds auprès des institutions financières internationales et pas seulement locales, rappelle-t-elle.

"Avec une durée de maturité de la dette de 7 années et un taux d’intérêt de 7,5%, il ne faut pas rêver", soutient Ryadh Boudjemadi, relevant que les coûts du solaire et de l’éolien ont subi une décroissance rapide sur les réseaux électriques dans plusieurs pays dans le monde.

Pour la CAPC, "il conviendrait alors de réfléchir à autoriser le financement de projets structurés par des banques étrangères pour des Project Finance".

L’Algérie aura seulement comme obligation de garantir le paiement sur 20 à 25 ans, la durée d’un Boot (build-own-operate-transfer), et d’assurer le taux de rentabilité interne (TRI) attendu par les investisseurs pour atteindre des prix au kilowattheure réalisés dans le monde, estime-t-elle.

L’organisation patronale insiste sur l’élaboration de cahiers des charges conformes aux standards internationaux, recommandant de ramener le taux d’intérêt à 4% et de rallonger les maturités d’emprunt à 15/20 ans.

Elle relève qu'il est souhaitable de permettre aux consortiums soumissionnaires étrangers de s’endetter en partie en devises à des taux de 1,5% et le risque de remboursement est porté par la société de projet du moment, où l’Algérie garantit le PPA sur sa maturité.

MAP