Bulletin écologique du Maghreb

Mardi 24 Novembre 2020

Tunis - Le Réseau "Tunisie Verte", qui regroupe plus de 100 ONG actives, a menacé, lundi, de porter plainte devant la Cour Internationale de Justice et la Cour Européenne des Droits de l'Homme, concernant l'affaire des déchets importés d'Italie.
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Les représentants du réseau, qui s'exprimaient lors d'une conférence de presse à Tunis, ont fait entendre que "l'Etat italien a violé la souveraineté du territoire national, étant donné que cette activité nuit à l'environnement et à la santé humaine".

Afef Marrakchi, membre du réseau, a appelé le président tunisien à convoquer le Conseil national de sécurité pour qu'il se penche sur ce dossier, estimant que "ça relève de la sécurité nationale du pays".

Le réseau, composé d'experts et associations environnementales, a souligné l'impératif de renvoyer, en urgence, les conteneurs de déchets, qui se trouvent toujours au port de Sousse, en Italie, mettant en garde contre le danger qui menace la santé des travailleurs à ce port.

Les représentants du réseau ont, par ailleurs, exprimé la peur de voir cette affaire traitée et classée comme étant une simple infraction douanière, rappelant qu'il s'agit là d'une "violation flagrante des accords internationaux tels que la Convention de Bâle".

La Direction générale des douanes et le ministère des Affaires locales et de l'environnement sont concernés par cette affaire étant donné que la loi internationale exige l'approbation des ministères de l'environnement des deux pays pour conclure de tels marchés, ont fait remarquer les conférenciers.

Ils estiment par ailleurs que "le ministère tunisien de l'environnement reçoit les dons internationaux mais n'accomplit pas sa mission de protection de l'environnement et ne communique pas sur les conventions internationales ratifiées par la Tunisie dans le domaine de la gestion des déchets".

Le réseau est allé jusqu'à accuser le département de l'environnement de "terrorisme environnemental", fustigeant "un système gangréné par la corruption et manipulé par des lobbys plus puissants que la justice, le ministère et l'Etat".

Il a appelé le ministère à arrêter la politique d'enfouissement des déchets qui menace les nappes phréatiques et les sols et à adopter des techniques plus efficaces en matière de gestion des déchets.

La société impliquée dans cette affaire d'importation de déchets est aussi accusée de "terrorisme écologique", selon "Tunisie Verte", qui a affirmé avoir déposé une plainte auprès du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.

Il s'est dit "étonnée" qu'aucune structure officielle n'ait saisi la justice dans ce sens, faisant remarquer que le procureur de la République de Sousse s'est spontanément chargé de l'affaire.

Pour rappel, la direction générale des douanes avait fait savoir que les déchets importés sont municipaux dont l'importation est totalement interdite en Tunisie conformément à la législation nationale et aux conventions internationales et ce, contrairement à la déclaration faite par la société en question selon laquelle, ces ordures sont de type plastique recyclable.

-. La police environnementale relevant de la municipalité de Tunis a effectué, au cours de la première quinzaine du mois de novembre courant, 179 opérations de contrôle des locaux ouverts au grand public et 23 autres locaux d'habitation, selon le chef du bureau de la police environnementale, Tarek Békir.

Békir a précisé que son département a reçu, également, 70 réclamations de citoyens concernant, essentiellement, l’hygiène et la propreté dans les locaux ouverts au grand public et l’exploitation excessive du trottoir, ainsi que le non port des bavettes à l’intérieur des locaux commerciaux, le manquement à l'application du protocole sanitaire et le non respect des exigences du rejet des déchets commerciaux.

Un nombre de tables et de chaises ont été saisis, a-t-il dit, pour non-respect du protocole sanitaire et l’exploitation excessive du trottoir, outre la saisie de 17 narguilés et des quantités de "maassel", comme il a été procédé à la saisie d’un nombre d’outils de construction.

La police environnementale a reçu, aussi, au cours de cette période 17 réclamations concernant les points noirs où ont été jetés les déchets dans les quartiers populaires.

A cet égard, près de 128 avertissements écrits ont été adressés aux parties dont 107 amendes parmi lesquelles 40 concernent le non port des bavettes, en plus de 2 amendes administratives pour rejet des déchets sur les routes dont la pénalité pourrait atteindre 1000 dinars (1 euro = 3,20 dinars). 



Source : https://www.maafrique.com/Bulletin-ecologique-du-M...

MAP