Bulletin écologique du Maghreb

Vendredi 25 Octobre 2019

Tunis - "Désormais, il n'y aura plus de stations de traitement classique des eaux usées mais des unités de traitement tertiaire et les décharges basées sur l’enfouissement des déchets laisseront place aux unités de valorisation des déchets", a annoncé le ministre tunisien des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami.

Dans des déclarations à la presse en marge d’une journée sur la coopération tuniso-tchèque tenue sous le thème "Traitement et valorisation des rejets urbains et industriels", Hammami a ajouté que toutes les stations des eaux usées devront adopter le procédé de traitement tertiaire.

"A l’horizon de 2028, quatre ou cinq stations de traitement tertiaire d’eaux usées devront être réalisées, notamment au Centre et au Sud du pays", a-t-il avancé.

A noter que le traitement tertiaire favorise l’application de procédés supplémentaires de traitement pour réduire les effets de la pollution des eaux usées ayant subi des traitements primaires et secondaires (traitement physique, chimique ou biologique supplémentaire).

Durant les deux dernières années, l'accent a été mis essentiellement sur l’élaboration d’enquêtes et d’études dans le cadre d’une approche participative, a indiqué le ministre, rappelant que son département a pris l’année dernière la décision d’adopter le traitement tertiaire dans tous les projets qui devront être exécutés et de mobiliser les financements nécessaires à la mise en place de cette technique de traitement.

Pour le responsable, le manque d’informations explique le manque de réactivité de certains industriels par rapport à cette approche.

"Pendant 25 ans on est intervenu dans le domaine des eaux usées avec un budget 3,5 milliards de dinars" (1 euro = 3,5 dinars), a-t-il dit, ajoutant que les prévisions tablent sur le triplement de ce montant pour répondre aux besoins dans le domaine des eaux usées traitées.

Il a appelé dans ce cadre à développer des Partenariats Public/Privé pour gagner du temps et garantir une meilleure qualité de service.

Pour les déchets solides, il a fait savoir que le ministère a décidé dans le cadre de sa stratégie d’arrêter le travail avec la technique d’enfouissement adoptée durant 22 ans et de fermer toutes les décharges.

D’ici la fin 2020, deux ou trois grandes unités de valorisation de déchets devront être mises en place, a-t-il encore affirmé.

Il a annoncé dans ce cadre que la décharge de Borj Chakir qui permet l’enfouissement de 3 mille tonnes de déchets par jour, sera fermée d’ici 2021 et le lancement des études nécessaires à la mise en place d’une unité de valorisation de déchets dans le cadre de Partenariat Public/Privé (local ou international).

- Le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a mis l’accent sur la nécessité de lancer un appel d’urgence environnementale tout en appelant le prochain gouvernement à assumer toutes ses responsabilités en apportant des solutions à la crise de l’environnement afin de garantir la sécurité nationale et respecter les droits constitutionnels et de l’Homme (eau et santé).

Lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Tunis, il a appelé les différentes parties concernées par les questions environnementales à élaborer des politiques environnementales efficaces, à identifier des solutions radicales pour économiser l'eau dans les différentes régions et appliquer la loi sur le droit à un environnement sain et le droit à l'eau.

Le coordinateur de la cellule de la justice environnementale et climatique du FTDS, Marco Jonville a souligné que la lutte pour une justice environnementale et la défense du droit des citoyens et des générations futures à un environnement sain sont aujourd’hui les principales demandes en Tunisie.

Et de souligner que la propagation de la pollution de l’environnement dans les différents gouvernorats, en particulier, ceux côtiers et l’incapacité des politiques environnementales actuelles à résoudre ces problèmes constituent une menace pour le développement.

M. Jonville a ajouté que cette demande se reflète à travers l'organisation de plusieurs mouvements de protestation dans les différents gouvernorats, notamment à Gafsa, Tataouine, Kairouan, Gabes, Sousse, Monastir, Sfax, Nabeul et Jendouba pour demander leur droit à l’eau et à un environnement sain et pour lutter contre la pollution.

Il a souligné l’impératif de fournir les moyens financiers et humains aux agences environnementales et aux structures pour réduire les problèmes environnementaux et celles sociales et sanitaires, telles que l’Agence Nationale de Protection de l'Environnement (ANPE), l'Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGED), l'Office national de l'assainissement (ONAS), la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) et l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral (APAL).



Source : https://www.mafrique.info/notes/Bulletin-ecologiqu...

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