Ambassadeur de La Messuzière : Le Maghreb francophone peut espérer

Mardi 2 Janvier 2018

Paris : En dépit du ‘’chaos multipolaire’’ engendré, par le printemps arabe, le Maghreb francophone, peut croire à un avenir meilleur, mais à très long-terme.


Deux dangers, existentiels et déterminants d’avenir, peuvent être évités dans les pays du Maghreb francophone, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie : Le maintien de modes de gouvernance monolithique et autocratique et le démantèlement des pays, en des entités ethnico-confessionnelles.

Ainsi a indiqué le diplomate français, Yves Aubin de La Messuzière, ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, et auteur en 2016, chez Plon, de ‘Monde arabe, le grand chambardement’.

Dans une tribune  qu’il a signé sous le titre, ‘Printemps arabe : de la transition tunisienne à la tragédie syrienne’, l’ambassadeur de La Messuzière, explique que le printemps arabe, malgré le chaos qu’il a généré, finira par aboutir sur une meilleure situation, au contraire des craintes exprimées actuellement et des planifications dessinées pour cette région, dans certains cercles puissants régionaux et internationaux.

Le plus grand espoir serait possible, spécialement dans les trois pays du Maghreb francophone, indique le diplomate français.

DECENTRALISATION ET NON DEMANTELEMENT

Selon Yves Aubin de La Messuzière, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ne seraient finalement pas démembrés, ni démantelés en entités ethnico-confessionnelles. 

Les fièvres séparatistes et les mouvements indépendantistes y échoueront, au grand dam de certaines puissances internationales, tentées par des dessins de lignes de frontières, à l’intérieur de ces pays.       

‘’Le Maghreb devrait connaître la stabilité en dépit des tensions sociales et politiques récurrentes … dans ce chaos multipolaire, ces États ne seront pas démantelés. Le dogme de l’intangibilité des frontières s’imposera.’’    

PAS D’EGYPTISATION AU MAGHREB

L’autre danger que peuvent espérer éviter, les peuples du Maghreb francophone, c’est l’égyptisation. Soit un retour violent à l’autocratisme et un effacement définitif des esquisses démocratiques, que le printemps arabe a, plus ou moins, su forcer dans les trois pays.

Pour l’ambassadeur de La Messuzière, le processus de démocratisation est lancé. Et les peuples maghrébins, s’ils craignent l’instabilité et l’insécurité, ils n’accepteraient pas des retours à l’égyptienne, vers la dictature qu’elle soit militaire, civile ou religieuse.

‘’Les ressorts des révolutions arabes n’ont pas disparu. Ces mouvements portés par les jeunes générations marqueront à terme la fin progressive du modèle monolithique autoritaire. Le mouvement vers plus de démocratie, d’État de droit, de pluralisme, de lutte contre la corruption est inéluctable.’’

Mais, conclut Yves Aubin de La Messuzière

‘’cette évolution s’inscrira dans le long terme.’’

Larbi Amine - LeMag