A 82 ans, Maurice avale 3.000 km de vélo par an en se dopant... au cassis à l'eau

Samedi 7 Juillet 2018

Aujourd'hui, les coureurs du Tour de France s'élancent sur l’île de Noirmoutier, en Vendée. Comme chaque année Maurice Floquet était devant sa télévision à Saint-Dizier-les-Domaines, Et n’aurait manqué pour rien au monde le départ.Passionné de vélo depuis tout petit, c’est alors âgé de 7-8 ans que Maurice monte en selle pour la première fois. « J’ai appris à faire du vélo devant l’usine de Genouillac, dans la descente », explique le cycliste. Une passion, dont il n’a pas toujours fait son dada.

Il a attendu la retraite pour s'y (re)mettre

Au contraire. Lorsqu’il était encore actif, l’agriculteur ne montait que très rarement en selle. « Quand j’étais jeune, il y avait le travail. On en faisait que les dimanches, et encore ». C’est depuis une vingtaine d’années qu’il a pris sa retraite, que Maurice se consacre corps et âme au vélo. Véritable boute-en-train, c’est pour s’occuper qu‘il s’est mis à pédaler. Pour le plaisir, mais aussi pour rester en forme. Car à 82 ans, Maurice parcourt chaque année environ 3.000 kilomètres, en battant même son record - 4.000 km dans l’année – en 2016. « Je marque tout sur un petit carnet. À la fin de l’année, je compte combien j’ai parcouru ». Et lorsque le compteur n’affiche pas un compte rond, le cycliste pousse sur les pédales un peu plus longtemps, jusqu’à faire le tour du pâté de maison. « Les bonnes sorties, c’est-à-dire entre 60 et 70 kilomètres, j’en fais au moins deux fois par semaine. Sinon je fais des petits tours de 20 kilomètres ». Dès qu’il fait beau, Maurice, souvent seul, part le matin, à la fraîche, pour éviter de rouler sous un soleil de plomb, comme en été. « J’évite de trop aller loin, car après il faut revenir », plaisante le retraité. Jarnages, Gouzon, Boussac, Nouzerines, Maurice n’a pas vraiment d’itinéraire précis, il va là où le vent le mène, là où ses roues veulent bien aller. Et pour tenir le coup, il avoue se doper. Son EPO à lui : de l’eau et du sirop de cassis ! Rien de plus. De temps un temps il rajoute un petit plus : du miel. Mais rien d’autre, car pour Maurice, le vélo est avant tout un loisir. « Je ne fais pas la course, je ne me défonce pas ».

Une admiration pour Raymond Poulidor, qu'il a connu au régiment

Maurice a bien évidemment des idoles. Un certain Raymond Poulidor a trouvé grâce aux yeux du coureur, à tel point qu’il possède tous ses livres. D’ailleurs, il n’est pas qu’un simple admirateur de « Poupou ». En effet, les deux hommes ont également fait leur service militaire ensemble. « Nous étions ensembles à Bordeaux. Mais nous nous sommes séparés. Lui est parti en Allemagne, et moi au Maroc », précise Maurice, qui a seulement un mois d’écart avec Raymond Poulidor.Et quand il ne pédale pas, il se cale devant sa télé pour suivre les épreuves cyclistes. Au grand dam de sa femme Nicole. « Depuis qu’il y a la 21 (N.D.L.R : la chaîne l’Équipe 21), ça n’arrête pas. Là, avec l’arrivée du Tour de France, on n’a pas fini », rouspète Nicole. Maurice l’avoue, le vélo, c’est son péché mignon : « Certains regardent le foot, moi c’est le vélo ». Pour le Tour, il n’a pas de favori. Il compte bien entendu, en bon chauvin, supporter tous les Français en lice en espérant que Chris Froome ne remporte pas le Tour. « Il est dopé, il ne mérite pas de gagner ! ». Et le Creusois de soupçonner le Britannique d’avoir pris plus que du cassis à l’eau.

Pauline Rapinat 



Source : http://www.lamontagne.fr/saint-dizier-les-domaines...