Tunisie. Bulletin Environnement & Recherche n°5 -février 2019

Mardi 5 Février 2019

Tunis - Voici le bulletin Environnement&Recherche n°5 février 2019 avec zoom sur la pollution marine dans la localité de Rejiche à Mahdia: 

Les habitants de Rejiche à Mahdia protestent contre les rejets d'eaux usées dans la mer 

Les habitants de la ville de Rejiche à Mahdia prévoient d'observer un sit-in, le 8 février 2019, pour protester contre un projet d'installation de canaux d’évacuation d'eaux usées, qui pourraient polluer davantage les eaux de la mer dans leur ville.

Soutenus par les activistes de la société civile et le conseil municipal, les habitants ont lancé une campagne baptisée "Sayeb El Behar" slogan en langue arabe, qui veut dire "Laissez la mer tranquille". Le projet d'assainissement controversé, lancé le 15 novembre 2018, prévoit, d'après eux, d'évacuer les eaux usées de plusieurs villes de Mahdia dans la mer de Rejiche. Une action, dont les impacts seront dévastateurs sur les 600 petits marins-pêcheurs de cette localité, dont les sources de revenus dépendent des activités de pêche. Des marins-pêcheurs ont indiqué qu'ils sont déjà victimes de la pollution marine qui à causé la disparition de plusieurs espèces de poissons et d'algues, faisant état, dans des déclarations au correspondant de TAP à Mahdia, de "mauvaise gestion des anciens réseaux d'assainissement et de non conformité aux normes techniques". Cette pollution avait également des impacts sur la santé humaine, puisqu'elle a engendré la propagation de maladies dermatologiques surtout chez les enfants pendant l'été (saison estivale), ont indiqué des habitants. Ils accusent l’ONAS d'être à l'origine du problème, faisant savoir qu'ils ont déjà fait recours, avec l'aide d'activistes de la société civile, à des analyses d'échantillons des eaux de la mer. Celles-ci ont prouvé l'existence d'une bactérie qui détruit les algues et les alevins, toujours selon eux. Le directeur régional de l'assainissement à Mahdia, Noureddine El Haj Ali, avait déjà démenti ces accusations dans des déclarations antérieures.

"Il n'y a pas de zone industrielle à Réjiche, donc il n'y existe pas d'eau industrielle", a-t-il dit, relevant que "ce sont les eaux usées domestiques de la ville de Rejiche et de Mahdia qui sont versées dans la mer après un traitement préalable". Le responsable affirme aussi que les réseaux d’assainissement installés en 2006 sont conformés aux normes et que le ministère de la Santé publique avait prélevé des échantillons de l'eau de la mer sur la plage de Rejiche pour analyse et "aucune bactérie n'a été détectée"."Le département de la santé aurait interdit la nage dans cette plage, si cette bactérie existe", insiste-t-il. "Education à l'environnement et au développement durable"

Un accord de coopération tuniso-portugaise a été signé, mardi, à Tunis, pour la mise en œuvre du programme "Education à l’environnement et au développement durable", moyennant un investissement conjoint de l’ordre de 120 mille euros (plus de 400 mille dinars tunisiens). Ce projet vise à intégrer les aspects environnementaux et ceux de développement durable dans les cursus et programmes du ministère de l’Education. Sa finalité est de sensibiliser les jeunes générations (enfants et adolescents) aux enjeux environnementaux et les associer, ainsi, aux efforts de préservation de l'environnement et des écosystèmes.

Programme de gestion des déchets électroniques et électriques

Un programme de gestion des déchets électroniques et électriques sera mis en œuvre dans le cadre de la coopération tuniso-portugaise, en partenariat avec l'Agence Nationale de gestion des déchets (ANGED). Il sera mis en œuvre à travers, un système de collecte et de récupération de ce genre de déchets et le renforcement du cadre réglementaire de la filière.

L'assainissement des services d’assainissement, en coordination avec l’Office National de l'Assainissement (ONAS) est également prévu. 

Les principales actions prévues, dans ce cadre, consistent à valoriser les eaux usées traitées dans le secteur agricole et développer un plan quinquennal de gestion des boues des stations de traitement des eaux pluviales en plus de l’appui technique et institutionnel et le transfert du savoir-faire dans le domaine de l’assainissement.

Irrigation : Le « diffuseur enterré »,inventé par un agronome tunisien à l’assaut du marché marocain Le diffuseur enterré, une invention du chercheur et agronome tunisien, Bellachheb Chahbani, vient d’être breveté au Maroc.Selon Wassim Chahbani,fils du chercheur et copropriétaire de Chahtech, société familiale de gestion de l'eau,« plus de 20 000 diffuseurs ont été achetés pour être exploités au Maroc,dans des projets agricoles pilotes ». Les autorités marocaines veulent tester cette invention qui permet moins de gaspillage d’eau d'irrigation et une réduction des doses d’engrais grâce à une diffusion plus ciblée et une action de nourrir la plante d'eau et d'engrais à la racine. 

Intervenant à la racine des plantes et arbres irrigués, ce diffuseur élimine les pertes par évaporation, réduit le travail du sol et permet un gain de 70% des apports d’eau par goutte à goutte. « Nous ciblons aussi le marché algérien et nous allons entamer des démarches pour conquérir le reste des pays en Afrique,où le diffuseur enterré pourrait être une véritable solution aux problèmes de pénurie d’eau», a ajouté Wassim Bellacheheb.

Tunisie Leasing&Factoring veut que ces financements soient écologiquement responsables La compagnie tunisienne "Tunisie leasing & Factoring" (TLF), vient de mettre en place un Système de Gestion environnementale et sociale (SGES) « pour s’assurer que ses financements sont destinés à des projets qui respectent les normes internationales et la réglementation tunisienne en matière environnementale et sociale ». Ce système fixe, d'après la compagnie, la politique générale de la société en la matière et les procédures opérationnelles garantissant son respect. "L'engagement de la compagnie dans le développement durable vise la protection de l’environnement et des personnes impactées par nos financements", a-t-elle assuré. Elle a indiqué qu'elle va développer ce système, mis en place, durant le deuxième semestre 2018, en fonction de l’évolution de la réglementation et des bonnes pratiques. En ce qui concerne son parc transport, TLF a fait savoir qu'elle a mis en place un programme visant à encourager ses clients pour l’investissement dans les énergies renouvelables ainsi que pour le renouvellement de leurs véhicules, engins et équipements dans un objectif de réduction des émissions de carbone et de consommation d’énergie.. Faible application des lois environnementales

Une coordination médiocre entre les agences gouvernementales, une capacité institutionnelle faible, un manque d’accès à l’information, la corruption et un engagement civique étouffé, sont les principales causes contribuant à une application médiocre de l’état de droit environnemental, selon le récent rapport d'ONU Environnement.

Les auteurs de la première évaluation mondiale de l’état de droit environnemental: 

https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/27279/Environmental_rule_of_law.pdf?sequence=1&isAllowed=y.

précisent que le nombre des lois destinées à protéger l'environnement a été multiplié par 38, depuis 1972, mais leur mise en application demeure un grand défi. 

Cette tendance mondiale à ne pas appliquer les lois exacerbe les menaces environnementales, ont-ils affirmé, soulignant que "le manque de mise en œuvre et d'application de ces lois est l'un des plus grands défis pour atténuer les changements climatiques, réduire la pollution et prévenir la perte généralisée d'espèces et d'habitats", prévient ONU- Environnement, dans ledit rapport. L'accord agricole Maroc-UE adopté avec focus explicite sur les régions du sud 

Le parlement européen a adopté, le 16 janvier 2019,avec une grande majorité, l'accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne (UE). L’accord révisé consigne expressément l’élargissement des préférences tarifaires aux produits issus des provinces du sud. L’accord entrera, bientôt, en vigueur, après la conclusion de simples formalités, dont l’adoption de la décision pour conclusion au conseil et échange des instruments de ratification entre le Maroc et l’Union. Pour rappel, la commission confirme que tout accord couvrant le Sahara marocain ne peut être négocié et signé que par le royaume du Maroc".

Le Primebee: Un nouveau vaccin pour les abeilles 

Deux chercheurs finlandais viennent d'annoncer le premier vaccin au monde pour un insecte, à savoir le PrimeBee destiné, comme son nom l'indique aux abeilles, a fait savoir, récemment,le magazine environnemental français Futura Planète.

Le vaccin sera administré aux abeilles dépourvues d'anticorps, pour lutter contre une maladie bactérienne ravageuse, à savoir la loque américaine, une maladie du couvain (ensemble des œufs, larves et nymphes, protégés par les nourrices -ouvrières d'abeilles).

Causée par la bactérie Paenibacillus larvae, elle entraîne la mort certaine de toute la colonie infectée. Une trouvaille dont pourraient bénéficier d'autres espèces, autres que les insectes, et qui pourrait remplacer les antibiotiques dans les élevages de poules et de poissons, a ajouté le magazine

La maladie cause ainsi des pertes considérables aux apiculteurs à travers le monde. En Europe, ces derniers ne peuvent pas utiliser d'antibiotiques pour prévenir l'infection,car il y a une tolérance zéro pour les résidus d'antibiotiques dans le miel.Aux États-Unis, où ils sont autorisés, la bactérie a développé une résistance au traitement. Seul remède efficace trouvé à ce jour : détruire les ruches contaminées par le feu pour éviter une dissémination.

TAP