Trump et le conflit du Proche-Orient: un soutien sans faille à Israël

Mercredi 29 Janvier 2020

Jérusalem - Le président américain Donald Trump a adopté dès sa prise de fonctions en 2017 une politique de soutien sans faille à Israël, multipliant les décisions en rupture avec la tradition diplomatique américaine et avec le consensus international.

Le 15 février 2017, recevant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Trump annonce que Washington n'est plus attaché à la solution dite à deux Etats, basée sur la création d'un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël.

Le 16 mars, nouvelle rupture: le représentant spécial de Donald Trump, Jason Greenblatt, rencontre à Jérusalem des représentants des colons israéliens.

Fin mars, la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, promet que le "dénigrement" d'Israël aux Nations unies est "terminé".

En mai, M. Trump se rend en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. Il se recueille devant le Mur des Lamentations, dans la Vieille ville de Jérusalem, une première pour un président américain.

Début septembre, les Palestiniens qualifient d'"inacceptables" des propos de l'ambassadeur américain en Israël David Friedman évoquant une "prétendue occupation" des Territoires palestiniens.

Le 6 décembre 2017, Donald Trump reconnaît unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël, déclenchant la colère des Palestiniens et la réprobation de la communauté internationale.

Le statut de la Ville sainte est l'un des problèmes les plus épineux du conflit, les Palestiniens souhaitant faire de Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis 1967, la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Le 14 mai 2018, le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem coïncide avec un bain de sang dans la bande de Gaza, où une soixantaine de Palestiniens sont tués par l'armée israélienne lors de manifestations près de la barrière frontalière séparant l'enclave d'Israël.

"Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient", déclare le président palestinien Mahmoud Abbas.

Le 31 août 2018, l'administration américaine annonce qu'elle ne financera plus l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), une semaine après avoir supprimé plus de 200 millions de dollars (170 millions d'euros) d'aide aux Palestiniens.

Le 10 septembre, les Etats-Unis annoncent la fermeture du bureau de représentation palestinienne à Washington, qui jouait le rôle d'une ambassade de l'Autorité palestinienne.

Le 4 mars 2019, le consulat général des Etats-Unis à Jérusalem, qui faisait office d'ambassade auprès des Palestiniens, cesse d'exister pour être absorbé par l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.

Le 25 mars 2019, Donald Trump signe à la Maison Blanche, en présence de Benjamin Netanyahu, le décret reconnaissant officiellement la souveraineté d'Israël sur la partie occupée du Golan syrien.

Israël a conquis en 1967 une grande partie du Golan et l'a annexée en 1981, mais la communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion.

La Syrie dénonce une "atteinte flagrante" à sa souveraineté.

Le 10 avril 2019, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo refuse de dire si Washington s'opposerait à une éventuelle annexion des colonies de Cisjordanie par Israël, promise par Benjamin Netanyahu en cas de réélection.

Le 8 juin, l'ambassadeur américain en Israël affirme qu'Israël a le droit d'annexer "une partie" de la Cisjordanie occupée.

"Sous certaines circonstances (...), je pense qu'Israël a le droit de conserver une partie, mais pas toute, de la Cisjordanie", territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans, affirme David Friedman.

Le 18 novembre, Washington modifie sa politique sur les colonies israéliennes.

"Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique", l'administration Trump conclut que "l'établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n'est pas en soi contraire au droit international", déclare Mike Pompeo.

Plus de 600.000 Israéliens sont installés dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, territoires occupés par Israël depuis 1967 et où vivent environ trois millions de Palestiniens. Ces colonies n'ont "aucun fondement en droit" et constituent une "violation flagrante du droit international", selon l'ONU.

AFP