Trois questions à Hassan Aabou, président de la Fédération nationale marocaine des associations des parents d’élèves

Jeudi 14 Mai 2020

Rabat – Le président de la Fédération nationale marocaine des associations des parents d’élèves, Hassan Aabou, répond, dans un entretien à la MAP, à trois questions concernant les décisions annoncées mardi par le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique concernant la reprise des cours en classe en septembre et les examens du baccalauréat. Il présente également le point de vue de la Fédération sur ce qui a été réalisé dans le cadre de l’enseignement à distance et au sujet du débat entre les familles et les établissements privés concernant le paiement des mensualités.
 
1 – Comment avez-vous accueilli les décisions du ministère concernant le sort de cette année scolaire ?
Les décisions relatives à l’année scolaire en cours avaient à la fois un aspect positif et négatif. Nous avons déjà soumis une note au ministère réclamant, en particulier, la réussite de l’ensemble des élèves à l’exception de ceux qui doivent passer un examen à la fin de l’année, alors qu’il a été décidé de prendre en considération les notes des contrôles continus effectués à ce jour. “C’est en réalité injuste envers certains élèves et par rapport au principe de l’égalité des chances”, car les notes obtenues jusque-là durant les contrôles continus ne permettent pas de jauger la réussite ou l’échec d’un élève, car ces derniers ont pour habitude de se rattraper durant le second semestre dont ils sont privés cette année.
S’agissant des points positifs, c’est d’abord le fait d’avoir tranché sur le sort de cette année scolaire car l’attente était difficile d’un point de vue psychologique, à la fois pour les élèves et pour leurs tuteurs. De plus le fait de limiter les sujets des examens aux cours suivis de façon présentielle et le report de l’examen de la seconde année du baccalauréat au mois de juillet sont des éléments qui permettront aux élèves de se préparer dans les meilleures conditions et dans un délai suffisant.
Nous saluons également les mesures annoncées par le ministère de tutelle en ce qui concerne la mise en œuvre d’actions sanitaires à travers la distanciation des élèves en salle et l’utilisation des grands espaces pour la tenue de ces examens.
 
2 – Quelle évaluation faites-vous de l’enseignement à distance qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année scolaire en cours ?
L’annonce de la reprise des cours présentiels qu’au mois de septembre prochain a laissé croire que l’année scolaire en cours a pris fin en dépit de l’appel du ministère à poursuivre les cours à distance. En prenant contact avec plusieurs enseignants du secteur public, ces derniers ont affirmé que des élèves qui participaient aux cours à distance se sont empressés de quitter les groupes WhatsApp utilisés à cette fin, dès l’annonce du ministère, considérant qu’ils ne sont plus concernés par cette opération, contrairement aux élèves du baccalauréat qui poursuivent l’enseignement à distance en vue de préparer au mieux leurs examens.
 
3 – Que pensez-vous du débat entre les familles et les établissements privés concernant le paiement des mensualités ?
Il existe un lien contractuel entre les parents d’élèves et les établissements privés. La Fédération ne peut intervenir d’aucune manière sur cette question. La Fédération intervient pour plaidoyer lorsqu’il y a des problèmes d’éducation, mais lorsqu’il s’agit d’exécution de contrats, c’est aux parties compétentes d’intervenir. Cela étant dit, nous sommes contre tout manquement à l’égard de toute partie, qu’il s’agisse des familles ou des établissements scolaires.

MAP