Toute tentative dénaturant le mandat de la Minurso saperait le processus de négociations et aurait un effet déstabilisateur sur toute la région

Mercredi 17 Avril 2013

Rabat  - Tous les efforts concertés engagés jusqu'à présent pour régler le conflit artificiel sur le Sahara marocain, surtout depuis la déclinaison par le Maroc de la proposition de large autonomie pour les provinces du Sud risquent désormais d'être réduits à néant, vu les dérives dangereuses qui menacent le processus en cours du fait de certaines initiatives voulant faire dévier la Minurso de sa mission.

Si le Maroc s'est engagé de bonne foi dans le processus de négociations supervisé par les Nations Unies pour mettre un terme définitif au conflit créé sur la questions du Sahara par les parties adverses,- bien qu'il ait récupéré ses provinces du sud selon un processus conforme à la légalité internationale- et ce partant de son souci de faire prévaloir une démarche de dialogue de négociations et d'ouverture pour mettre fin aux tensions avec le voisinage, il ne saurait se laisser imposer des mesures unilatérales qui empièteraient sur la souveraineté, dès lors que toute la plate-forme convenue dès le début pour la relance des négociations, s'est basée fondamentalement sur une approche consensuelle et négociée pour parvenir à un accord sur une solution globale satisfaisante pour toutes les parties.

 

C'est cette logique qui continue de présider aux démarches du Maroc dans ce dossier et c'est celle là- même qui l'a amené à décliner en 2007 sa proposition pour une large autonomie dans les provinces du Sud, qui loin d'être une proposition figée, est allée de pair avec toute une dynamique salutaire porteuse de multiples avancées dans les provinces du sud, particulièrement dans le dossier des droits de l'homme, que d'aucuns avancent aujourd'hui comme couverture pour plaider en faveur d'un élargissement des prérogatives de la Minurso.

 

Face aux arguties fallacieuses des adversaires qui continuent sans vergogne à invoquer à l'encontre du Maroc la questions des droits de l'homme pour jeter le discrédit sur la dynamique réformiste mise en Âœuvre dans le Royaume depuis plusieurs années et dont les retombées positives sont constatées par tout observateur averti jusque dans les provinces du Sud, la communauté internationale, particulièrement les nations influentes, ont la responsabilité de prendre garde aux manœuvres d'adversaires rodés aux procédés mensongers et aux subterfuges dans lesquels ils sont passés maitres pour occulter leur registre sinistre en matière de violations des droits humains et ce, depuis plus de trois décennies.

 

S'il est besoin de mesures ou mécanismes pour favoriser le respect des droits de l'homme, ils doivent concerner urgemment et en premier lieu les camps où sont retenues contre leur gré des populations condamnées à subir un terrible diktat de leurs geôliers et à végéter dans des conditions inhumaines au mépris de toutes les normes du droit. 

 

A contrario, toute évaluation objective du cheminement opéré dans ce dossier, ne peut que retenir la pertinence de tout le dispositif patiemment mis en place par le Maroc pour se mettre en convergence avec les normes internationales des droits de l'homme, à commencer par les attributions conférées au Conseil national des droits de l'homme aux termes de la nouvelle constitution, lequel dispose désormais d'antennes dans toutes les régions, y compris au niveau des provinces du Sud, sans oublier le rôle renforcé de la société civile et l'adhésion du Royaume à tous les instruments internationaux garantissant le plein respect des droits de l'homme tels qu'universellement reconnus.

 

Toutes ces avancées, qui ont ailleurs valu au Royaume la reconnaissance internationale, rendent manifestement sans objet toute initiative tendant à élargir les compétences de la Minurso aux droits de l'homme, dès lors que le Maroc laisse toute latitude à toute institution ou organisation spécialisée de venir constater sur place les nouvelles réalités qui déteignent positivement sur la situation des droits de l'Homme.

 

C'est partant de cette ligne de conduite, respectueuse des engagements contractés et fidèle aux options stratégiques avec les partenaires loyaux, que le Maroc alerte les parties prenantes du dossier sur la gravité des dérives qui découleraient d'une dénaturation de la mission de la Minurso, dont les adversaires ont depuis longtemps fait le cheval de bataille dans le dénigrement du Maroc, avec l'arrière pensée malveillante de porter la déstabilisation- qui touche déjà de plein fouet tout le pourtour du Sahara avec ce qu' on a vu au Mali- jusqu'au cÂœur du Maroc, bien au delà des provinces du Sud.

 

Le Maroc, qui a su se maintenir comme un havre de stabilité, de sécurité et de coexistence harmonieuse et paisible entre toutes ses composantes, et ce grâce aux choix judicieux qui se sont renforcés sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, saura se prévaloir de l'adhésion unanime de l'ensemble des forces vives de la nation pour défendre ses droits et déjouer les manœuvres visant à entrainer la communauté internationale dans une dérive qui anéantirait tous les efforts patiemment investis par la communauté internationale pour clore le dossier du Sahara selon une approche salutaire pour tous les pays de la région, et l'engagerait par là-même vers des voies obscures porteuses de déstabilisation, de chaos et de dissensions fratricides, comme l'actualité en offre quotidiennement le spectacle de par le monde. 

C'est la position qui a été réaffirmée avec force, lors de la réunion de haut niveau tenue lundi au Cabinet royal en présence du chef de gouvernement, de conseillers du roi et des leaders des partis politiques, lors de laquelle l'accent été mis sur le consensus de l'ensemble des composantes de la nation autour de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale et sur la confiance du Maroc en la capacité des membres du conseil de sécurité de trouver les formules appropriées pour préserver le processus politique de toutes dérives aux conséquences lourdes et néfastes pour la stabilité de la région.


MAP - Abderrahim El Haddad