Russie – Du business pour le Maroc et des armes pour l’Algérie

Jeudi 2 Novembre 2017

Paris : La Russie gagne plein d’argent en Algérie, et en dépense autant au Maroc. et cela semble offusquer le pouvoir en place à Alger, selon l’OBSFR.


‘’L’Algérie prend systématiquement ombrage de tout rapprochement russe avec le Maroc .. là où les marocains ne s'offusquent pas particulièrement des ventes d'armes russes à l'Algérie.’’

Ainsi a remarqué le directeur de l’OBSFR, (Observatoire Franco-Russe), Arnaud Dubien.

Qualifiant d’historique et stratégique, la visite au Maroc et en Algérie, en début d’octobre dernier, du premier ministre russe, Dimitri Medvedev, l’expert français a indiqué que le développement qu’opère la Russie, de ses intérêts en Afrique du Nord-ouest, s’articule autour de deux visions stratégiques, dont les issues à moyens et longs termes, différeront énormément.

Arnaud Dubien a remarqué  que là où en Algérie, pays mono-rentier, et sans aucune offre économique, en dehors des hydrocarbures bruts, la Russie se meut en vendeur d’armes, y gagnant plein d’argent, avec le Maroc, Moscou entre dans un autre monde.

En effet, relève le chercheur français, avec Rabat la Russie développe des partenariats durables, dans des secteurs économiques diversifiés, à l’image de l’offre économique marocaine, elle-même, richement diversifiée.

Si en Algérie, les russes gagnent de l’argent, au Maroc ils en dépensent, pour acheter des produits agricoles et des services touristiques.

Au royaume, ajoute Dubien, Moscou ambitionne d’accompagner le Maroc dans plusieurs projets d’avenir, comme le secteur de l’énergie nucléaire et le gaz naturel liquéfié.

Par ailleurs, l’expert français a souligné que si la Russie s’inquiète de la situation sécuritaire en Algérie, au même titre que ce qui se passe en Libye et dans le Sinaï, elle développe avec le Maroc une collaboration sécuritaire anti-terroriste, mettant à profit les actions des services des deux pays, qui obtiennent, jusque là, des résultats parallèlement réussis.

En fin et concernant l’affaire du Sahara, Arnaud Dubien remarque que pour préserver sa vache à lait algérienne et ne pas nuire à ses partenariats d’avenir avec le Maroc, la Russie se place derrière l’ONU, tout en adoptant une neutralité passive.


Larbi Amine - LeMag