Revue de presse quotidienne internationale européenne

Mercredi 9 Mai 2018

Bruxelles - L'annonce par le président américain Donald Trump du retrait des Etats Unis de l'Accord sur le nucléaire iranien a dominé les commentaires et analyses développés mercredi par les quotidiens européens qui ont aussi évoqué d'autres sujets d’actualité, notamment les résultats du sondage du Centre des recherches sociologiques (CIS) sur les intentions de vote en Espagne et les statistiques du crime en Allemagne.

Sous le titre "Donald Trump ressuscite le grand Satan iranien", le journal belge L’Echo écrit que le locataire de la Maison Blanche, en retirant les Etats-Unis de l'accord nucléaire avec l'Iran et en annonçant une reprise des sanctions "au niveau le plus élevé", a ramené les relations entre les Etats-Unis et l'Iran aux années 80, juste après la révolution iranienne.

Le président iranien Hassan Rohani devrait sortir affaibli de la décision américaine, estime le journal, relevant que "les retombées économiques de l'accord nucléaire, qu'il avait estimées à 50 milliards de dollars, ne sont pas venues".

Par ailleurs, les réformes de Rohani n'ont pas atteint les ambitions escomptées : l'économie est au plus bas, le chômage atteint 12% et l'inflation pour des produits de consommation courante comme le pain se monte à 10%, ajoute la publication.

Sur le même sujet, Le Soir souligne que Donald Trump, après avoir déchiré l’accord conclu par son prédécesseur à propos du nucléaire iranien, a assuré avoir la "preuve" que le régime iranien a menti sur ses activités nucléaires.

Qualifiant l’Iran de principal soutien des organisations terroristes dans le monde, le président américain a également annoncé prendre des sanctions "du plus haut niveau" pour "tout pays qui aidera l’Iran dans sa quête d’armes nucléaires", ajoute le quotidien.

De son côté, La Libre Belgique rapporte que le président américain, après avoir insisté sur le caractère pernicieux de la menace iranienne dans la région a signé un mémorandum pour "commencer à rétablir les sanctions américaines liées au programme nucléaire du régime iranien".

Il a aussi laissé entendre que les Etats-Unis s’engageraient aux côtés des Européens dans la voie d’un "accord nouveau et durable au bénéfice du peuple iranien : une vraie solution globale au programme nucléaire" de l’Iran, qui inclurait un encadrement de son programme de missiles balistiques, une cessation de ses activités terroristes et le contrôle de ses activités expansionnistes au Moyen-Orient.
Sous le titre "Trump plonge le Moyen-Orient dans l'inconnu", le journal suisse Le Temps écrit que la démarche du président américain se traduire par de vives tensions avec les alliés européens et surtout le risque de pousser Téhéran à relancer son programme nucléaire. 

Donald Trump dit avoir la preuve définitive que l’engagement iranien pour un nucléaire pacifique était un mensonge, ajoute le journal, notant que l’administration américaine a ignoré les avertissements des alliés européens qui redoutent une escalade au Moyen-Orient.

La Tribune de Genève titre "Trump tourne le dos à l’Iran" en soulignant que les conséquences de la décision de Trump devraient être graves, d’autant plus qu’il se met en porte-à-faux avec les autres puissances occidentales qui restent fidèles au traité avec l’Iran. "Les Etats-Unis se propulsent sur une trajectoire de collision frontale avec les plus durs à Téhéran. De tout cela, le candidat Trump n’a eu cure", poursuit la publication.

Le "24Heures" relève de son côté que le chef de l’exécutif américain a promis d’instaurer le niveau le plus élevé de sanctions économiques et a mis en garde toutes les nations aidant l’Iran dans sa quête d’armes nucléaires. Le président Trump, rappelle-t-il, avait préparé le terrain pour sa décision en écartant son ancien chef de la diplomatie Rex Tillerson, et l’ex-conseiller à la sécurité nationale McMaster, qui avaient plaidé en faveur d’un maintien de l’accord avec l’Iran. 

Les quotidiens allemands ont braqué leurs projecteurs mercredi sur les statistiques du crime en Allemagne en 2017 et l'annonce par le président américain, Donald Trump, que les Etats-Unis se retiraient de l'accord conclu à Vienne en juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien, et allaient rétablir les sanctions américaines contre Téhéran.

FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG point ainsi du doigt la diminution des dénonciations des actes criminels ce qui veut dire, selon le journal, qu'on peut faire n'importe quel délit, de quelque nature que ce soit, sans se soucier d'être dénoncé.

SÜDDEUTSCHE ZEITUNG écrit, pour sa part, que la politique sécuritaire a suscité la peur et la crainte, depuis des décennies, et les statistiques du crime n'ont pas été utilisés à bon escient ne serait-ce que pour parler de l'implosion de la criminalité dans le pays.

DONAUKURIER qualifie, par ailleurs, de "dangereuse" la décision prise par Donald Trump sur le retrait des Etats-Unis du programme nucléaire iranien, ajoutant que le locataire de la Maison Blanche a bien su conserver le secret sur sa décision contre ce qu'il a qualifiée de "la plus mauvaise transaction de l'histoire".

En Espagne, les journaux commentent notamment les résultats du sondage du Centre des recherches sociologiques (CIS) sur les intentions de vote.

«El Pais» écrit que le Parti populaire (PP, droite) au pouvoir et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ont enregistré leurs pires résultats au sondage du CIS depuis le début de cette étude d'opinion trimestrielle, relevant toutefois que malgré cela, le PP a conservé la première place avec 24 pc des intentions de vote, même s’il est talonné de près par le parti libéral Ciudadanos (22,4 pc).

Le PP et le PSOE, qui ont dominé la scène politique espagnole durant les dernières décennies, perdent de plus en plus d’électeurs au profit des nouvelles forces politiques, note le journal.

De son côté, «ABC» estime que le PP et Ciudadanos sont «condamnés à s’entendre», ajoutant que devant la stagnation du PSOE, le président de Ciudadanos, Albert Rivera, est obligé de choisir entre soutenir le PP qui résiste ou s’allier avec la gauche qui est «en train de s’éteindre».

«Le PP résiste à la menace de Ciudadanos et fait confiance en les 21,3 pc des indécis», titre pour sa part «La Razon», tout en relevant que le parti centriste Ciudadanos a attiré 1,5 million d’électeurs du PP et se situe désormais comme deuxième force politique, devançant le PSOE.

«El Mundo» affirme quant à lui que le PP compte plus de soutiens que Ciudadanos seulement chez les électeurs de plus de 65 ans, alors que Ciudadanos domine la scène politique chez les votants de 18 à 54 ans et dépasse le PP dans toutes les municipalités de plus de 2.000 habitants.

MAP