Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine

Vendredi 13 Août 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie, les incendies en Algérie et la campagne de vaccination des Mauritaniens contre le Covid-19 sont les principaux sujets abordés vendredi par la presse maghrébine.


En Tunisie, "Direct Info" fait savoir que le mouvement Ennahdha a publié jeudi un communiqué pour informer ses militants de la formation d'un comité pour gérer la crise, deux semaines après l’activation de l’article 80 de la Constitution par le président, Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021.

Selon le média, le communiqué accuse le président de n’avoir pas présenté sa feuille de route pour gérer cette période exceptionnelle afin que les institutions de l’Etat reprennent leurs activités.

Il relève que "le mouvement Ennahdha est aussi conscient que le manque de développement a conduit à la déception du peuple qui n’a plus de perspective d’avenir et qui a conduit à cette colère légitime".

Le média se demande si, réellement, le parti islamiste a saisi la portée du message du peuple.

De son côté, "L’Economiste Maghrébin" écrit que Rached Ghannouchi, président "gelé" de l’Assemblée des Représentants du Peuple veut convaincre la terre entière qu’il a subi l’injustice du siècle.

"Ainsi, fidèle à ses vieilles habitudes, il s’est adressé à la presse étrangère pour crier à la victime. Mais curieusement, il a choisi le quotidien britannique The Independent, Journal qu’il a failli, il y a presque neuf ans, attaquer pour diffamation", fait-il observer.

Il rappelle que dans une tribune publiée sur les colonnes du quotidien britannique, Ghannouchi fustige son ennemi juré, le président de la république Kaïs Saïed, estimant qu’il cherche à montrer aux Occidentaux le visage d’un homme pétri de sagesse et de retenue, sans lequel le sang aurait coulé à flot.

Le leader historique du mouvement islamiste Ennahdha a également affirmé à ceux qui veulent bien l’entendre qu’il a évité au pays "un bain de sang" et ce, quand il imposait la retenue à ses partisans, en les invitant à quitter les alentours du palais du Bardo, lundi 26 juillet dernier au lendemain des mesures exceptionnelles prises par le président Saïed d’activer l’article 80 de la Constitution.

La publication rappelle que Ghannouchi semble oublier qu’ayant observé un semblant de sit-in, à l’aube du lundi 26 juillet, dans sa berline climatisée, il avait lancé un appel pathétique à ses partisans et ce, pour les inviter à le rejoindre en masse autour de l’hémicycle, faisant savoir qu’il s’agissait d’une peine perdue, puisqu’une petite foule clairsemée venait à son secours, portant des pancartes de fortune.

"Le Soir d’Algérie" écrit qu’au lendemain des gigantesques feux de forêt qui ont embrasé plusieurs wilayas et endeuillé tout le pays, l’urgence était encore de maîtriser des incendies toujours aussi menaçants.

Si aucune piste n’est à écarter quant à l’origine des départs de feu, toutes les thèses convergent vers la piste criminelle qui semble la plus probable, estime le journal, expliquant que le timing choisi et le nombre des foyers d’incendie privilégient en effet cette thèse.

Si les conditions climatiques exceptionnelles favorisent en effet les départs de feu, c’est leur nombre, anormalement élevé, qui fait penser à l’intervention humaine, fait-il observer, relevant qu’à cela s’ajoute la nature des sites touchés qui, selon de nombreux conservateurs de forêt, ne laissaient aucune chance pour une intervention rapide et laissaient présager des dégâts énormes.

Avant même que les enquêtes ne soient diligentées, c’est cette piste qui est privilégiée par les responsables des Conservations des forêts des deux wilayas fortement impactées, à savoir Béjaïa et Tizi Ouzou, indique le quotidien.

Pour le chargé de communication de la Conservation des forêts de Béjaïa, cité par le média, les premiers éléments démontrent qu’"il y a certains incendies dont la cause est volontaire tandis que d'autres sont la conséquence de négligences couplées à la présence d'objets incandescents et aux conditions climatiques, chaleur excessive et vent, favorables".

Il ajoute que quand cinq à six départs d'incendie sont déclarés au même moment et à des endroits bien précis, cela ne peut être que volontaire.

Pour la seule wilaya de Béjaïa, la Protection civile avait fait état d’un total de 45 départs de feu. À Tizi Ouzou, le conservateur des forêts va dans le même sens, assurant que "le déclenchement simultané d'une trentaine de feux, dont dix importants, dans différentes communes de la wilaya le jour même où un bulletin météorologique spécial lance une alerte canicule, ne peut avoir une origine naturelle".

Il souligne que les enquêtes détermineront alors les véritables motivations des criminels et des commanditaires dont les actes ont causé de véritables drames avec un bilan qui s’est alourdi pour atteindre les 69 morts au niveau national, soit 41 civils et 28 militaires sans compter les nombreux blessés souffrant de brûlures et pris en charge au niveau des hôpitaux.

Pour sa part, "Algérie Part Plus" relève que les pays méditerranéens sont confrontés tous à des risques très élevés d’incendies et seule l’Algérie crie au "complot".

Il note que les scientifiques ont dressé un constat clair, net et précis : les pays du pourtour méditerranéen subissent cet été des canicules à répétition qui sonnent comme un effet sans équivoque du réchauffement de la planète et estiment que ces vagues de chaleur sont appelées à se multiplier, s’allonger et s’intensifier.

Selon la publication, ces canicules comportent un risque très élevé d’incendies dans tous ces pays notamment de l’Afrique du Nord et du sud de l’Europe comme l’Espagne, la Grèce ou la Turquie.

Elle soutient que l’Algérie est pratiquement le seul pays méditerranéen qui invoque la thèse des complots politiques pour expliquer ces incendies de forêt, rappelant que le président algérien Abdelmadjid Tebboune ''a prononcé un discours officiel dans lequel il accuse gravement deux mouvements terroristes d’exploiter ces incendies".

Pis encore, le président algérien assure et certifie que les feux de forêt qui ravagent 14 wilayas dont la Kabylie sont provoqués d’abord par des bandes criminelles, commente-t-elle.

Elle note que tous les hauts responsables de l’Etat algérien balaient d’un revers de main la logique scientifique et recourent au populisme en politisant des catastrophes naturelles pour manipuler une opinion publique nationale désespérée et en quête perpétuelle de solutions aux problèmes qui la martyrisent au quotidien.

En Mauritanie, la presse locale fait état du lancement de la deuxième campagne nationale de vaccination contre la pandémie du Covid-19, qui bénéficiera à 300.000 personnes.

Le mécanisme le plus efficace pour arrêter la propagation du virus Corona et inverser les courbes d'infection demeure la vaccination, a affirmé à cette occasion le ministre de la Santé, Sidi Ould Zahaf à cette occasion.

D’après les journaux mauritaniens, le ministre a appelé les citoyens âgés de 18 ans et plus à se rendre dans les centres de vaccination pour se protéger et protéger leurs familles de cette pandémie.

Les expériences ont prouvé que le mécanisme le plus efficace pour arrêter la propagation du virus Corona et inverser les courbes d'infection demeure la vaccination, a-t-il dit, soulignant, que partant de ce constat, le vaccin a été introduit depuis le début des initiatives internationales dans ce domaine.

La Mauritanie a été l’un des tous premiers à rejoindre l’initiative Covax, a rappelé la même source, indiquant que cela a permis d’élargir progressivement le cercle des personnes ciblées pour la vaccination contre le Covid-19, à commencer par les personnels de santé, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques, puis tous les citoyens et résidents âgés de 45 ans et plus, les agents des services administratifs et les détenus.

MAP