Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine

Mardi 3 Août 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie, la situation épidémiologique en Algérie et l'unification des associations de la presse en Mauritanie sont les principaux sujets abordés mardi par la presse maghrébine.


"Kapitalis" écrit qu’en Tunisie, les partis politiques, souvent dogmatiques, classiques, sectaires ou rigides aux rapports conflictuels, n'ont pas compris le changement survenu dans le pays.

"Résultat, ils ont tous coulé en cascade, à commencer par le Congrès pour la république (CPR) du baroque Moncef Marzouki, Ettakatol de l'opportuniste Mustapha Ben Jaafar, Al-Joumhouri des frères Néjib et Issam Chebbi, Nidaa du clan Béji Caïd Essebssi, ou encore Attayar des époux Mohamed et Samia Abbou, Qalb Tounes des frères Nabil et Ghazi Karoui, Ennahdha de la secte de Rached Ghannouchi et Al-Karama du larbin des islamistes Seifeddine Makhouf", note-t-il.

Il fait savoir que bientôt plus que 200 partis politiques vont être rayés de la carte et il n'en restera que de vieux souvenirs d'une époque révolue.

Il explique que parce qu'ils ne sont pas à l'écoute des petites gens, ils vous demandent aujourd'hui de voter pour eux et vous oublient le lendemain.

"D'ailleurs, c'est l'ensemble de ces coquilles vides qui ont propulsé le parti islamiste Ennahdha aux premières loges. Ils sont même considérés à certains égards comme des associations de malfaiteurs", déplore l’auteur de l’article.

Ces partis vont être supplantés à brève échéance par un gouvernement local quoique les Anglais préfèrent parler d'administration locale associée à l'idée d'autonomie locale, ajoute-t-il.

Le président Kaïs Saïed l'a clairement dit lors de son entretien avec les journalistes du "New York Times", rappelle-t-il, notant que la décentralisation va mettre un terme à un modèle d'organisation des pouvoirs publics et de gestion des affaires publiques centré sur l'Etat et formé par les partis politiques.

Il relève que le président Saied ira dans ce sens avec une plus grande représentativité des jeunes, faisant remarquer qu’après dix ans de gouvernance islamiste, les résultats ont été plus que décevants : Les caisses sont vides et de plus en plus de Tunisiens sont réduits à l'état de mendicité et de misère.

Il souligne que le peuple veut une entité politique dirigée par le bas, rappelant que tandis que le défunt Béji Caid Essebssi optait pour une république civile et solidaire, Kais Saied va inventer un nouveau vocable (la république du peuple) qui va vite prendre de court les "partis bandits et prédateurs".

Selon la publication, le président Saïed veut que le peuple gouverne par le bas à travers des institutions locales et souhaite concrétiser le célèbre slogan de la révolution "Le peuple veut" et "diluer tous les partis politiques qui deviennent un ramassis de voleurs et de vauriens".

Il précise que les jeunes ont compris le jeu et saisi l'opportunité en propulsant un président intègre à la fonction suprême.

Il fait observer que dans le monde, toutes les idéologies du 20e siècle ont été vouées à l'échec à commencer par le communisme de Lénine, le fascisme de Mussolini, le nazisme de Hitler, le socialisme démocratique européen, l'arabisme de Nasser et actuellement l'islamisme des Frères musulmans.

Il ajoute que la seule alternative qui semble gagner du terrain que ce soit en Tunisie ou ailleurs est de gouverner par le bas sans partis politiques "intermédiaires".

"Kais Saied en juriste de talent a compris avant tout le monde qu'il peut compter sur les jeunes harcelés, piétinés, dénudés, poussés à l'exil dans des embarcations de fortune ou enrôlés dans les zones de conflit", note-t-il.

Selon l’auteur de l’article, les décisions du 25 juillet courant ont apporté un regain d'énergie, d'enthousiasme et d'optimisme pour des jours meilleurs, soulignant que "le chemin est tortueux et semé d'embûches, mais il faut aller jusqu'au bout de nos rêves".

En Algérie, "Liberté" indique que près d’une année et demie qu’ils livrent bataille sans répit contre le coronavirus, le personnel soignant paie de sa vie pour sauver celle des malades.

Il fait preuve d’une admirable abnégation pour faire face à la troisième vague de la Covid, fait-il observer, notant que cela fait une année et demie que le personnel du secteur de la santé est soumis à une terrible pression due à l’interminable épidémie de Covid-19 qui va de vague en vague sans que soignants et malades voient le bout du tunnel.

La charge de travail est de plus en plus pesante et se trouve accentuée avec l’arrivée du fulgurant variant Delta qui a provoqué un flux de malades, aggravé par le manque d’oxygène médical, poursuit le journal.

Il fait savoir que la première conséquence de cette explosion de la pandémie, de plus en plus de médecins, de paramédicaux et autres personnels des structures sanitaires sont contaminés par le nouveau virus et beaucoup, malheureusement, décèdent.

Cité par le quotidien, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyes Merabet, pas moins de 46 professionnels de la santé sont morts du Covid le mois écoulé.

"Nous avons enregistré le décès de 191 médecins dû au Covid-19 depuis le début de la pandémie, 240 décès de professionnels du secteur, et plus de 17.000 professionnels contaminés", selon la même source.

D’après la publication, une telle situation n’est pas sans conséquence sur le moral des blouses blanches.

"Soigner est devenu synonyme de souffrir. Le stress lié à la pandémie de Covid-19 qui sévit depuis plus d'une année et demie, a généré chez une grande partie des professionnels de santé un burn-out ou état d’épuisement professionnel de longue durée", décrit-elle, expliquant que c'est pourquoi les professionnels parlent le plus souvent de troubles du sommeil, de fatigue chronique, d’irritabilité, d’anxiété et de l’angoisse de se rendre à l'hôpital chaque matin.

Elle note que des professionnels voient que la reconnaissance reste la solution idoine pour faire face au burn-out car souvent, il suffit d’une reconnaissance morale et non financière pour encourager quelqu’un qui travaille correctement.

La cerise sur le gâteau serait, selon des connaisseurs, de réserver la prime exclusivement à ceux qui travaillent dans les services Covid-19 et qui s’occupent du plus grand nombre de patients, fait-il savoir, ajoutant qu’ils sont actuellement presque 30% des praticiens dédiés à la Covid-19.

En Mauritanie, la presse locale revient sur l’annonce de l'association des journalistes mauritaniens et du syndicat des journalistes mauritaniens concernant l’amorce d’un processus d'unification du corps des journalistes dans le pays.

Citant un communiqué lu à l'occasion de la tenue d'une conférence de presse conjointe entre les deux organismes, ils relèvent que la porte est ouverte à tout le spectre journalistique sérieux du pays, ainsi qu'aux formations et organisations de presse et aux personnes ressources opérant dans ce champ, afin de s’engager dans un processus consensuel d’unification de la scène médiatique en Mauritanie.

La même source ajoute que les mesures pratiques nécessaires à cette étape seront définies ultérieurement, soulignant que cette démarche intervient au vu de la politique de réforme annoncée par le gouvernement et de la volonté du Président de la République, et avec la bénédiction des partenaires extérieurs (Fédération Internationale des Journalistes et Union générale des journalistes arabes).

Les médias relèvent que dans leur communiqué, le syndicat et l'association ont souhaité que l'appui interne s'ajoute à celui de l'extérieur, afin que les efforts soient couronnés de succès, notant que leurs partenaires internationaux ont annoncé leur soutien à cette démarche constructive à travers des déclarations qui seront publiées ultérieurement.

MAP