Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine du 28/09/2021

Mardi 28 Septembre 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie, la montée en flèche des décès parmi les migrants clandestins algériens vers l'Europe et la situation épidémiologique en Mauritanie sont les principaux sujets abordés mardi par la presse maghrébine.


En Tunisie, "Le quotidien" écrit que le calendrier des événements majeurs du pays lors des dernières semaines ne retiendra pas plus que deux dates importantes : Il y a eu un 25 juillet puis un 22 septembre 2021, et ceux qui ont tenté de faire du 26 septembre une troisième date-clé n'y ont pas réussi faute d'un passé, pas très lointain, qui a fait d'eux une classe politique haie par un peuple qui en a souffert jusqu'aux os le long de la dernière décennie, commente-t-il.

Il fait observer que ceux qui sont sortis dimanche dernier pour s'opposer à la volonté du président de la République Kaïs Saïed ne se soucient guère de la démocratie et des libertés.

Il souligne que certes, le rassemblement a réuni des figures de l'islam politique, d'autres plus extrémistes et même des têtes qui appartiennent à l'extrême gauche, mais leur présence ensemble, bien que programmée en raison des intérêts communs qu'ils défendaient, "nous a rappelé la fameuse alliance du 18 octobre 2005".

Il s'agit d'une alliance contre nature dressée contre les exactions du régime de Ben Ali et ses débordements qui touchent aux libertés et aux droits de l'Homme", rappelle-t-il, soutenant que cette fois-ci, le contexte n'est plus le même et ceux qui crient au scandale suite aux décisions du chef de l'Etat représentent bel et bien la classe politique qui a tenu les rênes du pouvoir pendant dix ans pour faire montrer aux Tunisiens de toutes les couleurs.

Il estime que ces opposants à Saïed refusent encore de reconnaître leur échec et d'admettre qu'il a été plus habile et plus intelligent et opportuniste qu'eux puisqu'ils furent pris à leur propre piège.

"Du pain sur la planche attend le président Saïed et son peuple. Pour le moment, il dispose de la confiance de la majorité, mais ceci ne veut nullement dire qu'il aura un total et permanent feu vert", affirme-t-il.

Pour sa part, "Le temps" souligne qu'il ne faut pas se précipiter et s'il s'agissait d'accélérer la cadence, ce serait plutôt dans le sens de la refonte d'une Constitution, dont le texte a été conçu, sur mesure, pour permettre à "qui de droit", d'en user jusqu'à outrance, pour détruire les fondamentaux d'un pays malmené jusqu'à plus soif, par onze années du règne de la "pieuvre" islamique et associés.

Les Tunisiens ont eu loisir, pendant onze années, de boire, jusqu'à la lie, la "coupe" d'une démocratie, vendue au prix fort, par les experts en tous genres des "miroirs aux alouettes", avant de comprendre qu'ils ont été abusés et trompés sur la marchandise, regrette-t-il.

C'est bien dans ce sens, que ces Tunisiens adhèrent, sans restriction, au projet du président Saïed, qui veut expurger de tous les textes fallacieux et mystificateurs, pour remettre le pays sur les rails.

L'éditorialiste de "La Presse de Tunisie", qui titre "Attentes et illusions", fait remarquer que l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) constitue jusqu'ici la seule organisation nationale professionnelle à avoir réagi vigoureusement aux dispositions transitoires contenues dans le décret-loi présidentiel en date du 22 septembre courant.

Selon l'éditorialiste, les syndicalistes estiment, en effet, qu'en se basant sur le statut de leur organisation en tant que force incontournable, voire la force unique de proposition et de participation à la résolution des crises qui ont secoué la Tunisie, à travers sa longue histoire, ils ont le droit absolu, voire l'obligation indiscutable de prendre une part active à l'édification de l'avenir du pays, à la lumière de ce que la dynamique du 25 juillet dernier et le mouvement du 22 septembre envisagent de proposer aux Tunisiens, comme solutions de nature à les faire sortir de la crise qu'ils endurent depuis plus de dix ans.

Mais qu'en est-il des autres organisations professionnelles, comme l'Union tunisienne pour l'industrie et le commerce (Utica) ou l'Union tunisienne pour l'agriculture et la pêche (Utap), ainsi que les organisations et associations de la société civile, à l'instar de la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l'Homme (Ltdh) ou le Conseil de l'ordre des avocats, les deux partenaires incontournables aussi du Dialogue national et récipiendaires, aux côtés de l'UGTT et de l'UTICA, du prix Nobel de la paix pour 2015 ? se demande-t-il.

Ces organisations et associations donnent l'impression, à travers leurs communiqués de réaction aux décisions du Président Kaïs Saïed, qu'elles naviguent à vue en se cramponnant à des revendications d'ordre constitutionnel, mais en réalité en rupture avec les ambitions et les attentes d'une grande partie des Tunisiens qui ne se retrouvent plus dans les débats d'idées et les polémiques idéologiques qui rappellent les clivages d'avant le 25-Juillet.

Pour "Le Matin d'Algérie ", qui titre "Hécatombe en Méditerranée : des dizaines d'Algériens disparus", il n'y a pas de jour sans que l'on apprenne et avec beaucoup d'amertume et d'indignation la disparition tragique par noyade en mer Méditerranée de certains algériens de tout âge et de sexe, candidats malheureux à une émigration clandestine vers les côtes européennes.

C'est ainsi que les côtes espagnoles notamment Almeria, Alicante, Murcie et les îles Baléares sont quotidiennement prises d'assaut par une importante vague d'émigrants constitués en majorité d'Algériens à bord d'embarcations de fortune dans l'espoir de conjurer le sort d'une mal-vie qui les hante depuis bien longtemps, regrette le journal.

Il ajoute que dans la furie impitoyable d'une mer déchaînée, certains parmi eux se noient et les corps devenus méconnaissables par décomposition se retrouvent rejetés par les eaux pour venir se disputer l'entassement macabre au niveau des morgues des pays de la rive Nord qui n'en finissent plus de se voir grossir chaque jour un peu plus.

Cité par le quotidien, Francisco Jose Clemente Martin, membre du Centre international d'identification des migrants disparus (CIPIMD) et de l’ONG "Heroes Del Mar", a fait état d'une arrivée possible de plus de 1500 "harragas" entassés dans pas moins de 80 embarcations de fortune en provenance d'Algérie vers les côtes Sud espagnoles en seulement trois jours (Vendredi, samedi et dimanche dernier).

Seulement 500 migrants ont été interceptés tandis que l'autre partie qui à réussi à déjouer la vigilance des gardes côtes espagnoles probablement qu'elle est parvenue à accoster ou bien leurs embarcations ont chaviré, précise la même source.

Le journal estime que face à une mer en furie, la partie est perdue d'avance : La mort, cet autre ennemi multiforme, est omniprésente, elle rôde en scrutant chaque moment d'inattention pour sévir.

Le dernier instant de vie à lutter contre la mort est semble-t-il plus merveilleux qu'il leur faisait oublier les aléas de la mer et les dangers potentiels qu'elle couve, tant l'espoir qui les animait de vouloir ainsi renaître, est plus exaltant qu'un possible retour à une vie dont ils ne veulent en aucun cas en entendre parler, commente-t-il.

L'auteur de l'article qualifie cette situation de "mal du siècle", mettant en garde contre un phénomène qui a tendance à prendre une ampleur considérable.

Selon lui, il est primordial de réfléchir tous ensemble à une solution négociée permettant d'encourager la sédentarité des groupements de populations vivant des situations de précarités économiques en ayant recours à des mesures radicales et à brève échéance à commencer par la mise en place de conditions d'employabilité à même de permettre le maintien sur le territoire de toute cette jeunesse frustrée qui ne pense qu'à s'exiler.

La seconde étape consiste en la création d'un climat de confiance et de sérénité en accordant une importance particulière au dialogue et à l'écoute des préoccupations légitimes de la société qui fait face à un défi sans précédent dans sa quête de subsistance et de survie au quotidien, souligne-t-il.

Pour sa part, "Liberté" fait observer que malgré le mauvais temps attendu, les embarcations des harraga continuaient de prendre le large en direction des côtes d’Almeria, de Murcie, d’Alicante et des îles Baléares.

Il rappelle que jeudi dernier, trois embarcations de fortune transportant une quarantaine de personnes sont parties d’Oran en fin de matinée, alors que d’autres départs étaient signalés un peu partout depuis des plages et criques algériennes.

Il fait savoir que ce mois est particulièrement favorable aux traversées clandestines, puisqu’on a enregistré, du 1er au 23 septembre, plus de 2.200 Algériens qui ont débarqué sur les côtes espagnoles à bord de 150 embarcations ou plus, estimant qu'il s'agit de chiffres qui ne concernent que les clandestins secourus ou interceptés par les services maritimes de la Garde civile.

En Mauritanie, la presse locale s'intéresse à la situation épidémiologique dans le pays faisant état, selon un dernier bilan du ministère de la Santé, de 30 nouvelles contaminations à la pandémie du Covid-19, au cours des 24 dernières heures.

La dernière mise à jour de la situation épidémiologique a montré également la guérison de 108 cas, confirmés après 1 474 tests dont 1 095 TDR et 379 PCR, précise la même source.

Elle fait savoir que quatre cas de décès au coronavirus ont été malheureusement déplorés au cours de la même période.

MAP