Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine du 27/09/2021

Lundi 27 Septembre 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie et les efforts de la Mauritanie pour réaliser la justice sociale sont les principaux sujets abordés lundi par la presse maghrébine.


Sous le titre "La démocratie qu'on veut", l'éditorialiste de "La Presse de Tunisie" écrit que le recours à la rue pour manifester et exprimer son point de vue est légitime et garanti par la Constitution, mais cette multiplication de rassemblements qui n'arrivent pas à réunir plus de quelques centaines de personnes sert de démonstration aux multiples chaînes de télé hostiles à ce qu'il se passe en Tunisie.

Selon lui, "l'objectif, in fine, consiste à remonter les Tunisiens les uns contre les autres car la vraie voix du peuple s'est exprimée spontanément le 25 juillet, après la première annonce des mesures exceptionnelles.

Il rappelle que les Tunisiens avaient pris d'assaut les rues dans leur joie de voir une classe politique pourrie chassée des rênes du pouvoir, notant que le retour de ces protagonistes pyromanes, non sur le terrain mais sur les plateaux de télévisions étrangères pour diviser les Tunisiens et pour exhorter les forces armées et les forces sécuritaires à s'entretuer, est une preuve que ceux qui ont échoué pendant dix ans à gouverner le pays tiennent à cor et à cri à revenir sur la scène politique au nom de la démocratie.

Mais les Tunisiens qui se sont fait tondre la laine sur le dos pendant cette décennie noire de l'histoire du pays, ne sont plus dupes et ne veulent plus revivre la même expérience cauchemardesque, souligne le journal, qui rappelle que ces Tunisiens veulent une démocratie sans les mafieux, les vendeurs de rêves fallacieux et sans les prédateurs financiers et leurs lobbies au Parlement.

"Oui, on veut une démocratie saine construite sur de nouvelles bases solides, une démocratie qui fonctionne et ne bloque pas l'Etat. Une démocratie qui nous apporte la prospérité et les attributs de la dignité et non la misère sociale, le terrorisme, la contrebande et la mafia", insiste-t-il.

Il note que l'objectif est d'ouvrir les lucarnes de l'espoir pour dissiper le désespoir qui mène au suicide, à l'émigration irrégulière, à la délinquance et au décrochage scolaire.

Il estime que "seuls les acteurs de la division et de la haine essayent de nous faire comprendre qu'il s'agit de deux chemins, deux choix opposés", mettant en garde contre ceux qui veulent faire basculer le pays dans le chaos et de pousser les Tunisiens à s'entre-déchirer au nom de la démocratie comme en Libye, au Yémen, en Syrie et ailleurs.

Pour sa part, "Tunis-Hebdo" note que la situation inédite engendrée par les décisions du 25 juillet, puis tout récemment par la promulgation, mercredi, de dispositions renforçant les prérogatives du président au détriment du gouvernement, ont fait de M. Kaïs Saïed le seul maître à bord.

Selon la publication, Carthage est, désormais, au gouvernail, le titulaire de la magistrature suprême a cumulé l'exécutif, le législatif et subsidiairement le judicaire, s'arrogeant le droit de tout légiférer par décrets, sans passer par aucune instance quelle qu'elle soit.

Elle estime que la première conséquence de cet "état d'exception " : l'administration pourrait être livrée à elle-même, comme elle ne l'a jamais été par le passé.

Elle explique que la centralisation de tous les pouvoirs par M. Saïed, selon certains observateurs, pourrait aggraver davantage le malaise dans lequel vit le service public depuis de nombreuses années.

Elle fait observer que déjà, l'écroulement de l'Etat et son incapacité à gérer, voire à maîtriser un incommensurable et tentaculaire tissu bureaucratique, ont généré une situation des plus déplorables et une dislocation quasi-totale de l'appareil administratif national.

D'après l'auteur de l'article, il s'agit d'un appareil rongé par différents maux, entre autres, la surpopulation "fonctionnariale" avec un secteur public employant 785.326 personnes (selon les chiffres de 2018), soit 6,88 % de la population, et les femmes y occupent 44% des postes.

Il estime qu'il est inutile de dire que ce chiffre est, aujourd'hui, largement dépassé, et dix ans en arrière, il y avait à peine 350 mille fonctionnaires.

Il explique que les nouveaux gouvernants, principalement "Ennahdha", s'en sont donné à cœur joie pour faire crouler encore plus l'administration sous le poids des nominations et des placements.

Des dizaines de milliers de recrues ont été injectés à la tout-va, au gré des mesures d'amnistie et à la faveur de "pistonnages" divers, avec, souvent, de faux diplômes et de fausses qualifications, regrette-t-il notant qu'il s'agit d'une débandade comme il n'y en jamais eu.

Il fait remarquer que si la Tunisie peine, aujourd'hui, à trouver des ressources et que la menace d'une rupture des salaires est suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus des têtes, c'est, entre autres, à cause de cette incroyable inflation de bureaucrates.

Au-delà de ce constat caricatural du fonctionnaire qui ne travaille que six minutes par jour, la mauvaise volonté de ceux qui peuplent le secteur public est principalement due à une absence totale d'autorité qui laisse la porte ouverte à toutes sortes d'abus, poursuit-il.

Selon lui, l'absence d'autorité a également fait de la corruption et des pots-de-vin une pratique institutionnalisée, avec ses usages, ses conventions et ses codes.

Il estime qu'il faudra des décennies pour la dégommer et un régime fort, très fort, capable de sanctionner, sans état d'âme et de manière impartiale, tous ceux qui enrayent la machine administrative.

Il relève que le chantier est pharaonique, les Tunisiens en sont conscients et c'est peut-être pour cela qu'une grande majorité d'entre eux consentent à M. Saïed le pouvoir de faire bouger les choses.

En Mauritanie, "Saharamedias" est revenu sur les récentes déclarations de la sous-secrétaire d'Etat américaine chargée des affaires politiques, Victoria Nuland, qui a salué les efforts que la Mauritanie a déployés pour lutter contre l’exclusion et parvenir à la justice sociale.

D'après le média, cette déclaration a été faite par la responsable américaine en recevant le ministre mauritanien des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, Ismael Ould Cheikh Ahmed en marge de la 76ème assemblée générale des Nations unies à New York.

La même source relève que cette rencontre a permis d’évoquer les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays et les moyens de les développer dans l’intérêt des deux peuples, mais aussi les questions internationales et régionales d’intérêt commun.

Citée par le média, la responsable américaine a, dans un Tweet sur sa page, déclaré que les entretiens avec le ministre mauritanien ont été axés sur la coopération économique, les questions des droits de l’Homme et la sécurité dans la région du Sahel.

MAP