Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine du 11/09/2021

Samedi 11 Septembre 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie, la situation dramatique des libertés publiques en Algérie et les leviers de développement en Mauritanie sont les principaux sujets abordés samedi par la presse maghrébine.


"Business News" écrit qu'il y a plus d’un mois et demi depuis que le président Kaïs Saïed a annoncé ses mesures historiques de limoger le chef du gouvernement et de suspendre le parlement.

Sans parlement, sans gouvernement et sans feuille de route, les Tunisiens et les partenaires internationaux du pays s’impatientent, décrit-t-il, ajoutant que le chef de l’Etat a dépassé les limites qu’il s’est lui-même fixées et on ne voit toujours pas de fumée blanche sortir du palais de Carthage.

"C’est pour très bientôt", promet son conseiller Walid Hajjem, cité par le média, en faisant savoir dans la foulée que l’on se dirige vers un changement de régime politique pour passer du régime parlementaire au régime présidentiel.

Il note qu’au cas où les propos de Walid Hajjem sont officialisés, le président de la République se trouve obligé de transgresser la Constitution ou, pire encore, de la suspendre totalement.

Il explique que quand bien même il soumettrait son projet à un référendum, le passage par l’Assemblée des Représentants du Peuple et par la cour constitutionnelle, sont obligatoires, rappelant que la première a été gelée et que la seconde n’existe pas.

Cette voie va sortir le président Kaïs Saïed de l’impasse actuelle, certes, mais elle va le placer (et les Tunisiens avec) dans une impasse encore plus sombre, met-il en garde.

Pour sa part, "L’Economiste Maghrébin" revient sur les déclarations du chef de l’Etat qui a souligné, en recevant des délégations étrangères, que "La Tunisie est un pays souverain et la souveraineté est pour le peuple" et assuré qu’il n’y aura aucune ingérence dans les choix de la Tunisie qui découlent de la volonté du peuple".

D’après Saïed, la question de la souveraineté de l’Etat tunisien n’a jamais été discutée et elle ne fera pas l’objet de négociations avec quelque partie que ce soit, précise la publication en citant un communiqué de la présidence de la république.

De son côté, "Tunisie Numérique " revient sur le soutien à la Tunisie exprimée par l’Union européenne, par la voix de son Haut représentant, Joseph Borell, qui était en visite en Tunisie, au cours de laquelle il a rencontré des représentants des partis politiques et de la société civile, avant de s’entretenir avec le président Kaïs Saïed.

D’après la publication, Borell a assuré avoir voulu écouter tout le monde pour essayer de comprendre la situation tunisienne "dans sa complexité" et rappelé "l’attachement de l’Union européenne à l’ancrage démocratique de la Tunisie ainsi qu’au respect de l’Etat de droit et des droits et libertés fondamentales".

Pour le média, la visite a été l'occasion pour Borell de transmettre au Président "les appréhensions européennes, appréhensions par rapport à la préservation de l’acquis démocratique en Tunisie, qui seul est à même de garantir la stabilité et la prospérité du pays" et de souligner que "Le libre exercice du pouvoir législatif et la reprise de l’activité parlementaire font partie de cet acquis et ils doivent être respectés".

Il fait observer que le responsable européen a terminé sa déclaration en avertissant : "ce sera finalement sur les actions et les mesures concrètes qui seront prises dans les prochaines semaines que nous déterminerons comment nous pouvons mieux soutenir et accompagner la démocratie, la stabilité et la prospérité de la Tunisie".

Il résume que Borell a déclaré qu’il a transmis au président Kaïs Saïed les appréhensions de l’Europe des dérives qui menacent les acquis démocratiques en Tunisie, avant de lui exposer les actions que demande l’UE, pour rétablir la démocratie et l’activité parlementaire, sans oublier de faire allusion au fait que la Tunisie est tributaire des aides financières de l'UE pour dépasser la crise économique aggravée par l’épidémie du covid.

"Algérie Part Plus" fait savoir qu’une délégation de militants du Hirak sera accueillie au cours de la semaine prochaine, au Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme à Genève.

Il s’agit d’une délégation composée de 5 militants et activistes très engagés en faveur du Hirak et impliqués dans l’organisation des marches ou rassemblements de la diaspora algérienne à Paris ainsi que dans les autres grandes villes françaises, selon le média algérien.

Cette délégation sera accueillie par des hauts responsables du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme (HCDH) pour parler de la situation actuellement dramatique et déplorable des libertés publiques, civiles et des droits civiques en Algérie.

Le média fait observer qu’il s’agit d’une "situation chaotique" qui s’explique par la répression massive menée par les autorités algériennes à l’encontre des militants du Hirak et des membres de l’opposition algérienne de plus en plus bâillonnée et pourchassée par les services de sécurité.

Au cours de cette rencontre, les membres de la délégation algérienne vont tenter de persuader les représentants du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme d’adopter des sanctions concrètes à l’encontre du pouvoir algérien qui multiplie les dérapages et les atteintes caractérisées aux droits humains les plus élémentaires, précise-t-il.

Il souligne que cette rencontre intervient à la suite d’un long rapport accablant remis début juin dernier au HCDH par des ONG et des collectifs de militants algériens établis en France très engagés en faveur du Hirak et du changement démocratique.

Dans ce long rapport, ces défenseurs de la cause du Hirak ont listé les violations successives des libertés publiques et civiles par le pouvoir algérien, détaille-t-il.

"La répression n'épargne plus personne, les arrestations et les jugements arbitraires touchent aussi bien les journalistes et les intellectuels que les militants pacifiques, les blogueurs, y compris les mineurs et les handicapés. La liste des atteintes aux droits fondamentaux est longue et il est impossible d’établir une liste exhaustive de toutes ces violations. Nous nous contentons d’en relater ici les cas les plus graves constatés depuis le mois de janvier 2021", peut-on ainsi lire dans ce rapport cité par la publication.

Selon la même source, le rapport a convaincu, visiblement, les responsables du HCDH de passer à l’action pour évaluer sérieusement l’inquiétante situation politique qui prévaut en ce moment en Algérie.

Pour sa part, "TSA" écrit que la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Laddh) a dénoncé la "feuille de route du tout sécuritaire", adoptée par le régime algérien.

"L’heure n’est pas à la répression, et à ce titre nous dénonçons cette feuille de route du -tout sécuritaire-", a dit le vice-président de la LAADH, Saïd Salhi, cité par ce site d'informations en ligne.

La même source ajoute que M. Salhi a appelé les autorités algériennes à l’ouverture d’un processus politique, démocratique et surtout au respect des droits humains, ainsi qu'à la libération des 200 détenus d’opinion qui sont en prison avant même les incidents éclatés dernièrement dans la région de Kherrata, en Kabylie.

Selon le média, l’activiste a expliqué qu’en relisant et en revoyant tous les discours depuis le retour du Hirak en février 2021, et au vu des décisions qui ont été prises, il n’y a pas de doute que "c’est le Hirak qui est visé".

"Le pouvoir veut prendre les devants et anticiper sur le retour des marches en occupant l’espace avant même le retour du Hirak", regrette-t-il.

En Mauritanie, "Al Akhbar" fait savoir que le vice-président de la Société financière internationale (SFI), Sergio Pimenta a défini les petites et moyennes entreprises/petites et moyennes industries (PME-PMI), l’agriculture et l’énergie comme les trois secteurs prioritaires à soutenir en Mauritanie.

Selon Sergio Pimenta qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Nouakchott, "ces trois secteurs importants auront un vrai impact au niveau de l’emploi, de la croissance économique et du développement de la Mauritanie".

D’après le journal, le vice-président de la SFI a promis, dans ce contexte, de répondre à la demande du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui veut que la SFI participe dans un fonds d’investissement pour les PME- PMI, dans le cadre de la réponse à la crise COVID-19.

"Sur les PME et PMI, nous allons également nous pencher sur la question des nouvelles technologies et de voir comment l’économie numérique pourra soutenir ce secteur", a-t-il indiqué.

Il relève que concernant l’agriculture et l’élevage, une équipe technique conjointe (SFI - Banque mondiale) devra se rendre en Mauritanie à la fin du mois de septembre, pour évaluer les possibilités d’investissement dans ce secteur.

MAP