Revue de la presse quotidienne internationale européenne du 11/06/2018

Lundi 11 Juin 2018

Bruxelles - La décision du président américain, Donald Trump, de retirer son soutien au sujet du communiqué final du Sommet du G7 tenu au Canada, le sommet prévu mardi à Singapour entre Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le rejet populaire de la candidature de la ville suisse de Sion pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2026 sont les sujets phares qui ont suscité l'intérêt des quotidiens européens qui y ont consacré lundi de larges commentaires et analyses. 


Sous le titre "Trump : Quelle réponse de l’Europe", le journal belge Le Soir écrit que le président américain, Donald Trump, a "tué" le G7 qu’il a terminé par un tweet annonçant son retrait du communiqué final tout en "insultant" l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien, qualifié de "malhonnête et faible".


"Le tout alors qu’il a -planté- ses partenaires pour aller préparer sa rencontre avec le dictateur nord-coréen. Rien que ça. Heureusement que les six autres pays du G7 sont les alliés historiques des Etats-Unis, sinon, on se demande quel traitement ils auraient reçu…", souligne l’éditorialiste.


Mais au-delà de la forme et de ces comportements "impolis et arrogants", il y a surtout le fond, estime le chroniqueur.


Et ce fond, il ne peut plus surprendre personne, poursuit-il, notant que Trump défend ce pour quoi il a été élu : "America First", la remise en cause d’un monde multilatéral, le rapport de force permanent, ou encore le rapport direct plutôt que les accords globaux.


"On peut le regretter, l’analyser et s’appesantir sur les frasques du président US, mais la vraie question, c’est la réponse de l’Europe face à cette situation", affirme l’éditorialiste, insistant que l’Europe doit plus que jamais être unie pour "exister et peser dans le concert international". 


Sur le même sujet, La Libre Belgique écrit dans un éditorial intitulé "L'enseignement inquiétant du G7" que "le franc-parler du chef de gouvernement canadien et l’irascibilité du président américain ont suffi à briser les liens qui unissent depuis quarante ans les sept plus grandes économies de ce qu’on appelait le monde libre".


"La politique est traditionnellement faite de désaccords et de négociations. On ne serait donc pas consterné outre mesure par ce qui s’est passé au Québec si Donald Trump n’avait, volens nolens, affiché un mépris pour ses partenaires qui n’augure rien de bon", relève le journaliste.


Arrivé ostensiblement en retard et parti avant la fin du sommet, jugeant inutile de prendre part aux discussions sur le climat, c’est par un tweet qu’il est subitement revenu sur sa décision de signer le communiqué final, poursuit le chroniqueur.


"Donald Trump a paru surtout pressé d’être à Singapour pour y rencontrer Kim Jong-Un, peut-être parce qu’il est persuadé que cette initiative devrait lui valoir un prix Nobel", relève l’éditorialiste, notant qu’œuvrer à la paix dans la péninsule coréenne est, certes "digne d’éloges", mais "rudoyer dans le même temps les fidèles amis et alliés de l’Amérique, n’en révèle pas moins un manque de jugement inquiétant".


Pour sa part, le journal espagnol «El Pais» rapporte que la crise entre les Etats-Unis et ses alliés s’est aggravée après la réunion du G7 au Québec (Canada), notant que le différent commercial entre Washington et les principaux pays européens et le Canada a gagné en intensité pour devenir une véritable crise diplomatique.


La France et l’Allemagne ont montré leur rejet de la «politique incendiaire» du président américain Donald Trump, qui «accuse le monde entier de voler les Etats-Unis» et a décidé de ne pas signer le communiqué final du G7, souligne le journal.


Sur un autre plan, «El Mundo» affirme que le Parti Populaire (PP), le parti de gauche radicale Podemos et le parti centriste Ciudadanos ne donneront même pas 100 jours de répit au gouvernement de Pedro Sanchez, et ont déjà déclaré la guerre à l’exécutif socialiste, profitant de la position minoritaire de ce dernier au Congrès des députés.


Les partis de l’opposition vont attaquer le gouvernement notamment sur les questions du traitement du problème indépendantiste catalan ainsi que sur le front de l’économie, ajoute le quotidien.


De son côté, «La Razon» croit savoir que les partis indépendantistes catalans, qui ont soutenu la motion de censure contre le gouvernement de Mariano Rajoy, ce qui a permis à Pedro Sanchez d’accéder au pouvoir, exigeront en contrepartie de cet appui d’inclure le «droit de décider» dans le projet de réforme de la Constitution.

Les quotidiens allemands ont consacré leurs analyses au congrès du parti de gauche Die Linke tenu le week-end dernier, et à la décision du président américain, Donald Trump, de retirer son soutien au sujet du communiqué final du Sommet du G7 tenu les 8 et 9 juin au Canada.


NEUE OSNABRÜCKER ZEITUNG écrit que le congrès de Die Linke a été marqué par des querelles entre les dirigeants du parti au lieu de déboucher sur de nouvelles orientations de la formation, ajoutant que le compromis n'a jamais été une devise pour les partis de gauche.


Le journal a mis ainsi en évidence les différends entre la présidente du groupe parlementaire de gauche qui prône une limitation des flux migratoire et la présidente du parti Die Linke qui appelle à l'ouverture des frontières devant l'ensemble des réfugiés.


Évoquant le sommet du G7, le journal RHEIN-NECKAR-ZEITUNG souligne qu'il ne peut y avoir d'aussi grand échec que celui enregistré au Canada, qualifiant de "stupide, égoïste et terrifiant dans sa brutalité" le retrait par le président américain, Donald Trump, du communiqué final du G7 sur un tweet.


Pour sa part, STUTTGARTER ZEITUNG estime que Trump qui était réputé être le faiseur d'affaires est devenu l'obstacle à toute transaction.


Quant à FRANKFURTER RUNDSCHAU, il parle d'un échec du sommet du G7 devenu par les forces des choses le sommet du G6+1 En France, la presse quotidienne s'intéresse au sommet prévu mardi à Singapour entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.


"Sommet de Singapour, le «gâteux» et «l’homme fusée» ont débarqué", titre Libération qui écrit qu’avant la rencontre historique de mardi, les leaders nord-coréen et américain sont arrivés dans la cité-Etat, avec un traité de paix en ligne de mire.


"Ils n’ont probablement jamais été aussi près l’un de l’autre. Dix minutes à pied, tout au plus. Avec presque deux jours d’avance sur leur rencontre, Kim Jong-un et Donald Trump sont arrivés dimanche à Singapour où ils séjournent à 800 mètres l’un de l’autre", précise le journal, ajoutant que la rencontre au sommet prévue mardi convoque les superlatifs avant même d’avoir commencé.


"Les deux dirigeants qui, il y a neuf mois, se promettaient la guerre nucléaire et le «feu et la fureur», en s’interpellant à coups de «vieux gâteux dérangé», «petit homme fusée, fou», vont s’asseoir à la même table pour remiser soixante-dix ans de haine, de menaces et de rendez-vous ratés", fait observer la publication, notant que les discussions risquent d’être ardues puisque Kim et Trump doivent s’entendre sur la dénucléarisation de la péninsule.


"Le sommet a toutes les chances de réussir ou d'échouer. De réussir et d'échouer, a-t-on envie de dire. Il pourrait en effet aboutir à court terme et capoter ensuite", affirme, pour sa part, Le Figaro, soutenant que les deux dirigeants ont un intérêt convergent à réussir leur coup en ce mois de juin. 


"Mais, à un horizon plus lointain, leurs routes divergent. Les deux hommes n'ont pas la même temporalité", relève l’éditorialiste, expliquant que "Trump a besoin d'un succès, tout de suite. Avec, en tête, les élections de mi-mandat et sa réélection en 2020. Il veut montrer qu'il a déchiré un mauvais «deal» avec l'Iran pour en réussir un bon avec la Corée du Nord. Bref, pour lui, il faut que l'affaire tienne deux ans…" 


"Kim a aussi besoin d'un peu d'air, rapidement. Il y a six mois, il était isolé, menacé de frappes et étranglé économiquement. Mais le jeune dictateur, lui, raisonne à vingt ou trente ans. Il veut sa survie et celle de son régime. Il peut donner à Trump de quoi faire sa photo, détruire quelques bombes et autant de missiles. En gardant sous le coude quelques cartes atomiques", croit savoir l’éditorialiste.

"Après l'échange d'insultes, c’est le face à face", titre, pour sa part, le journal portugais Diario de Noticias rappelant qu’il y a moins de six mois, le président américain et le dirigeant nord-coréen discutaient de qui allait appuyer sur le bouton nucléaire et échangeait des insultes, alors que maintenant, ils sont à moins de 24 heures d'un sommet historique prévu demain à Singapour.


En dépit de cet échange d’insultes, le régime nord-coréen a montré des signes d'ouverture, Kim envoyant sa soeur Kim Yo Jong aux Jeux olympiques d'hiver en Corée du Sud, ouvrant la voie à d’autres rencontre qui ont abouti au sommet entre les dirigeants des deux Corées à la frontière en avril, fait observer le quotidien, ajoutant que Kim a fait aussi preuve d'ouverture pour dialoguer avec les États-Unis du sort de son arsenal nucléaire en proposant une rencontre avec Trump. Contre toute attente, le président US a accepté.


Jornal "i" écrit que Donald Trump et Kim Jong-un ont atterri dimanche à Singapour et attirent désormais l'attention du monde entier sur l'un des sommets diplomatiques les plus imprévisibles, les plus risqués et les plus importants depuis la fin de la guerre froide. Ajoutant une nouvelle miette d'étrangeté à une réunion déjà improbable, c'est le dirigeant nord-coréen qui arrive à Singapour avec une figure réhabilitée et avec une concentration maximale de capital diplomatique depuis son arrivée au pouvoir, poursuit-il.


Le président américain, quant à lui, souffre encore du fiasco du sommet du G7 ce week-end, mais convaincu, en dépit des mises en garde de la communauté internationale et de nombreux dirigeants aux Etats-Unis, qu'il sera en mesure de jauger les intentions de Kim Jong-un et à première vue, ajoute la publication. 


Les quotidiens suisses commentent, quant à eux, le rejet populaire de la candidature de la ville de Sion pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2026 lors d'un référendum dimanche. Sous le titre "ce Valais qui reste à inventer", Le Temps écrit qu'après le refus jusqu'ici de l'idée d'une candidature suisse aux JO, une région comme celle-ci doit désormais trouver un autre grand projet fédérateur.  "Le nouveau Valais qui a émergé hier, imprégné de développement durable, peut représenter une opportunité d’évolution pertinente dans la manière de gérer les affaires publiques" relève l'éditorialiste, notant qu'il correspond au réveil d’une certaine société civile désireuse de redessiner la carte politique.


Pour la Tribune de Genève, même si les Valaisans avaient dit oui au projet olympique, les Suisses auraient tué le projet faute d’enthousiasme, de passion et de conviction.  "Les JO ne servent que les intérêts particuliers des notables du Vieux-Pays et de stations désespérément à la recherche d’argent frais", fait observer le journal sous le titre "Chers Valaisans, merci!".


Son confrère "24Heures" estime que les Valaisans ont sans doute la candidature suisse pour les Jeux olympiques d'hiver pour une longue période.  "Difficile d'imaginer un projet alternatif qui ne s'appuierait pas autant sur les fonds publics et aurait davantage recours aux capitaux privés", poursuit le journal, ajoutant que l'opposition écologiste et socialiste dénonçait un événement générant un impact négatif sur l'environnement et la nature.  

MAP