Revue de la presse quotidienne internationale européenne du 04/06/2018

Lundi 4 Juin 2018

Bruxelles - Plusieurs sujets d'actualité ont meublé les commentaires et analyses développés lundi par les quotidiens européens, dont l’entrée en fonction du gouvernement populiste italien, l’accès du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) au pouvoir au détriment du Parti Populaire (PP), délogé par une motion de censure, la poursuite des violences israéliennes à l'encontre des Palestiniens, le ralentissement de la mobilisation des syndicats en France et le vaste scandale qui secoue depuis des semaines l'office chargé de gérer les centaines de milliers de migrants arrivés en Allemagne depuis 2015. 

Sous le titre "l’Italie se met à l’heure du populisme", le journal suisse "24Heures" écrit que les premières mesures à l’ordre du jour sont l’élargissement du concept de légitime défense, la diminution des fonds destinés à l’accueil des immigrés et le rapatriement de masse d’étrangers.

La boussole du gouvernement pointe clairement une direction, très à droite, constate le journal, relevant que le gouvernement, fortement marqué à droite, devra affronter ses contradictions internes.

Sur le même registre, la Tribune de Genève souligne que la composition du cabinet de Giuseppe Conte pose davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses. "Le ministre anti-euro Paolo Savona sera surveillé de près par le ministre des Affaires étrangères, Enzo Moavero Milanesi, un ancien fonctionnaire européen qui fut ministre des gouvernements Monti et Letta, gages indiscutables de sa foi inébranlable dans l’Union et la monnaie unique", fait observer la publication.

Le Temps titre, de son côté, "l’immigration, cible privilégiée du nouveau ministre italien de l'Intérieur", notant que le nouveau ministre de l’Intérieur et secrétaire de la Ligue Matteo Salvini s’est rendu dimanche en Sicile pour rappeler sa politique migratoire radicale. Il relève que le ton de ses discours oscille depuis deux jours entre le calme d’un ministre et l’agitation d’un tribun encore en campagne électorale.

En Espagne, «El Pais» indique que les dirigeants du PSOE sont divisés sur la question de la convocation de nouvelles élections générales, notant qu’une partie d’entre eux veux des élections anticipées avant la fin de cette année et d’autres défendent l’idée de repousser la date jusqu’à fin 2019.

«Combien de temps durera son mandat et qu’elle marge il aura pour conclure des accords avec les autres partis, ce sont les questions clés du nouveau chef de l’exécutif, Pedro Sanchez, pour pouvoir gouverner», écrit le journal.

De son côté, «El Mundo» affirme que les sénateurs du PP exigent d’amender le projet de budget 2018, à son prochain passage par le Sénat (chambre haute), en vue d’annuler les concessions qui ont été faites au Parti national basque (PNV) qui dirige le Pays Basque, après la «trahison» de cette formation qui a voté en faveur de la motion de censure déposée par le PSOE contre le gouvernement de Mariano Rajoy.

Le PP, majoritaire dans le Sénat, veut sortir du projet de budget les 540 millions d’euros qui doivent être alloués au Pays Basque, et fera en sorte de prolonger le délai pour le débat autour de ce projet, souligne le quotidien.

«La Razon» rapporte, pour sa part, que le PP prépare la réunion de son Comité exécutif, qui doit avoir lieu mardi, notant que cette réunion aura pour objectif de tracer la feuille de route du parti pour cette nouvelle étape et repositionner la formation dans l’opposition.

La presse belge focalise son attention sur la poursuite des violences israéliennes à l'encontre des Palestiniens, sur fond du décès notamment d’une jeune secouriste abattue par balle à Gaza qui a suscité une vague d’indignation de par le monde.

Sous le titre « Mort d’une jeune secouriste à Gaza », Le Soir revient sur le décès tragique de Razan el-Najjar qui s’était portée volontaire depuis le début des marches de protestation à Gaza, tuée vendredi 1 er juin d’ « une balle israélienne en pleine poitrine ». 

« Cet événement a fait le tour du monde, provoquant une vive émotion sur les réseaux sociaux. Même la presse américaine lui a consacré un espace inhabituel », relève le journal qui déplore que l’adoption d'un projet de résolution présenté par le Koweït au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, réclamant la protection des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée ait été empêchée vendredi par « l’unique vote négatif, valant veto, celui des États-Unis ».

La publication revient en détail sur les circonstances du drame qui coûté la vie de la secouriste palestinienne : « Vendredi, une fois de plus, elle était sur le terrain, avec d’autres volontaires. Un manifestant avait été abattu par un tireur d’élite israélien à une centaine de mètres de la barrière de séparation, et plusieurs secouristes, dont Razan qui avait revêtu l’uniforme blanc du personnel de la santé, ont voulu s’approcher de lui, les mains en l’air pour signifier aux soldats israéliens l’absence d’arme, mais rien n’y fit : une balle de guerre a traversé le corps de la jeune femme, qui décéda quelques moments plus tard à l’hôpital. Razan fut la seule personne à perdre la vie vendredi, quarante autres ont été blessés ».

Le journal rappelle que depuis le 30 mars dernier, 123 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne le long de la barrière de sécurité à Gaza et des milliers blessés, faisant remarquer qu’"aucun Israélien n’a été touché ».

De son côté, La Libre Belgique fait le portrait de la militante juive Ilana Sumka, une New-yorkaise installée en Belgique qui organise des actions de contestation de l’occupation israélienne en Cisjordanie, partant de la conviction que « l’occupation d’Israël est contraire aux valeurs du judaïsme".

"Ce droit des Israéliens d’avoir une vie normale ne peut exister aux dépens de celui des Palestiniens de mener, eux aussi, une vie normale” », insiste la fondatrice du Center for Jewish Nonviolence, une ONG qui organise des actions de “résistance à l’occupation”. Son objectif: emmener la diaspora juive dans les territoires occupés ou contrôlés pour se joindre aux Palestiniens qui résistent pacifiquement contre l’occupation d’Israël.

En France, la presse quotidienne s'intéresse au ralentissement de la mobilisation des syndicats face à la détermination du président Emmanuel Macron poursuivre les réformes engagées.

« Macron 2, Mélenchon 0 ? A l’automne, avec une certaine honnêteté, le leader de La France insoumise, devant l’échec de la mobilisation contre la loi Pénicaud, avait concédé le premier point au Président. Devra-t-il lui accorder le deuxième au début de l’été ? C’est désormais probable », écrit Libération, notant que la «marée humaine» annoncée lors du rassemblement unitaire du 26 mai est restée dans les basses eaux, réduite à une manif honorable mais très classique. 

Dans un éditorial intitulé : Dogmatisme, la publication relève que « la mobilisation des cheminots s’effrite. La «convergence des luttes» agitée tel un mantra par les mélenchonistes n’a pas convergé. Le mouvement étudiant, très minoritaire, a fait long feu en dépit des défauts évidents de Parcoursup. L’emphase employée dans les appels à la mobilisation n’a pas donné les résultats escomptés, elle est même peut-être contre-productive. Et le mouvement social doit aborder de front des questions dérangeantes », se demandant : Faut-il à toute force politiser des grèves sectorielles ?

«Transformer en bras de fer national des mouvements aux revendications précises, délimitées et justifiées, au risque de les noyer dans une opération partisane destinée à renforcer une organisation politique ? Fondre en une mythique insurrection populaire des combats différents, qui ont chacun leur argumentation et leur calendrier ? », s’interroge aussi le journal, estimant que cette tactique n’a pas marché.

Pour sa part, Le Figaro, qui titre : « Un congrès de la CFDT pour peser face à Macron », souligne que la centrale syndicale fait cette semaine à Rennes le bilan mitigé du dernier mandat et va sceller ses positions pour le prochain.

À l'instar des autres syndicats, la centrale réformiste digère difficilement l'attitude du gouvernement qui n'hésite pas à dénigrer le dialogue social et remettre en cause le rôle des partenaires sociaux, poursuit l’auteur de l’article, relevant que le climat social en France est plus agité qu'à l'accoutumée.

La presse allemande consacre ses commentaires de ce lundi au vaste scandale qui secoue depuis des semaines l'office chargé de gérer les centaines de milliers de migrants arrivés en Allemagne depuis 2015.

DER TAGESSPIEGEL estime ainsi qu'il est temps pour Angela Merkel de donner des explications sur l'affaire de la découverte d'une affaire de corruption présumée dans une des antennes de l'Office à Brême, un organisme dépendant du ministère de l'Intérieur, ajoutant que ce scandale est en faveur de ceux qui sont contre la politique d'asile prônée par la chancelière allemande.

Sud Deutsche Zeitung estime, de son côté, que Merkel est maintenant sous pression, se faisant l'écho des propos du vice-président du groupe parlementaire des Libéraux (Opposition) Steven Thomas selon lesquels, "l'affaire est actuellement entre les mains de la chancelière Merkel" et que "tous les indices démontrent que Merkel et son ancien coordonnateur pour les affaires des réfugiés étaient au courant sur la situation qui prévalait à l'antenne de l'Office national des migrants et réfugiés (Bamf).

WESER-KURIER juge, quant à lui, qu'autant l'Office national des migrants des réfugiés, le ministère de l'intérieur, Brême et la chancelière allemande sont impliqués dans ce scandale, appelant l'ensemble des parties à apporter des clarifications sur cette affaire.

Les quotidiens portugais s’intéressent, quant à eux, à différents sujets comme le manque de certains spécialistes dans le secteur de la santé, les problèmes liés aux achats en ligne et les éventuels amendements du code de travail. 

Diario de Noticias écrit que les hôpitaux publics portugais ont besoin de plus de 500 anesthésiologistes, bien que le nombre de ces professionnels ait augmenté depuis 2014, selon une étude publiée dans la revue Acta Médica Portuguesa de l'Ordre des médecins.

L'étude, qui a analysé la réalité dans 86 hôpitaux du Système national de santé, a conclu que 541 anesthésistes manquent dans les hôpitaux publics, au moment où les besoins pour ces spécialistes augmentent, rapporte le quotidien, notant que le nombre des interventions chirurgicales ne cessent d’augmenter totalisant plus de 615.000 en 2017, soit une augmentation de 3,4% par rapport aux données de 2013. 

Publico note qu’en 2017, près d'une personne sur trois ayant utilisé des plates-formes électroniques européennes pour acheter un produit ou un service se retrouve à la fin du processus avec un problème quelconque, soit parce que les livraisons ont été retardées, soit parce qu'elles n'ont pas été faites au bon endroit, soit parce que les paiements ont été mal faits, soit parce que les produits sont mal arrivés ou endommagés.

Mais peu se plaignent, protestent ou se plaignent, fait observer le quotidien, ajoutant que cela n'augmente pas la confiance dans les plateformes en ligne, qui sont déjà utilisées par 57% des consommateurs dans l'Union européenne.

Jornal "i" rapporte que la réduction de la durée maximale des contrats à durée déterminée de trois à deux ans, la réduction de la durée maximale des contrats à durée indéterminée de six ans à quatre ans et la suppression du Code du travail de la règle qui permet l'embauche à terme de jeunes demandeurs d'un premier emploi et de chômeurs de longue durée, sont quelques-uns des changements qui sont prévus dans l'accord sur les amendements du code de travail signé cette semaine entre le gouvernement et les partenaires sociaux, à l'exception de la CGTP.

MAP