Revue de la presse quotidienne internationale de l'Asie/Océanie du 08/06/2018

Vendredi 8 Juin 2018

Bangkok - Les péripéties d’une affaire de meurtre impliquant un ancien vice-ministre en Thaïlande, les problématiques du secteur de l’enseignement au Vietnam, le traitement des anciennes affaires de violations des droits de l’Homme en Indonésie et les propos de l'ancien président indien au sujet de la tolérance et le pluralisme que promeut New Delhi sont les principaux sujets traités par la presse asiatiques ce vendredi.

En Thaïlande, la presse continue de se passionner pour les péripéties d’une affaire de meurtre dans laquelle est poursuivi un ancien vice-ministre du commerce.

« The Nation » rapporte que l'ancien vice-ministre du Commerce, Banyin Tangpakorn (2008), accusé dans le meurtre crapuleux du milliardaire Chuwong Sae-tang, a été remis en liberté provisoire après avoir payé une caution de 2 millions de bahts (64.000 dollars) assortie d’une interdiction de quitter le pays.

Un porte-parole du bureau du Procureur général a déclaré dans une conférence de presse que Banyin, âgé de 56 ans, a été inculpé pour complicité dans le meurtre prémédité de Chuwong et que les chefs d’inculpation retenus sont passibles de la peine capitale, rapporte le quotidien.

En 2015, le magnat de l’immobilier Chuwong, 50 ans, a été retrouvé mort sur le siège passager d’une voiture accidentée conduite par l’ancien vice ministre, rappelle le journal, précisant que les demandes de compléments d’enquête réclamées par la famille de la victime ont démontré que les blessures mortelles de ce dernier ont été infligées dans une agression et non causées par l’accident.

Et de rappeler aussi que le mobile du crime serait l’appropriation frauduleuse d’actions en bourse appartenant à la victime. 

Pour sa part, «Bangkok Post» s’intéresse à une initiative de Facebook visant à sévir contre des extrémistes bouddhistes au Myanmar qui colportent sur le réseau social un discours de haine et de violence à l’encontre de la minorité musulmane persécutée des Rohingya.

Le plus grand réseau social au monde a annoncé jeudi qu’il a dressé une liste noire de groupes d’extrémistes bouddhistes au Myanmar, dont des moines de haut rang, pour les empêcher de répandre leur propagande de haine incitant à la violence contre la minorité des Rohingya, indique la publication.

Des organismes onusiens avaient donné l’alerte sur la prolifération des discours incitant à la haine et à la violence sur le réseau social au Myanmar, explique le journal, précisant que le pays, qui a été récemment connecté à internet, compte actuellement 18 millions de comptes Facebook pour une population de 50 millions d’habitants.

A Hanoï, « Le Courrier du Vietnam » aborde le secteur de l’enseignement et indique que la qualité des formations pédagogiques n’étaient pas satisfaisantes, notamment les formations universitaires et post universitaires, ajoutant que la recherche scientifique et la transmission des technologies restent encore limitées ce qui impacte négativement la qualité de l’apprentissage des étudiants.

Le quotidien estime qu’il est important d’investir dans le développement des ressources humaines et de renouveler les programmes de formation afin qu’ils soient mieux adaptés aux besoins du marché.

La cause de cette situation réside dans les politiques du ministère de l’Education et de la formation, notamment en ce qui concerne le contenu des programmes, l’insuffisance du budget accordé aux établissements de l’enseignement et le nombre important d’enseignants ne disposant pas des qualités et des connaissances requises pour dispenser un enseignement de qualité, relève le journal, qui estime primordial pour le Vietnam de revoir tous les aspects de l’enseignement afin que ce dernier joue pleinement son rôle dans la promotion des compétences et l'accès au marché de l’emploi.

Sur un autre registre, « Vietnam Plus » rapporte que bien que le nombre de cas de la dengue au Vietnam au cours des premiers mois de cette année ont diminué de 41,4%, de nombreux risques persistent, précisant que depuis le début de l'année, le pays a enregistré 20.522 cas de dengue avec quatre décès.

La publication fait savoir qu’avec la saison des pluies qui s’annonce, la propagation de la maladie devient un risque majeur pour la santé publique, appelant les autorités à redoubler d’efforts et de prendre des mesures drastiques pour prévenir toute épidemie de la dengue.

Le Vietnam a connu un boom de la dengue en 2017 avec 181.054 cas et 30 décédées, principalement à Hanoi et Ho Chi Minh-Ville, rappelle le journal.

En Indonésie, "Jakarta Globe" traite du défi majeur que constitue le traitement des anciennes affaires de violations des droits de l'Homme, qui requiert l’implication de plusieurs institutions et organismes à la fois. 

"Quand il s'agit de violations des droits de l'Homme, le défi est le temps. Il n'est pas facile de trouver des témoins, ils sont souvent décédés et parfois même les victimes ne sont plus de ce monde", a relevé le Procureur général, Prasetyo, cité par la publication, mettant l’accent sur l’importance des rapports élaborés par la Commission nationale des droits de l'Homme.

le président de la République, Joko Widodo, avait ordonné jeudi dernier à Prasetyo de traiter des dossiers de violations des droits humains, à la suite d'une réunion avec les participants à la manifestation silencieuse hebdomadaire baptisée "Kamisan" qui se tient devant le Palais présidentiel dans le centre de Jakarta tous les jeudis depuis 2007.

Pour sa part, "Jakarta Post" revient sur la problématique du terrorisme, notant que le gouvernement indonésien envisage la mise en place de mesures strictes pour combattre l'extrémisme dans les milieux scolaires, notamment à l’université.

"Si ces règles sont vraiment nécessaires, nous allons les mettre en place. Elles font aujourd'hui l'objet d'une étude du ministère de l'enseignement supérieur", a expliqué le président Widodo, cité par le journal qui précise que de nombreux auteurs d'attentats-suicides étaient des étudiants.

Et de rappeler que les attentats-suicides récemment perpétrés à Surabaya, la deuxième plus grande ville indonésienne, et au niveau de la province de Riau, ont fait des dizaines de morts et de blessés, dont des enfants.

En Inde, « Hindustan Times » écrit que l'ancien président indien, Pranab Mukherjee a affirmé, jeudi, dans un discours prononcé lors d'une conférence du mouvement « Rashtriya Swayamesfak Sang » (RSS), l'une des plus grandes organisations nationalistes hindous, que « l'identité nationale de l'Inde est unique parce qu'elle est tolérante».

"Notre identité nationale a émergé et s'est développée après un long processus de convergences, d’assimilation et d’influences mutuelles, ce qui a permis à l’Inde de devenir un pays multiculturel et tolérant» a déclaré Mukherjee, qui, avant de devenir président de l'Inde en 2012, était un haut responsable du parti du Congrès, connu pour sa lutte acharnée contre l’idéologie hindoue extrémiste, informe le journal.

Et d’ajouter que Mukherjee, dont la participation à la conférence du RSS a suscité une levée de bouclier au sein et en dehors de son parti, a souligné que «nous tirons notre force de la tolérance et du respect de notre pluralité et notre différence», ajoutant que « nous respectons notre diversité culturelle et nous célébrons notre diversité culturelle et religieuse ».

Sur un autre registre, « The Times of India » rapporte que les autorités indiennes ont demandé jeudi au réseau social Facebook de fournir une réponse officielle aux rapports des médias sur le partage des données des utilisateurs sans leur consentement explicite, et ce avant le 20 juin.

"Récemment, les médias ont rapporté que Facebook a conclu des accords qui autorisent les fabricants de téléphones à accéder aux informations personnelles de leurs utilisateurs, y compris des informations sur leurs amis, sans leur consentement explicite", a indiqué le gouvernement indien dans un communiqué, relayé par le journal, notant que le ministère des Technologies de l'information a demandé à Facebook de soumettre un rapport détaillé sur cette question au plus tard le 20 juin ».

Le quotidien souligne que suite aux fuites dont a été responsable l’entreprise Cambridge Analytica, Facebook a présenté ses excuses au gouvernement indien tout en s’engageant à faire plus d’efforts pour protéger la confidentialité des données personnelles des utilisateurs.

MAP