Revue de la presse quotidienne internationale de l'Asie/Océanie du 06/06/2018

Mercredi 6 Juin 2018

Bangkok - La question de l’environnement en Thaïlande, l’impact de l’économie numérique au Vietnam, les subventions gouvernementales réservées au secteur des carburants et de l’électricité en Indonésie et la position indienne face au cessez-le-feu au Jammu-et-Cachemire, sont les principaux sujets traités par la presse de l'Asie-Océanie de ce mercredi.

En Thaïlande, la célébration de la journée mondiale de l’environnement coïncide avec une série de scandales de trafic de déchets industriels importés frauduleusement en Thaïlande.

Après l’affaire des déchets électroniques qui a défrayé la chronique ces derniers jours, «Bangkok Post» rapporte que la police thaïlandaise vient de découvrir un trafic de déchets plastiques importés vers la Thaïlande depuis 35 pays.

Dans le port de Laem Chabang (province de Chon Buri, Est du pays) la police a intercepté des conteneurs chargés de déchets plastiques de plusieurs dizaines de tonnes, indique le journal, précisant que ces déchets en provenance de 35 pays industrialisés sont constitués de rejets de plastique non-recyclable de mauvaise qualité.

Citée par le journal, la directrice nationale de Greenpeace en Asie du Sud-Est, Tara Buakamsri, a déclaré que cette saisie ne représente que «la pointe visible de l'iceberg», soutenant qu'il existe en Thaïlande des centaines d'usines de recyclage qui importent de façon frauduleuse des déchets de qualité inférieure et non recyclables.

Ces déchets sont incinérés, avec de graves problèmes d’émissions, où finissent dans la nature comme des polluants non dégradables très préjudiciables à l’environnement terrestre et marin, a-t-elle dit, selon le journal.

Pour sa part, «The Nation» suit le développement de la vague d’arrestation sans précédent dans les rangs des dignitaires des temples bouddhistes pour détournement de fonds. Le quotidien rapporte qu’un moine de haut rang a fui clandestinement le pays à travers le Laos avant de parvenir à l’Allemagne où il aurait demandé l’asile politique.

Le moine Phra Phrommedhi, qui a été appréhendé par la police allemande de l’immigration dès son arrivée à Francfort, aurait choisi de faire une demande d’asile qui lui permettrait d’échapper à une extradition immédiate en Thaïlande, indique le journal, précisant que la procédure d’instruction des demandes d’asile peut durer de nombreux mois en Allemagne.

A Hanoï, « The Voice of Vietnam » aborde l’impact de l’économie numérique et écrit qu’elle a permis d’instaurer de nouveaux modèles d'affaires qui offrent aux entreprises vietnamiennes de grandes possibilités d'élargir leurs marchés, de réduire les coûts d'exploitation et de promouvoir les services après-vente ainsi que de changer les habitudes d'achat et de consommation, relevant qu’elle favorise également le développement des PME et leur permettent à intégrer la chaîne d'approvisionnement régionale et mondiale.

Avec plus de 90 millions d'habitants, dont 58 millions d'internautes et plus de 125 millions d'abonnés au téléphone mobile, le Vietnam dispose d’un grand potentiel pour développer son économie numérique, note le journal, regrettant que la proportion du commerce de détail qui recours à l’économie numérique est actuellement de seulement 3,6%, un niveau modeste par rapport à la moyenne observée dans les pays de l’ASEAN.

La publication estime que le Vietnam devrait développer son commerce électronique pour répondre aux besoins croissants des consommateurs et des entreprises, soulignant que sans amélioration de leur capacité à s'impliquer dans les processus de l’économie numérique, la survie des entreprises vietnamiennes se trouvera fortement menace. 

Sur un autre registre, « Le Courrier du Vietnam » s’intéresse à la pollution plastique et rapporte que le Vietnam est l'un des cinq pays produisant le plus de déchets plastiques au monde avec 1,8 millions de tonnes chaque année, selon les statistiques de l’ONG « Keep Vietnam Clean and Green » notant que ces déchets constituent un défi majeur pour l’environnement du pays.

Les détritus plastiques dispersés en mer et sur la terre constituent une menace pour la biodiversité et l'environnement naturel des espèces marines et affectent la santé de l'homme, souligne le quotidien, faisant savoir que l'accumulation des rejets plastiques devient une question alarmante qui exige une solution rapide.

La publication informe que le recyclage des déchets en plastique à l’aide des nouvelles technologies permettra un traitement écologique, une réduction de gaz à effet de serre et contribuera à préserver l’environnement et les ressources naturelles, expliquant que le recyclage du plastique au Vietnam rencontre encore des difficultés car le volume des déchets augmente notablement alors que la chaîne de recyclage n'est pas encore conforme aux standards modernes.

En Indonésie, "Jakarta Globe" rapporte que le gouvernement a réitéré son engagement à maintenir la stabilité des prix des carburants et de l'électricité en 2018, en dépit de la hausse des prix mondiaux du pétrole et du récent renforcement du dollar américain.

Le gouvernement continuera à subventionner les carburants a souligné le ministre des Entreprises publiques, Rini Soemarno, cité par la publication, ajoutant que des mesures seront également prises pour maintenir inchangés les prix de l’électricité. 

Toutefois, le cours du pétrole brut dépasse actuellement de près de 50% les prévisions initiales du gouvernement qui ont tablé sur 48 dollars le baril, rappelle le journal.

De son côté, "Jakarta Post" écrit que les autorités gouvernementales envisagent de mette en place des mesures susceptibles d'alléger la congestion de la circulation attendue à l'approche des vacances de Aid Al Fitr, encourageant les citoyens à une meilleure planification de leurs vacances.

Quelque 19 millions d'habitants devraient se déplacer pour fêter Aid Al Fitr, les 15 et 16 juin, relève le ministre des Transports, Budi Karya Sumadi, appelant les voyageurs, qui profitent désormais d'une extension des jours fériés, à éviter les embouteillages. L'extension des congés de 07 à 10 jours s'applique principalement à la fonction publique. Le secteur privé est autorisé également à ajuster sa période de vacances, rapporte le quotidien.

En Inde, « The Hindustan Times » rapporte que la ministre indienne de la Défense, Nirmala Sitharaman, a affirmé mardi que son gouvernement "honore" le cessez-le-feu au Jammu-et-Cachemire, mais qu'il riposterait si le Pakistan lançait des attaques dans la région.

"La terreur et les pourparlers ne peuvent pas aller ensemble", a déclaré Sitharaman lors d'une conférence de presse au lendemain d'une réunion des gardes-frontières indiens et les forces des « Rangers » pakistanais pour examiner la question de la sécurité et de la stabilité aux frontières communes entre les deux pays, indique le journal.

"Quand il s'agit d'une attaque injustifiée, l'armée indienne a le droit de riposter, bien que nous honorons le cessez-le-feu", a ajouté la ministre, cité par le quotidien, en allusion à la décision du gouvernement indien d'arrêter les opérations militaires dans le Cachemire pendant le mois du Ramadan.

Sur un autre registre, « The Times of India » écrit que la Banque mondiale a demandé au Pakistan d’annuler son recours devant la Cour internationale de justice concernant le différend sur le barrage Kishanganga et d'accepter la proposition de l’Inde de nommer un «expert indépendant ».

Le quotidien explique que le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim a suggéré la semaine dernière au gouvernement pakistanais de ne pas soumettre cette affaire à la Cour internationale de justice, après qu’Islamabad a refusé la construction du barrage car elle estime que l’édifice enfreint un accord supervisé par la Banque mondiale relatif au partage des eaux de la rivière Indus et de ses affluents.

Le journal ajoute que l'Inde estime pour sa part que l’accord sur les eaux de l'Indus de 1960 lui permet de construire des projets hydrauliques qui ne changent pas le lit de la rivière et n’affectent pas le niveau d’eau, notant qu’Islamabad met en doute l'interprétation de New Delhi, en faisant valoir que le projet du barrage Kishanganga est contraire à l’accord et risque de diminuer le niveau de la rivière Indus.

MAP