Revue de la presse quotidienne international européenne du 26/05/2018

Samedi 26 Mai 2018

Bruxelles - Plusieurs sujets phares ont suscité l'intérêt des quotidiens européens qui y ont consacré samedi plusieurs analyses et commentaires, notamment les spéculations sur le sommet entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, enjeux des prochaines élections européennes de 2019 pour l’avenir de l’Europe, sur fond d'inquiétudes suscitées par la montée de partis populistes et de l'arrivée au pouvoir de gouvernements eurosceptiques notamment en Italie, et la motion de censure déposée par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) contre le gouvernement de Mariano Rajoy.

Sous le titre "le sommet Kim-Trump aura bien lieu sous conditions", le journal suisse Le Temps écrit que l’annulation ou tout au moins le report de ce sommet paraît à ce stade la seule décision possible pour éviter aux Etats-Unis un krach diplomatique.
Le chef de l'exécutif américain s’est lui-même mis dans une position intenable en se laissant dicter ces derniers mois l’agenda par son homologue nord-coréen qui n’a aucune intention d’éliminer son arsenal sans contreparties solides en matière de sécurité, estime l'éditorialiste. Il se demande "comment le président américain a-t-il pu se convaincre du contraire, lui qui entend ne rien céder sur le plan militaire".

Le "24Heures" cite un récent sondage effectué aux Etats-Unis selon lequel plus de deux Américains sur trois sont favorables à des discussions directes entre Washington et Pyongyang. "Mais seuls 38% d'entre eux pensent que le régime de Pyongyang est sérieux dans sa volonté de répondre aux préoccupations de la communauté internationale sur son programme nucléaire", relève-t-il. Son confrère Tribune de Genève s'interroge quelles seront les intentions du régime nord-coréen concernant l'élimination de son programme nucléaire.
Pyongyang s'est contenté de procéder au démantèlement de son site d'essais nucléaires, présenté par le régime reclus comme un geste de bonne volonté avant un sommet potentiel avec les Etats-Unis. 
Malgré l'annonce surprise de l'annulation de la tenue du sommet, la Corée du nord continue de négocier sur la crise nucléaire, écrit, pour sa part, le journal allemand Frankfurter RundSchau qui a rappelé les propos du premier vice-ministre des Affaires étrangères Kim Kye Gwan qui a parlé de décision "extrêmement regrettable" du président américain.

Le journal évoque aussi le nouveau rebondissement par lequel le président américain Donald Trump a suggéré qu'il pourrait finalement maintenir sa rencontre au sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, moins de 24 heures après avoir affirmé le contraire.

Pour sa part, Frankfurter Algemeine Zeitung met en évidence l'incohérence de la politique à l'égard de la Corée du Nord adoptée par le président Trump qui au lieu d'adopter une stratégie claire, s'est laissé emporter, depuis sa prise de pouvoir, par la crise nucléaire héritée.
HANNOVERSCHE ALLGEMEINE ZEITUNG braque les projecteurs, quant à lui, sur les relations entre Washington et Berlin, mettant en relief la solidité des liens politiques, économiques et culturels entretenus depuis des décennies entre les Allemands et les Américains.

La presse belge s'intéresse aux enjeux des prochaines élections européennes de 2019 pour l’avenir de l’Europe, sur fond d'inquiétudes suscitées par la montée de partis populistes et de l'arrivée au pouvoir de gouvernements eurosceptiques notamment en Italie, ainsi qu'aux déclarations du président américain Donald Trump qui a évoqué vendredi le possible maintien du sommet avec la Corée du Nord, après l’avoir annulé. 

Titrant en Une « Dans un an, les élections européennes devraient accoucher d’un Parlement plus eurosceptique », La Libre Belgique s’interroge sur la configuration du prochain parlement européen sur la base d’une étude qui estime que les grandes familles politiques européennes sortiraient affaiblies des élections de 2019, mettant en garde que les extrémistes et eurosceptiques gagneraient du terrain.
«A un an des élections européennes de 2019, l’Union européenne se trouve dans des sables mouvants. L’accumulation des crises qui l’ont frappée -économique et, surtout, migratoire depuis trois ans – a mis à mal le "business as usual" de la politique », écrit le grand tirage, notant que ces dernières années, nombre de scrutins nationaux ont vu les partis traditionnels fragilisés, parfois même évincés, par des ovnis politiques, des eurosceptiques ou des forces extrémistes et populistes. 

Et d’ajouter que «le départ de 73 eurodéputés britanniques au lendemain du Brexit affaiblira certains groupes politiques beaucoup plus que d’autres. Bref, l’hémicycle européen de 2019 devrait être tout sauf une copie conforme de celui de 2014 ».

L’Echo focalise sur un exemple concret de la montée des partis populistes en Europe avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement eurosceptique en Italie. 
Dans un article intitulé «La "dolce vita" promise aux Italiens pourrait virer à l'enfer européen», L’Echo commente le programme économique et social « irréaliste » du nouveau gouvernement italien dirigé par Giuseppe Conte à même d’accentuer la fragilité des finances italiennes.

«Effrayant. Irréaliste. Tels sont les mots qui reviennent lorsqu'on évoque le programme économique et social de la coalition fragile entre le Mouvement 5 Étoiles (M5S, anti-système) et la Ligue (extrême droite) », retient le quotidien, commentant le document de 58 pages qui, depuis sa publication le 20 mai, alarme les milieux politiques et financiers.

«Forte réduction des impôts, abaissement de l'âge de la retraite, revenu universel... Le programme économique et social du gouvernement Conte menace les finances italiennes déjà très fragiles », précise le journal.
La publication y voit un mélange de mesures « anti-austérité, de populisme et d'euroscepticisme », un catalogue de promesses qui « pèche par l'absence de crédibilité» et «inquiète aussi par les risques qu'il fait courir à l'Europe de voir déferler une nouvelle crise de la dette ».

Le Soir revient, pour sa part, sur les déclarations du président américain, Donald Trump qui a évoqué vendredi le possible maintien du sommet avec la Corée du Nord, après l’avoir annulé.
«Ira, ira pas ? Ce jeudi, le président américain mettait unilatéralement fin aux espoirs d’une rencontre, le 21 juin à Singapour, avec son homologue nord-coréen sous forme d’une missive inédite», écrit Le Soir. 
Mais, en l’espace de 24 heures, le républicain aura trouvé le moment de changer d’avis, relève le journal qui se fait écho de déclarations laissant planer la possibilité d’un maintien du sommet, ajoute la publication sous le titre « Trump laisse finalement la porte ouverte à Kim »

« Ils veulent vraiment le faire. Nous aimerions le faire », a souligné le président Trump depuis la Maison Blanche, affirmant que les deux parties parlent en ce moment alors que Pyongyang s’est dit prêt à « s’asseoir face à face, à tout moment et de quelque manière que ce soit, pour résoudre le problème ».
Pour le journal, malgré la déclaration encourageante de Trump, l’euphorie a cédé la place au doute, et l’instabilité diplomatique américaine plonge les observateurs dans la perplexité. « L’annulation américaine pourrait-elle arracher de nouvelles concessions à Pyongyang ? », s’interroge-t-il.
En Italie, les journaux s'interrogent sur la composition du gouvernement du Premier ministre désigné Giuseppe Conte.

La Repubblica écrit que le très contesté Paolo Savona demeure le favori pour occuper le portefeuille de l’Économie au regard de ses sorties médiatiques anti-européennes et ses positions contradictoires sur les relations avec l'UE. M. Conte a rencontré vendredi le chef de l'Etat pendant une heure pour aborder les efforts de formation de son équipe, mais sans apparemment trancher dans la liste des nouveaux ministres, ajoute le quotidien.

La Stampa note que le président Sergio Mattarella est conscient des craintes liées à une éventuelle nomination de Paolo Savona, sachant que le chef de l'Etat aura le dernier mot dans la désignation des ministres. L'annonce de la composition définitive du gouvernement devrait intervenir dimanche ou lundi au plus tard dès que le nouveau président du conseil trouve des solutions concernant les portefeuilles de l'Economie et des finances, croit savoir l'auteur de l'article.
Le Premier ministre désigné tente en tout cas de rassurer les marchés financiers et les milieux d'affaires comme en témoigne sa réunion avec le président de la banque centrale, souligne de son côté le Corriere Della Sera, relevant que M. Conte tente de rassembler autour de lui en organisant des rencontres avec toutes les formations représentées au parlement. 

Au Portugal, les quotidiens s’intéressent à divers sujets comme le Brexit et le congrès du Parti socialiste (PS) au pouvoir.

Jornal de Noticias se fait l’écho des déclarations du négociateur en chef du Brexit pour l'Union européenne Michel Barnier qui a affirmé vendredi à Lisbonne que jusqu'à la minute où le Royaume-Uni quitte formellement l'UE, "tout pourrait arriver", y compris une décision britannique de ne pas sortir de l'Union.
"Le 30 mars prochain, à 00h00, 23h00 au Big Ben, ils sortent, et en même temps ils abandonnent 750 accords internationaux et toutes les agences européennes. C'est automatique, mécanique et légal», a-t-il poursuivi, ajoutant que "d'ici là, il peut y avoir des changements", rapporte le quotidien. Et de rappeler que Michel Barnier est en visite depuis jeudi dans la capitale portugaise dans le cadre d'une action diplomatique qui l'amène chaque semaine dans un Etat membre pour expliquer "les négociations sur le Brexit".

Diario de Noticias écrit que le Secrétaire général Antonio Costa a ouvert le congrès des socialistes en les exhortant à se concentrer sur le "moyen terme", révélant, pour la première fois, qu'il est en faveur de l'euthanasie.

Le chef du parti a également évoqué le nom de l’ancien secrétaire général "maudit" José Socrates (impliqué dans une affaire de corruption) non pas pour se démarquer de l'affaire mais bien au contraire pour lui rendre hommage pour le fait d'avoir réalisé, en tant que Premier ministre, le traité de Lisbonne, dans le cadre des références européennes du PS, de Mário Soares (avec l'adhésion du Portugal à la CEE) à António Guterres, fait observer la publication.

Et au grand bonheur du secrétaire d'État aux Affaires parlementaires, Pedro Nuno Santos, un fervent défenseur de la clarification idéologique du parti, Costa a également prononcé le mot «gauche» pour dire que c'est la place du parti. "Le PS sait transformer les valeurs de la gauche en valeurs de la vie de chaque Portugais", a-t-il conclu.

MAP